Les immigrés clandestins expriment des sentiments mitigés face à la victoire de Donald Trump et aux expulsions potentielles

"Si je pouvais voter, mon vote serait pour Donald Trump, car en tant que chrétienne, je le préférerais", exprime une immigrée clandestine

Par Epoch times
14 novembre 2024 02:36 Mis à jour: 14 novembre 2024 02:36

Lors de la campagne électorale, le président élu Donald Trump a promis d’expulser les immigrés clandestins, en particulier ceux qui ont des antécédents criminels. Dans des entretiens avec l’édition espagnole d’Epoch Times, certains immigrés clandestins qui vivent aux États-Unis depuis des décennies ont exprimé leur inquiétude, tandis que d’autres ont déclaré que la crise de l’immigration clandestine avait causé des problèmes à leurs communautés.

Irma, 44 ans, originaire du Mexique et vivant dans l’État du Texas depuis 33 ans, décrit ses sentiments après avoir appris que l’ancien président avait battu la vice-présidente Kamala Harris. « Je voulais que Kamala gagne », confie-t-elle. « De six à sept heures [le soir du 5 novembre], c’était éprouvant pour les nerfs parce que Donald Trump gagnait et honnêtement, je ne voulais vraiment pas qu’il gagne. C’était donc très stressant. »

Irma explique qu’elle craignait une victoire de Donald Trump en raison de ses promesses de déportation massive. « Je suis une mère, j’ai deux enfants. […] Oui, cela me fait peur parce que je me dis que s’ils m’expulsent, qu’est-ce que je vais faire ? Ce qui m’inquiète, ce sont mes enfants », ajoute-t-elle.

Parce qu’elle ne pouvait plus faire face au stress en suivant les résultats de la nuit des élections, elle a éteint la télévision et s’est reposée. Plus tard, par l’intermédiaire d’un groupe Facebook, la Mexicaine a appris que le candidat républicain avait gagné.

« Oui, cela m’a rendue très triste », avoue Irma. « Mais nous sommes déjà entre les mains de Dieu. Et les choses arrivent pour une raison. J’espère que quelque chose de bon sortira de tout cela. »

Elle se dit consciente de la crise de l’immigration qui sévit actuellement dans le pays et affirme que sa communauté a été touchée. « Tout a commencé lorsqu’ils ont commencé à faire des caravanes depuis le Salvador ou, par exemple, aujourd’hui, le plus gros problème est celui des personnes originaires du Venezuela. C’est la raison pour laquelle tout ce conflit a commencé », explique-t-elle.

Irma estime que le gouvernement fédéral est à l’origine de la situation et fait remarquer que les immigrés clandestins arrivés ces dernières années bénéficient de privilèges que n’ont pas les personnes qui ont servi dans l’armée américaine ou les Américains dans le besoin. Elle ajoute que sa communauté a été affectée par l’arrivée de tant d’immigrés clandestins qui, selon elle, sont souvent dans les rues pour demander de l’argent et créer un climat d’insécurité.

Un avenir incertain

Miram, également originaire du Mexique, vit au Texas depuis 25 ans, après être arrivée avec sa famille dans le fameux « État à l’étoile solitaire » à l’âge de 22 ans. Elle a un jeune fils né aux États-Unis.

Elle vit illégalement aux États-Unis et se dit attristée par la victoire de Donald Trump.

« J’attendais cette élection avec beaucoup d’espoir. Nous avions la foi que le parti démocrate gagnerait. Malheureusement, ce n’est pas ce qui s’est passé », soupire Miram. « Quand nous avons commencé à voir que c’était rouge, rouge, rouge, rouge [sur la carte électorale], ce fut une grande déception. Nous avons été déçus de voir que notre parti était loin derrière. »

Miram rappelle que Donald Trump, lors de son premier mandat, avait mis en place des politiques visant à réduire l’immigration illégale. Elle admet que malgré un sentiment d’incertitude et de peur, elle ne croit pas que les déportations massives promises par Donald Trump auront lieu.

« Une grande incertitude. La peur, [même si] je ne pense pas qu’il va procéder à des déportations massives, cela va rendre notre situation ici beaucoup plus difficile. Oui, la peur. La peur de sortir demain pour travailler honnêtement, et qu’il y ait un point de contrôle [de l’immigration] sur l’une des autoroutes qu’on emprunte, et qu’on soit expulsé sans avoir rien fait de plus que d’aller gagner sa vie », poursuit-elle.

Miram reconnaît qu’il existe actuellement une crise de l’immigration, comme elle n’en a jamais vu depuis 25 ans qu’elle vit dans le pays. Elle se sent impuissante face aux avantages acquis par ceux qui sont arrivés récemment, alors que des personnes comme elle, qui sont dans le pays depuis des années, ne sont pas soutenues dans leur processus d’immigration.

« Il y a des opportunités pour tout le monde. Je ne dis pas qu’ils n’ont pas d’opportunités, mais l’écart entre les possibilités qui s’offrent à eux et celles qui s’offrent à nous est aussi grand que la distance qui nous sépare de la lune. Nous n’avons rien et ils ont déjà presque tout », déplore-t-elle.

Miram pense que les États-Unis sont un pays qui « offre beaucoup d’opportunités ».

« Et voir que quelqu’un peut, du jour au lendemain, venir vous enlever tout ce pour quoi vous avez honnêtement travaillé dur est quelque chose de très difficile, de très difficile à accepter », selon elle. « Espérons que cela n’arrivera pas. Espérons qu’il soit vraiment un bon président. Nous lui souhaitons le meilleur, car s’il est bon, il voudra faire les choses correctement. Il doit être juste. C’est ce qui aide tout le monde. »

Bon choix

Angelica, originaire du Guatemala et vivant à Philadelphie depuis trois ans, déclare qu’elle soutenait Donald Trump malgré son statut d’immigrante illégale. La Guatémaltèque précise que Donald Trump s’aligne sur ses valeurs, notamment sur la question de l’avortement.

« Si je pouvais voter, mon vote serait pour Donald Trump. Parce que même s’il dit qu’il va déporter des gens, en tant que chrétienne, je le préférerais », confie-t-elle. « Je n’ai pas peur qu’il les déporte, mais ma conviction est qu’il va être d’un grand soutien. Je connais bien la religion chrétienne. C’est avant tout une personne qui croit en Dieu. Et je pense qu’il y aura une sorte de solution parce qu’il est toujours dans les mains de Dieu. »

Edward Ruiz, originaire du Venezuela et vivant à Philadelphie depuis trois mois, a exprimé l’espoir que le triomphe de Donald Trump améliore l’économie américaine : « D’après ce que j’ai entendu de la part de personnes qui sont ici depuis un certain temps, elles disent que lorsque Donald Trump était aux commandes, sur le plan économique, les États-Unis se portaient mieux qu’aujourd’hui. Donc, si notre but en tant que migrants est de venir travailler et de progresser et que ce gouvernement va nous donner ces opportunités, cela me semble bien. »

Le Vénézuélien, qui a l’autorisation de travailler dans le pays, ajoute qu’il aurait voté pour Kamala Harris s’il avait pu voter : « En pensant à tous les parents qui veulent venir, peut-être qu’avec le gouvernement de Donald Trump maintenant, ce sera plus difficile pour eux de venir. […] J’aurais voté pour Kamala Harris. Il sera beaucoup plus difficile pour eux de venir. »

À l’échelle nationale, Donald Trump a remporté environ 45 % des votes latinos, selon les sondages de sortie des urnes du National Election Pool (NEP). Bien que Kamala Harris ait obtenu de meilleurs résultats auprès du groupe ethnique qui représente environ 13 % de l’électorat, il a obtenu des résultats nettement meilleurs auprès des électeurs latinos lors de cette élection qu’en 2020.

Dans le Nevada, Donald Trump et Kamala Harris se sont partagés le vote latino, les deux ayant obtenu 47 %.

Selon les totaux du NEP, Donald Trump a remporté 54 % du vote latino masculin, ce qui représente une augmentation de 18 points de pourcentage par rapport à 2020.

Avec Austin Alonzo et Terri Wu.

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