La Russie a vivement dénoncé mardi les propos d’une responsable de l’Agence européenne des médicaments (EMA) qui a comparé l’autorisation en urgence du vaccin Spoutnik V par certains pays européens à de la « roulette russe ».
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a regretté des propos « navrants » et « au minimum erronés ».
« Nous demandons des excuses publiques à Christa Wirthumer-Hoche de l’EMA pour ses commentaires négatifs à l’égard des membres de l’UE approuvant directement le Spoutnik V », a indiqué de son côté le compte twitter officiel des créateurs du vaccin, le centre de recherches d’Etat Gamaleïa et le Fonds souverain russe (RDIF).
« De tels commentaires sont inappropriés et portent atteinte à la crédibilité de l’EMA et à son processus d’évaluation », a poursuivi cette source, dénonçant de « possibles interférences politiques ».
We demand a public apology from EMA’s Christa Wirthumer-Hoche for her negative comments on EU states directly approving Sputnik V. Her comments raise serious questions about possible political interference in the ongoing EMA review. Sputnik V is approved by 46 nations.
— Sputnik V (@sputnikvaccine) March 8, 2021
Données insuffisantes
Dimanche soir, la présidente du conseil de direction de l’EMA, Christa Wirthumer-Hoche, a « déconseillé » aux pays membres de l’UE d’autoriser en urgence le Spoutnik V, invoquant des données insuffisantes à ce stade sur les effets secondaires.
« C’est un peu comparable à la roulette russe », a-t-elle déclaré, interrogée sur la chaîne de télévision autrichienne ORF.
« Pour le moment, nous n’avons pas de données sur les effets secondaires concernant les personnes vaccinées », a-t-elle souligné, invitant les pays à attendre le feu vert du régulateur européen.
Mardi soir, Christa Wirthumer-Hoche a dit « regretter » que sa déclaration ait été comprise « de manière erronée », dans un communiqué transmis à l’AFP par l’Agence autrichienne pour la Santé et la Sécurité alimentaire, dont dépend la responsable.
« Roulette russe »
« La déclaration du Dr. Christa Wirthumer-Hoche en rapport avec l’expression « roulette russe » (…) faisait référence au fait qu’utiliser un vaccin à grande échelle sans connaître suffisamment les données sur la sécurité, la qualité et l’efficacité relèverait de la négligence », indique le communiqué.
« Nous tenons à souligner que la déclaration ne faisait pas référence à la sécurité, à la qualité et à l’efficacité du vaccin « Spoutnik V », a-t-il souligné.
Spoutnik V a franchi la semaine dernière une étape clé pour son déploiement éventuel dans l’Union européenne (UE), avec le début de son examen par l’EMA, basée à Amsterdam. Après cette annonce, les autorités russes se sont dites prêtes à fournir des vaccins à 50 millions d’Européens à partir de juin.
Processus de validation
Arguant que son vaccin est désormais validé dans 46 pays, le fonds russe a de nouveau reproché mardi à l’EMA d’avoir « repoussé pendant des mois » le processus de validation du Spoutnik V.
Ce n’est cependant qu’en février qu’ont été publiés, dans la revue spécialisée The Lancet, des résultats selon lesquels l’efficacité du vaccin russe est de 91,6% contre les formes symptomatiques de la maladie.
BREAKING:#SputnikV phase 3 clinical trials results in @TheLancet. Its 91.6% efficacy overall & 100% for severe cases have been validated by internationally peer reviewed data. With logistics at +2 +8C and <$10/shot, Sputnik V is a vaccine for all humankind.https://t.co/Fk5CHHkqIv
— Sputnik V (@sputnikvaccine) February 2, 2021
Impatients, plusieurs pays de l’UE se sont tournés vers des vaccins non encore approuvés, à l’image de la Hongrie qui a commencé à administrer le vaccin russe à sa population le mois dernier.
La République tchèque et la Slovaquie ont également passé commande à la Russie.
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