« Les femmes travaillent plus dur que les hommes. » C’est le titre sexiste d’un article paru au début de cette année dans la revue The Conversation.
On n’est même plus étonné, tant le concept de la femme qui ploie sous la charge est devenu un thème de prédilection des médias, qui ne loupent jamais une occasion de chanter les louanges des femmes et dénigrer les hommes.
Pourtant cette étude décroche le pompon. Deux anthropologues femmes ont équipé des fermiers tibétains de trackers d’activité Fitbits, ces petits gadgets qui permettent de compter le nombre de pas effectués, et elles ont constaté qu’au cours d’une journée de travail les femmes faisaient en moyenne un peu plus de 12.000 pas par jour, contre à peine plus de 9.000 pour les hommes.
Nos anthropologues, ravies, n’ont pas attendu longtemps pour crier haut et fort que – bien-sûr – « les femmes travaillent beaucoup plus dur que les hommes ». Selon elles, cette simple découverte « met en lumière la division du travail entre les sexes dans de nombreux types de sociétés ».
Leur conclusion repose pourtant sur l’hypothèse ridicule que la quantité de pas effectués détrône tous les autres paramètres, comme par exemple l’effort physique, les risques associés à certains métiers (on peut penser au forgeron du village), sans parler de la valeur des emplois, les compétences requises, les revenus générés, etc.
Tout cela ne fait qu’alimenter la machine médiatique avide de célébrer les femmes et dénigrer les hommes.
Ce thème de la femme qui ploie sous la charge revient fréquemment dans les publications et les statistiques gouvernementales, et ce sont ces mêmes statistiques qui serviront à alimenter quantité d’articles de presse et accuseront les hommes de fournir bien peu de travail au sein du couple.
Par exemple, un récent communiqué de presse du Bureau des statistiques australiens annonce que « les femmes sont surreprésentées dans le travail non rémunéré, alors que les hommes sont surreprésentés dans le travail rémunéré ».
Aussi neutre et objective que soit cette phrase, elle n’en a pas moins déclenché une avalanche d’articles qui non seulement se lamentent du fardeau des femmes mais en profitent pour complètement passer sous silence l’implication et le travail réel des hommes. Ils oublient totalement de dire que la quantité de travail supplémentaire effectué par les hommes est énorme, les hommes faisant 46 % d’heures de travail rémunérés de plus que les femmes.
Comparaison du temps de travail moyen
Pour vraiment comprendre cette question, il faut se pencher sur les différents aspects de la contribution de chacun à la vie du ménage, et comptabiliser les activités consacrées à la maison et aux enfants, mais aussi le temps passé à se former, et les obligations professionnelles. Ce genre d’approche a l’avantage de mesurer le degré d’occupation des hommes et des femmes en excluant tout ce qui relève des activités personnelles, telles que les loisirs, les courses et les achats, les soins personnels, les interactions sociales, etc.
Si on accepte de regarder les choses sous cet angle, on s’aperçoit que toutes les enquêtes précédentes montrent que ce sont les hommes qui passent le plus de temps à s’investir dans la vie de leur ménage, et non les femmes.
L’année dernière a cependant été différente, l’enquête ayant été réalisée pendant les périodes de confinements, à une époque où il n’y avait que peu de travail rémunéré, et les résultats montrent en effet que les femmes étaient un peu plus occupées, à savoir 15 minutes par jour en plus.
Mais voici quelques éléments d’éclairage sur la façon dont les hommes se sont impliqués dans leur ménage, notamment pendant le Covid, et les commentaires qu’ils devraient susciter de la part de nos médias, si ceux-ci étaient honnêtes.
Les pères de famille font 70% plus d’heures de travail que les hommes en couple sans enfant, soit en moyenne 5h33 par jour contre 3h16. (« Merci aux pères de famille qui travaillent si dur pour subvenir aux besoins de leurs familles »).
Les femmes en couple sans enfant font 27% d’heures de travail en moins que les femmes sans enfant qui ne sont pas en couple – 2 h 34 contre 3 h 32. (« C’est très généreux de la part des hommes de les soutenir. »)
Les hommes qui élèvent seuls leurs enfants passent 170% plus de temps à se former que les femmes. (« Quel bel exemple pour vos enfants ! »)
Les hommes qui élèvent seuls leurs enfants s’en sortent beaucoup mieux que les femmes – ils sont nettement moins sujets à la pression ou gèrent mieux les emplois du temps serrés. (« Bien joué, les papas ! »)
Les hommes passent 38% de temps en plus par rapport aux femmes à aider les amis et voisins. (« Votre communauté vous en remercie. »)
Les hommes ont augmenté de 34% le temps qu’ils consacrent aux tâches ménagères, alors que le temps des femmes n’a pas évolué. (« Vous montrez que si on vous en donne la possibilité, vous pouvez relever le défi »).
Lorsque les crèches ont fermé pendant le Covid, ce sont surtout les pères qui ont compensé, avec une augmentation du temps consacré à la garde des enfants de 67% par rapport aux enquêtes précédentes. L’augmentation chez les femmes a été de 10 %. (« Merci les papas, nous savons que beaucoup d’entre vous ont apprécié ce temps supplémentaire avec leurs enfants »).
Les deux sexes sont importants
Toutes ces discussions sur le travail non rémunéré ne sont rien d’autre qu’un écran de fumée bien pratique qui permet de détourner l’attention du fait que ce sont les hommes qui, en raison du nombre élevé d’heures de travail rémunéré qu’ils effectuent, apportent les revenus essentiels à cette véritable entreprise qu’est la famille.
Certes, ce n’est plus du tout à la mode de dire que les hommes sont les piliers de la famille, mais il n’en reste pas moins vrai que ce sont généralement eux qui portent la charge la plus lourde.
Il y a très longtemps, j’ai écrit un article qui posait la question de savoir qui dans le mariage est le mieux loti. J’y racontais l’histoire d’une enseignante, Marie, qui prévoyait de prendre une retraite anticipée. Entre temps, son mari géomètre a accepté le plan de retraite anticipée que lui proposait son entreprise pour se consacrer au rêve de toute une vie, devenir artiste.
A l’époque Marie me disait que son mari peignait trois jours par semaine et que le reste de son temps était consacré à des travaux d’intérêt général. Il était heureux comme pas deux.
Marie aimait son travail, mais elle avait du mal à s’imaginer faire dix ans de plus dans ce métier très exigeant et stressant. « Je préférerais être à temps partiel, mais je me dis que ça n’est pas possible, je n’ai pas le choix, expliquait-elle. Je n’ai vraiment pas le choix ».
Elle enviait la liberté de son mari. « Avec qui as-tu déjeuné aujourd’hui ? » lui demandait-elle, un brin amère. « Je lui demande comment s’est passée sa journée et j’ai envie de le poignarder », avouait-elle en riant.
En même temps, elle reconnaissait volontiers ne pas comprendre pourquoi les hommes ne se plaignaient pas plus de leur sort que cela. « Je ne comprends pas pourquoi cela n’engendre pas plus de ressentiment. »
Nous vivons dans une société qui est tellement occupée à mettre en avant les tâches pénibles qu’effectuent les femmes que les hommes n’ont tout simplement plus le droit de se plaindre d’avoir à travailler à temps plein toute leur vie pour payer le crédit immobilier, souvent dans des métiers qu’ils détestent, alors que de nombreuses femmes ont encore le choix.
Elles ont souvent le choix d’abandonner le marché du travail pour s’occuper de leurs jeunes enfants, puis d’y revenir en reprenant des heures de travail moindres (quand elles décident de revenir) et de prendre leur retraite bien plus tôt.
Bien entendu, la pension de retraite sera plus maigre.
Malgré les cas fréquent de femmes âgées en situation financière précaire, alors que les hommes sont moins touchés, la raison pour laquelle les femmes ont un revenu inférieur à celui des hommes vient en grande partie du fait qu’elles ont travaillé moins longtemps qu’eux au cours de leur vie.
Les femmes ont la possibilité de dépenser les revenus plus élevés de leur partenaire (ce sont elles qui tiennent les cordons de la bourse dans la plupart des couples) et elles bénéficient généralement des prestations de retraite de leur partenaire.
Pourtant, dans un monde civilisé, il ne devrait pas y avoir de rivalité pour savoir qui travaille le plus au sein du couple. Les personnes sensées savent que les hommes et les femmes se répartissent les tâches dans leur ménage et partagent difficultés et récompenses de façon égale.
Mais c’est une réalité qui ne convient pas au discours féministe et à son interminable guerre des sexes, avec ses éternels gagnants … et perdantes.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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