Après la Chine, une « recrudescence inhabituelle de cas d’infections respiratoires » à la bactérie mycoplasma pneumoniae est actuellement observée en France, alerte mercredi le directeur général de la Santé dans un courrier urgent envoyé aux professionnels de santé.
L’immense majorité des infections sont bénignes et guérissent spontanément mais certains cas peuvent nécessiter une hospitalisation, précise ce courrier. La semaine dernière, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’est inquiétée d’une hausse des cas de maladies respiratoires en Chine et a demandé aux autorités chinoises des informations plus détaillées sur le sujet, appelant la population à mieux se protéger.
« Un point tous les jours »
« J’ai eu le directeur général adjoint de l’OMS, on fait un point tous les jours », a indiqué mercredi sur Franceinfo le ministre de la Santé Aurélien Rousseau, interrogé sur le sujet. « Les autorités chinoises, de ce qui ressort aujourd’hui, il y a forcément des incertitudes, connaissent le rebond de pneumopathies qui sont liées à une bactérie, qui s’appelle le mycoplasme. On la connaît bien, ce n’est pas un virus », a-t-il ajouté.
« Mycoplasma pneumoniae est une bactérie dite ‘‘atypique’’ responsable d’infections respiratoires, très fréquentes chez les enfants de plus de 4 ans et les jeunes adultes », précise la DGS.
« Devant une pneumopathie bactérienne, le traitement de première intention reste l’amoxicilline ou l’association amoxicilline/acide clavulanique selon les recommandations habituelles », poursuit-il. « C’est une bactérie qui répond très bien à des antibiotiques spécifiques, on les a sur le territoire », a aussi dit Aurélien Rousseau. « On a six mois de stock sur ces produits là, mais on a aujourd’hui une augmentation comme dans tous les pays d’Europe de ces bactéries », a-t-il ajouté, soulignant que l’impact se faisait notamment sentir sur les urgences pédiatriques.
« Un suivi renforcé de la consommation des antibiotiques »
Le ministère de la Santé assure que l’agence sanitaire Santé publique France (SpF) poursuit ses analyses au niveau national afin de préciser les caractéristiques et la dynamique actuelle de l’épidémie. Par ailleurs, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) « assure un suivi renforcé de la consommation des antibiotiques utilisés en période hivernale dans le cadre de la lutte contre les pénuries de médicaments ».
Le ministère a demandé début novembre aux groupes pharmaceutiques et aux pharmaciens de prendre plusieurs engagements afin de lutter contre les pénuries de certains médicaments, un problème qui s’était particulièrement accentué l’hiver dernier. Antibiotique très courant, l’amoxicilline, était devenu emblématique de ces pénuries, en se révélant très difficile à trouver pendant de longues semaines, notamment dans sa version destinées aux enfants.
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