Le bilan humain des incendies qui ont quasiment rasé une ville sur l’île de Maui s’élève désormais à 110 morts, ont annoncé mercredi les autorités de l’archipel américain d’Hawaï, en assumant publiquement de ne pas avoir utilisé les sirènes d’alarme lors du drame.
Le feu qui a englouti la cité portuaire de Lahaina, ex-capitale du royaume d’Hawaï, est l’incendie le plus meurtrier depuis plus d’un siècle aux États-Unis et personne ne peut encore prédire l’ampleur véritable du drame.
Ce n’est pas un oubli, ni une négligence
Depuis une semaine, un procès en incompétence est fait aux autorités locales, notamment car les sirènes d’alarme n’ont pas retenti sur Maui. Mais cela ne relevait pas d’un oubli ou d’une négligence et a été publiquement assumé mercredi.
Les sirènes « sont utilisées principalement pour les tsunamis » et les habitants « sont entraînés à s’abriter en altitude » lorsqu’elles retentissent, a expliqué à la presse Herman Andaya, responsable de l’agence chargée de la gestions des crises à Hawaï (EMA) en assurant ne pas regretter de les avoir laissées muettes.
Le feu brûlait sur les hauteurs de Lahaina et les autorités ont donc préféré s’en tenir aux alertes données à la télévision, à la radio et sur les smartphones, de peur que les habitants foncent vers l’incendie, a-t-il résumé. Ces avertissements se sont souvent révélés inutiles à cause des multiples coupures de courant et de réseau subies par l’île, frappée par des vents violents alimentés par un ouragan au milieu du Pacifique.
« C’est vrai que lorsque je suis arrivé à Hawaï, les gens m’ont dit : « si tu entends une sirène, c’est qu’il y a un tsunami et qu’il faut aller sur les hauteurs », a abondé le gouverneur de l’archipel, Josh Green, en annonçant la découverte de quatre corps supplémentaires, ce qui porte le bilan provisoire à 110 morts.
Le fournisseur d’électricité Hawaiian Electric est également visé par une plainte, car il n’a pas coupé volontairement le courant, ce qui a pu augmenter le risque d’incendies à cause de la chute de nombreux poteaux électriques. À l’avenir « nous aimerions enterrer les lignes électriques », a souligné le gouverneur. « Nous avons l’intention d’investir massivement dans ce domaine lors de la reconstruction. »
À Lahaina, des dizaines d’habitants pris de court se sont jetés à la mer pour échapper aux flammes. La colère gronde chez certains survivants. « Ce qui s’est passé, à mon avis, frise la négligence », a confié à l’AFP Annelise Cochran, une rescapée qui a passé huit heures dans l’eau.
Joe Biden arrive lundi sur l’archipel
Dans ce contexte, la Maison Blanche a annoncé mercredi que Joe Biden allait se rendre sur l’archipel lundi 21 août, pour rencontrer survivants, secouristes et responsables. « Je reste déterminé à m’assurer que les habitants d’Hawaï aient tout ce dont ils ont besoin pour se remettre de cette catastrophe », a écrit le président sur le réseau social X (ex-Twitter).
M. Biden avait rapidement déclaré l’état de catastrophe naturelle à Hawaï, ce qui a permis de déployer des moyens d’assistance d’urgence de l’État fédéral. Mais il a été critiqué par l’opposition républicaine pour sa réponse jugée insuffisante, voire indifférente face à ces incendies : le président ne s’est pas exprimé publiquement quand le bilan s’est lourdement aggravé au cours du week-end.
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