Le gouvernement envisage de demander aux restaurateurs de pratiquer le contrôle d’identité de leurs clients. Ceux-ci s’y opposent, rappelant que c’est le rôle de la police.
Dans un contexte de circulation de faux pass sanitaires ou d’usurpation d’identité des pass, le ministre de la Santé, Olivier Véran, s’est dit favorable à insérer dans le futur texte de loi, la possibilité pour les restaurateurs de contrôler l’identité des clients lors de la présentation du pass sanitaire.
Chantage ou encore effort suite aux aides, les réactions abondent
Cette nouvelle fait l’effet d’une contrainte de plus pour nombre de ces restaurateurs, à l’image de Denis Reynaud, gérant de deux bars-restaurants à Paris, qui a réagi sur RMC, qualifiant cette mesure de « chantage ».
« Donc ce sont les restaurateurs et les patrons de bar qui vont être responsables du fait qu’il n’y a pas de faux pass sanitaire, que tout se passe bien… Ce sont bientôt les restaurateurs qui vont être responsables du Covid en France, de son développement… C’est du chantage absolu », s’est insurgé le restaurateur.
Fabien Moragon, vice-président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie de l’Hérault (Umih), a exprimé son désarroi sur France 3 : « On a l’impression d’être flics. La base de notre métier est de donner du plaisir aux gens, or, là on entre dans une situation où on doit contrôler l’identité de nos clients ».
Parallèlement, Denis Reynaud dénonce aussi l’argument d’effort demandé suite au soutien financier de l’État aux restaurateurs pendant les confinements.
« Les aides de l’État et le contrôle des identités, ça n’a rien à voir. Déjà, on est nombreux à avoir eu des aides qui ne couvraient absolument pas nos frais fixes. Il ne faut pas croire qu’on était en vacances pendant un an. Contrôler l’identité, ça prend deux minutes. Sauf que moi, j’ai 80 personnes par jour dans mon bar, donc ça fait 160 minutes de perdues. Qui va me les payer ? Qui est formé pour faire ça ? », s’énerve le restaurateur sur RMC.
Une photo peut faire la différence
Du côté des forces de l’ordre, les syndicats de police s’inquiètent aussi de la demande du gouvernement de renforcer les contrôles dans les bars et les restaurants pour cette fin d’année.
Stanislas Gaudon, délégué syndical Alliance, témoigne de cette inquiétude : « Je rappelle aussi qu’il y a un événement qui va arriver, le 31 décembre avec tous les incidents qu’il peut engendrer et qui mobilise de nombreux effectifs. L’équation devient compliquée ».
A tout problème, sa solution ? Le syndicat Umih propose ainsi de rajouter une photo sur les pass sanitaires.
« Comme sur une carte Vitale, inclure une photo sur le pass permettrait de rajouter une difficulté et je pense que les fraudes devraient diminuer », argument Jean Terlon, vice-président de la branche restauration de l’Umih. « Cela nous permettrait de voir le visage de la personne en même temps que le contrôle du QR code. »
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