Le premier avion espagnol ramenant de Kaboul une cinquantaine d’Afghans et quelques Espagnols est arrivé jeudi matin à la base militaire de Torrejón de Ardoz (nord-est de Madrid).
L’appareil militaire, un Airbus A400M qui avait quitté Dubaï jeudi soir vers 18H00 GMT, est l’un des trois appareils mobilisés par le gouvernement espagnol pour assurer un pont aérien afin d’exfiltrer d’Afghanistan les quelques Espagnols qui s’y trouvent bloqués depuis la prise du pouvoir des talibans, mais aussi tous les Afghans ayant travaillé avec l’Espagne, ainsi que leurs familles.
Se soumettre à certaines formalités
Ce premier groupe de rescapés a été accueilli sur le tarmac de la base de Torrejón de Ardoz par le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, et celui de l’Inclusion, de la Sécurité sociale et des Migrations, José Luis Escrivá.
Concluimos la primera fase de la evacuación. No quedan ya españoles, salvo los necesarios para proseguir la evacuación. Acogemos a los primeros colaboradores afganos y sus familias.
¡Bienvenidos!
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— José Manuel Albares (@jmalbares) August 19, 2021
Ils devaient d’abord se soumettre à certaines formalités, notamment un test de détection du Covid-19.
M. Albares a précisé à la presse que ce premier groupe était composé de 48 Afghans et de cinq Espagnols.
Outre le rapatriement des citoyens espagnols, l’objectif de Madrid, a-t-il dit, est de « transférer toutes ces personnes qui ont collaboré avec l’Espagne et leurs familles ».
Il a toutefois refusé de dire combien d’Afghans le gouvernement espagnol comptait exfiltrer, mettant en avant « des raisons de sécurité ».
Faire sortir d’Afghanistan le personnel local de l’UE et de l’OTAN
Madrid a également accepté de faire sortir d’Afghanistan le personnel local de l’UE et de l’OTAN et de l’acheminer vers l’Espagne, qui servira ainsi de « point d’entrée dans l’Union européenne », selon un communiqué publié lundi par le ministère espagnol des Affaires étrangères, qui précisait que le gouvernement espagnol répondait à une demande de ces deux institutions. Ces ressortissants afghans seront ensuite envoyés dans divers pays européens.
Le chef de la diplomatie européenne, l’Espagnol Josep Borrell, a indiqué mercredi dans une interview à la télévision nationale espagnole que l’UE avait « 400 personnes à rapatrier ».
« Nous soutiendrons l’UE et son service extérieur pour une sortie ordonnée du personnel européen et local. Nous n’abandonnerons personne », affirmait dimanche dans un tweet M. Albares.
Selon les estimations les plus fréquentes, l’Espagne voudrait évacuer entre 500 et 600 personnes, en grande majorité des Afghans.
Evacuer tous les Afghans qui l’ont aidée
Le nombre des Espagnols qui se trouvaient à Kaboul lors de la chute de la ville aux mains des talibans est, en effet, très faible. Il comprend essentiellement des fonctionnaires — quelques diplomates et les policiers qui assurent leur sécurité — ainsi que quelques civils.
Comme tous les pays occidentaux, l’Espagne s’est engagée à évacuer tous les Afghans qui l’ont aidée dans sa mission en Afghanistan, qu’il s’agisse des interprètes qui travaillaient avec son détachement militaire ou des employés de l’Agence espagnole de Coopération internationale et de Développement (AECID), ainsi que leurs familles.
L’Espagne avait annoncé dimanche l’envoi dès le lendemain à Dubaï de deux appareils A400M de l’armée de l’Air chargés d’assurer les rotations vers Kaboul.
Envoi d’un troisième appareil, un A400M médicalisé
En fait, le premier n’est parti que lundi soir de la base aérienne de Saragosse (nord-est) et le second mardi après-midi. Le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, a ensuite annoncé l’envoi d’un troisième appareil, un A400M médicalisé, qui est parti mercredi à destination de Dubaï.
M. Sánchez, qui se trouve actuellement en vacances, devait présider ce jeudi à la mi-journée la première réunion du groupe de travail mis sur pied pour superviser cette opération d’évacuation, qui comprend six ministres, dont ceux des Affaires étrangères, de la Défense et de l’Intérieur.
Le chef du gouvernement a fait l’objet de vives critiques ces derniers jours de la part de l’opposition conservatrice pour ne pas avoir encore pris la parole publiquement sur la situation en Afghanistan.
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