Au poignet ou sous le menton, les masques sont à portée de main en cas de contrôle, mais pas nécessairement sur le visage des Parisiens, sceptiques quant à l’entrée en vigueur depuis lundi matin du port obligatoire du masque en extérieur dans certaines rues.
Souhaitée de longue date par la maire de Paris Anne Hidalgo, cette mesure concerne plus d’une centaine de rues situées dans la quasi-totalité des arrondissements de la capitale. Il s’agit principalement des quais, des zones très touristiques comme la Butte Montmartre, de rues commerçantes ou festives.
« Dans telle rue on le porte, dans telle autre non ! Vous croyez qu’on a tous un plan de Paris en tête ? Et ces pauvres touristes, déjà qu’on n’en a pas beaucoup, ils ne vont rien comprendre ! », s’emporte Didier, cafetier rue du Faubourg Saint-Denis.
Mais même si beaucoup râlent, globalement, dans plusieurs des zones concernées, le masque était lundi matin nettement plus visible que les jours précédents, a constaté une journaliste de l’AFP.
Un temps d’adaptation, dit de « pédagogie », est prévu par les autorités. Les premières amendes de 135 euros ne seront pas infligées aux contrevenants avant au moins deux semaines, assure la municipalité.
« On s’adapte, comme depuis le début de la crise », assure Quentin, informaticien de 27 ans qui va porter son masque non-stop de la sortie du métro Château d’Eau jusqu’à son bureau, place de la Bourse.
Pour certains, cet arrêté préfectoral, décidé en pleine canicule, tient de la punition.
Camille, 24 ans, vendeur pour l’été dans un magasin bio de la rue de Lancry, dans le Xe arrondissement, rumine. « Imposer maintenant le port du masque en extérieur, en plein mois d’août, en pleine canicule, alors que ça aurait pu être fait il y a des mois, c’est tout simplement ridicule ».
Le jeune homme, qui le porte déjà huit heures par jour dans le magasin non climatisé, a opté pour la technique du nez qui dépasse, pour respirer mieux et éviter l’effet étuve.
Cette rue étroite est perpendiculaire au canal Saint-Martin, où les jeunes Parisiens se retrouvent traditionnellement pour prendre l’apéro à la fraîche. Marie, une habitante du quartier, est désespérée de voir son quartier risquer à tout moment de devenir « un cluster ».
« C’est vrai qu’il y a eu trop de laisser-aller sur les gestes barrières et un vrai manque de civisme, surtout de la part des jeunes, et voilà on doit donc tous subir », s’énerve Marie, 60 ans, sous son masque cousu main.
Dans le quartier populaire de Barbès, au nord de Paris, des vendeurs de cigarettes à la sauvette aux « mamas » du quartier tirant leur chariot de courses, le port du masque est notablement respecté lundi matin.
« Les gens sont devenus très agressifs sur cette histoire de masque, alors s’il devient obligatoire, ça peut éviter les bagarres », juge Nadia, 38 ans, qui porte scrupuleusement son masque à l’extérieur depuis mars.
« Tout, tout vaut mieux qu’un reconfinement, les gens ne comprennent pas ça ou quoi ? », s’interroge la mère de famille.
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