L’administration démocrate et l’opposition républicaine sont engagées dans une course contre la montre pour éviter un défaut de paiement des États-Unis, possible après le 1er juin. D’ici là, si le plafond de la dette américaine n’est pas voté par le Congrès, le pays pourrait ne pas honorer les remboursements de ses emprunts, une éventualité potentiellement catastrophique pour les marchés financiers, selon l’AFP.
Le Congrès américain doit régulièrement – c’est une spécificité des États-Unis – voter le niveau du plafond maximal d’endettement public. Or, les législateurs républicains, avec Kevin McCarthy en tête, refusent de voter en ce sens tant que Joe Biden n’acceptera pas d’importantes coupes budgétaires. Kevin McCarthy tient à respecter sa promesse électorale selon laquelle toute augmentation de la limite d’emprunt s’accompagnerait de réductions importantes des dépenses fédérales. Lorsque Donald Trump était président des États-Unis, le plafond de la dette faisait l’objet d’une controverse moins partisane, les républicains contrôlant alors à la fois l’administration, la Chambre et le Sénat.
Des pourparlers « non-productifs »
Jeudi dernier, le président démocrate Joe Biden et le président républicain de la Chambre des représentants Kevin McCarthy avaient affiché un certain optimisme sur la possibilité de parvenir à un accord de principe sur le plafond de la dette. Ce dernier a en effet affirmé entrevoir « une percée » dans les pourparlers, suggérant qu’un vote sur le plafond de la dette serait possible dès la semaine prochaine.
Cependant, l’élu Garret Graves, l’un des négociateurs républicains – majoritaires à la Chambre des représentants –, avait indiqué vendredi qu’il était temps de « faire une pause » dans les pourparlers qualifiés de « non-productifs » avec la Maison-Blanche. Kevin McCarthy a quant à lui regretté : « J’avais vraiment pensé qu’on était arrivés à une position où une percée était possible. [Mais] on ne peut pas dépenser davantage d’argent l’année prochaine. »
Le marché restera sceptique, quoi qu’il arrive
Vendredi matin, la confiance des opérateurs sur le marché avait gagné du terrain après les commentaires optimistes de la veille, avant de céder la place à l’inquiétude en milieu de séance. L’indice Dow Jones cédait 0,34% un peu avant 18h tandis que la tension sur les taux obligataires se relâchait, reflétant une légère baisse de confiance dans les bons du Trésor américain.
Selon une analyse publiée sur Politico, même si le Congrès dépose un projet de loi sur le plafond de la dette sur le bureau de M. Biden avant le 1er juin, une dégradation de la note de crédit des États-Unis – opérée par les agences de notation –, reste une menace. Richard Bernstein, l’ancien stratège en chef de Merrill Lynch, a en effet estimé que la possibilité d’un abaissement de la note de crédit du pays de l’Oncle Sam était supérieure à 50 %. Une telle dégradation de notation financière pourrait faire grimper les coûts des crédits pour Washington, les gouvernements fédéraux ainsi que les consommateurs.
Après la vague de faillites de banques régionales, les institutions financières de taille moyenne commencent à se retirer des marchés du crédit. Les indicateurs de confiance des consommateurs virent au rouge. Et même si les Américains ont continué à dépenser de l’argent, les données relatives aux grands détaillants et aux cartes bancaires montrent qu’ils commencent à réduire leurs dépenses.
Heureusement, d’autres indicateurs économiques demeurent bien orientés. Le taux de chômage n’est qu’une fraction de ce qu’il était en 2011. L’épais matelas de liquidités détenues par les ménages et les entreprises, leur a permis d’amortir les pertes dues à l’augmentation des coûts du crédit générée par le relèvement de taux de la Fed.
Cependant, l’inflation persiste, et ce, depuis plus longtemps que ne le souhaitait le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell. Ce dernier et d’autres dirigeants de la banque centrale américaine (Fed) ont indiqué qu’il était peu probable qu’ils réduisent les taux d’intérêt tant qu’ils ne seront pas convaincus de la maîtrise de l’inflation.
Sans promesse de soutien de l’activité par à une baisse de taux, la réaction du marché à l’accord conclu entre Joe Biden et Kevin McCarthy sur le plafond de la dette – quel qu’il soit –, sera affectée par le risque d’un ralentissement économique.
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