Roman Souchtchenko, condamné lundi à Moscou à 12 ans de camp pour espionnage, fait partie d’une longue liste d’Ukrainiens arrêtés en Russie dans des affaires considérées par Kiev et des ONG ukrainiennes comme politiques et fabriquées. Les autorités et ONG ukrainiennes estiment à quelque 70 personnes le nombre d’Ukrainiens détenus pour des raisons politiques en Russie et en Crimée, péninsule ukrainienne annexée par Moscou il y a quatre ans.
Voici les prisonniers ukrainiens les plus connus.
– Roman Souchtchenko, 49 ans, journaliste, condamné lundi par un tribunal de Moscou à 12 ans de camp à régime sévère pour espionnage.
Selon Kiev, M. Souchtchenko était correspondant à Paris de l’agence de presse publique Ukrinform, pour laquelle il travaillait depuis 2002 et selon laquelle il a été interpellé lors de ses vacances à Moscou. Le président ukrainien Petro Porochenko a dénoncé sur Facebook « le cynisme sans précédent » de Moscou dans cette affaire.
– Oleg Sentsov, 41 ans, cinéaste dont le cas a mobilisé des célébrités mondiales du cinéma dont le réalisateur espagnol Pedro Almodovar et le comédien Johnny Depp qui se sont joints à la campagne internationale pour demander sa libération. Arrêté par les autorités russes en Crimée en mai 2014, deux mois après son annexion à laquelle il était opposée, M. Sentsov a été condamné à 20 ans de prison pour « terrorisme » en 2015. Le 14 mai dernier, il a entamé une grève de la faim dans le camp du Grand nord où il purge sa peine pour exiger la libération des « prisonniers politiques » ukrainiens détenus en Russie.
– Oleksandre Koltchenko, 28 ans, militant écologiste opposé à l’annexion de la Crimée, arrêté en mai 2014 avec M. Sentsov, accusé d’être son complice, et condamné à 10 ans de camp pour « terrorisme ». Il observe une grève de la faim depuis fin mai pour obtenir la libération d’Oleg Sentsov. Sentsov et Koltchenko ont dit avoir été battus et torturés après leur arrestation. Leur procès a été qualifié de « stalinien » par l’ONG Amnesty International et dénoncé par Kiev et les Occidentaux.
– Vingt-sept Tatars de Crimée, minorité musulmane majoritairement opposée à l’annexion de la Crimée et visée par des répressions russes selon Kiev et les Occidentaux, figurent sur une liste établie par des défenseurs des droits de l’homme. Quatre d’eux ont été condamnés en 2016 et 2017 à des peines de 5 à 12 ans de prison pour « participation » au mouvement islamiste Hizb ut-Tahrir interdit en Russie.
– Vingt-trois autres Tatars de Crimée sont actuellement détenus dans l’attente de leur procès et accusés de divers crimes: appartenance au Hizb ut-Tahrir, participation à un rassemblement pro-ukrainien en Crimée trois semaines avant son annexion ou encore « extorsion de fonds », des accusations montées de toutes pièces selon les militants ukrainiens pour la défense des droits de l’homme.
– Stanislav Klykh, 44 ans, un professeur d’histoire, et Mykola Karpiouk, 54 ans, haut responsable de deux mouvements ultranationalistes, Pravy Sektor et UNA-UNSO ont été arrêtés en Russie en 2014. Ils ont été condamnés en Tchétchénie à respectivement 20 et 22,5 ans de camp pour avoir combattu contre l’armée russe dans cette république du Caucase dans les années 1990. Les deux hommes ont déclaré avoir reconnu leur culpabilité après avoir été soumis à la torture, selon un rapport publié par plusieurs ONG ukrainiennes.
– Pavlo Gryb, blogueur de 19 ans, est le plus jeune prisonnier ukranien, « kidnappé » selon Kiev par les services spéciaux russes en 2017 au Bélarus, où il s’était rendu pour rencontrer une amie venant de Sotchi (sud de la Russie). Incarcéré en Russie, M. Gryb est accusé d’avoir préparé une tentative d’attentat à la bombe à Sotchi et risque jusqu’à dix ans de prison.
DC avec AFP
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