Un des ténors trumpistes républicains, Jim Jordan, a été désigné vendredi candidat de son parti pour la présidence de la Chambre des représentants, mais une issue à la crise provoquée par la vacance de ce poste stratégique apparaît encore lointaine.
La Chambre, contrôlée par les républicains contrairement au Sénat à majorité démocrate, est quasiment paralysée depuis la destitution surprise le 3 octobre de son « speaker » Kevin McCarthy, à la suite d’une fronde interne qui a mis à nu les fractures béantes du parti, à un an de la présidentielle de 2024.
Les États-Unis ne sont actuellement pas en mesure de voter une quelconque nouvelle aide à Israël, allié historique engagé dans une guerre avec le Hamas palestinien. Ni même une enveloppe supplémentaire pour l’Ukraine envahie par la Russie, en discussion depuis des semaines.
Il s’agit du deuxième vote cette semaine au sein du groupe parlementaire républicain, déchiré entre élus modérés et trublions gravitant dans l’orbite de l’ex-président Donald Trump. Le précédent, mercredi, avait été remporté de peu par Steve Scalise, chef de la majorité républicaine à la Chambre et élu de Louisiane, face à Jim Jordan, président de la commission des Affaires judiciaires et élu de l’Ohio, soutenu par M. Trump. Mais Steve Scalise a annoncé jeudi soir renoncer à sa candidature, faute de pouvoir rassembler suffisamment de voix pour se faire élire « speaker ».
Situation figée sans doute jusqu’à la semaine prochaine
Jim Jordan, qui a devancé vendredi lors d’un vote à bulletins secrets Austin Scott, autre membre de l’aile conservatrice du parti, élu de Géorgie, pourrait se retrouver dans une situation comparable, compte tenu de la courte majorité républicaine (221 voix contre 212 démocrates), selon les commentateurs politiques. Il a recueilli 124 voix contre 81 à son adversaire, rapportent les médias américains. Puis lors d’un second vote pour savoir combien d’élus républicains lui apporteraient effectivement leur suffrage devant l’ensemble de la Chambre des représentants, il en a obtenu 152 pour et 55 contre, soit un déficit de 65 voix, selon les mêmes sources.
À moins d’un coup de théâtre, la situation apparaît donc figée jusqu’à la semaine prochaine. Vendredi en fin d’après-midi, beaucoup d’élus des deux partis avaient d’ailleurs quitté Washington.
Bien que défendant des positions conservatrices assez proches sur le droit à l’avortement, la peine de mort ou les armes à feu, Jim Jordan et Austin Scott se sont dissociés lors du vote sur la certification de l’élection du président démocrate Joe Biden en 2020, contestée avec véhémence par Donald Trump. Le premier avait voté contre la validation des résultats, et le second pour.
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