La réponse pourrait être à la fois oui et non. La résolution du 20 mai du Parlement européen, qui gèle toute considération du tant attendu Accord global sur les investissements entre l’Union européenne (UE) et la Chine, semble symboliser un changement d’attitude de l’Europe vis-à-vis de la Chine, de même que le plaidoyer en faveur d’une réglementation européenne renforcée en matière de filtrage des investissements étrangers et d’une coopération accrue avec les États-Unis dans le cadre d’un dialogue transatlantique sur la Chine.
Sans aucun doute, les dirigeants européens sont devenus plus méfiants envers le régime chinois que ceux parmi eux qui ont rencontré les membres du Congrès américain il y a deux décennies. Mis en garde à l’époque contre la levée d’embargo sur les ventes d’armes à Pékin – l’embargo qui avait été adopté après le massacre de la place Tiananmen – ils ont répondu aux élus américains que la Chine « n’est pas le même pays qu’en 1989 ». Ils ont également ignoré les indices démontrant que, bien que la Chine n’ait été la même qu’en 1989, elle était en fait encore plus répressive et le devenait de plus en plus.
Les eurocrates et les politiciens européens semblaient s’exciter au sujet de la perspective du « partenariat stratégique » que la Chine mettait en avant, niant qu’il avait des implications militaires, même lorsqu’on leur montrait que le premier caractère du mot chinois 戰略 (stratégique) symbolise un homme tenant une lance. Il est possible que leur réaction avait quelque chose à voir avec l’allusion de Pékin aux accords lucratifs pour l’achat des produits de l’industrie européenne de défense, ainsi qu’aux hordes de touristes chinois désireux de visiter les châteaux, les cathédrales et les grands magasins du continent. Il est intéressant de noter que les pays d’Europe occidentale, qui n’avaient jamais vécu sous le communisme, étaient les plus confiants par rapport aux promesses chinoises, tandis que les pays d’Europe orientale, qui avaient vécu sous un régime communiste, étaient beaucoup plus sceptiques.
Vingt ans plus tard, la situation a changé radicalement. Pas du jour au lendemain, certes, mais de façon progressive et plus ou moins proportionnelle au renforcement du régime chinois. L’enthousiasme pour la levée de l’embargo sur les armes s’est émoussé après que l’Assemblée nationale populaire chinoise a adopté, en 2005, une loi antisécession – la loi qui affirmait la détermination de Pékin à utiliser des moyens non pacifiques contre Taïwan si son unification [lire : annexion] avec la Chine continentale communiste devenait impossible.
Il en va de même pour les mesures prises par l’État-parti chinois pour faire valoir ses revendications sur les zones contestées de la mer de Chine méridionale et de la mer de Chine orientale, comme en témoigne son rejet catégorique de la décision de 2016 de la Cour permanente d’arbitrage de La Haye. Ou sa volonté de recourir à la force, comme elle l’a fait contre le Vietnam en 2020.
Les révélations sur le traitement des minorités musulmanes au Xinjiang, la fin des engagements de Pékin de maintenir un système ouvert et libre à Hong Kong et la répression de ses habitants ont rendu difficile de croire que le Parti communiste chinois (PCC) se souciait des droits de l’homme et du droit international. Ou que la Chine d’après 1989 évoluait vers le type d’État démocratique libéral dont les dirigeants européens semblaient être sûrs.
En même temps, des rapports sur la suppression de la religion et la persécution des croyants en Chine ont été largement diffusés, mais ils avaient peu de conséquences politiques. On ne peut pas dire que les Européens ne se souciaient pas des questions des droits de l’homme, mais plutôt que celles-ci étaient éclipsées par l’attrait du marché chinois en pleine expansion et leur désir d’en obtenir une plus grande part pour leurs entreprises et leur pays, souvent en concurrence avec d’autres pays européens.
Tout le monde savait que la Chine ne négociait qu’une affaire à la fois avec les pays européens, jouant habilement les uns contre les autres, bien qu’il n’y ait pas non plus de consensus sur commet il fallait agir dans ce domaine. Le président français Jacques Chirac a déclaré l’année 2004 comme Année de la Chine et a illuminé la tour Eiffel de rouge pour faire plaisir à son homologue chinois Hu Jintao qui a signé des accords lucratifs pendant son séjour de quatre jours en France. Et après que la chancelière allemande Angela Merkel a rencontré le Dalaï-Lama en 2007, elle a été critiquée pour avoir mis en péril les opportunités commerciales de l’Allemagne par rapport à son rival la France.
La plupart des pays européens ont accueilli favorablement l’initiative chinoise « One Belt, One Road » (OBOR – une ceinture une route – rebaptisé plus tard BRI – « Belt and Road Initiative »). Ce projet titanesque d’infrastructures, lancé en 2013 par Xi Jinping, devait faciliter les échanges sino-européens. L’enthousiasme au sujet de ce projet s’est nettement refroidi lorsqu’on a découvert qu’un trop grand nombre des wagons qui transportaient les marchandises chinoises vers l’Europe étaient renvoyés à vide : on a ironisé en disant que l’OBOR devrait être rebaptisé OBOW – « One Belt One Way » (une ceinture une direction). En outre, on a remarqué que les entreprises européennes avaient reculé dans le classement mondial alors que des sociétés chinoises comme State Grid et Sinopec faisaient leur entrée dans le top 10 de Fortune.
Avec ses 28 membres (aujourd’hui 27 sans le Royaume-Uni), l’Union européenne avait du mal à se mettre d’accord sur la plupart des questions, et encore moins sur celles qui étaient aussi litigieuses que les relations avec la Chine. Jusqu’à la décision de 2021 sur l’Accord global sur les investissements, les démarches entreprises étaient bien molles. Peter Dutton, expert en droit maritime, a estimé que la déclaration de l’UE sur le jugement de 2016 de la Cour permanente d’arbitrage était « profondément décevante de la part d’un gouvernement qui aime à se considérer comme l’un des plus fervents défenseurs du droit international. Ils auraient au moins pu… et auraient dû… dire qu’ils soutiennent la décision du tribunal. Point ».
La Chine a également profité du ralentissement de l’économie européenne pour acquérir à bas prix des actifs d’importance stratégique. La société chinoise State Grid a commencé à acheter des participations dans les réseaux électriques de pays d’Europe du Sud à court d’argent – notamment du Portugal, de l’Espagne, de la Grèce et d’Italie – suscitant des inquiétudes que Pékin pourrait exercer un contrôle sur leurs opérations. En réponse à une question de Reuters, un responsable de State Grid a déclaré : « Il ne s’agit pas d’un investissement financier, mais plutôt d’un investissement stratégique. »
Lorsque les responsables grecs ont été réprimandés par l’UE pour avoir cédé le port du Pirée à la société maritime chinoise COSCO, ils ont répondu sur un ton furibond que l’UE n’avait pas fait grand-chose pour aider leur pays au moment où il en avait besoin et qu’ils accueilleraient volontiers davantage d’investissements chinois. COSCO détient désormais 67 % de la société du port du Pirée, l’un des plus grands ports de la Méditerranée ayant une situation stratégique à proximité du canal de Suez.
Le partenariat sino-grec a eu des conséquences sur le processus décisionnel de l’UE – par exemple, la Grèce a refusé de signer une lettre de l’UE sur la mer de Chine méridionale et, plus tard, sur les tortures que la Chine aurait infligées à des avocats des droits de l’homme détenus. La Hongrie, où la Chine s’était engagée à dépenser des milliards d’euros pour un projet ferroviaire, a également refusé de signer.
Des inquiétudes montent par rapport au fait que la Chine pourrait cibler des pays européens relativement plus petits avec des économies relativement plus faibles afin de pénétrer sur le continent. Lorsqu’en 2012, la Chine a mis en place le partenariat dans le cadre du format 16+1 (puis 17+1) avec les pays d’Europe centrale et orientale, les dirigeants de l’UE ont craint qu’il s’agisse d’un mécanisme destiné à diviser l’Europe.
Les intérêts chinois ne se limitaient pas aux économies en manque de financement de l’Europe du Sud et de l’Est. Les entreprises allemandes spécialisées dans l’ingénierie et la technologie étaient particulièrement ciblées pour les acquisitions. En 2016, l’information que le groupe chinois Midea prévoyait d’acquérir l’entreprise de robotique de pointe Kuka a suscité des inquiétudes quant à la perte de propriété intellectuelle. Cependant, la chancelière Merkel a refusé d’intervenir, transformant Kuka en une entreprise pratiquement chinoise – et ce, malgré les accusations que les ingénieurs allemands concevaient désormais des robots pour l’Armée populaire de libération chinoise.
Toutefois, la vigilance européenne s’est accrue. Peu de temps après l’achat de Kuka, le ministère allemand de l’Économie a retiré son approbation du rachat du fabricant de puces électroniques Aixtron par le Fujian Grand Chip Investment Fund de Chine. Les responsables chinois ont accusé l’Allemagne de protectionnisme. Bien que les sources allemandes aient donné comme raison le manque de réciprocité dans leurs transactions avec la Chine – ce qui est vrai – la question sous-jacente était la sécurité. Par exemple, la nouvelle technologie de semi-conducteurs hautement efficace d’Aixtron est capable d’augmenter la puissance des émetteurs de radars militaires tout en consommant moins d’électricité.
Les préoccupations allemandes sont bien fondées : l’analyse méticuleusement documentée de l’experte berlinoise Didi Kirsten Tatlow sur les opérations du « Front uni » chinois conclut que l’influence chinoise bien planifiée et dirigée par Pékin ne doit être ignorée et que la plupart des Allemands sous-estiment sa stratégie à long terme de domination mondiale.
Des révélations similaires en Grande-Bretagne ont mis fin à ce que les deux parties appelaient « l’âge d’or » des relations bilatérales. En particulier, lorsque peu après avoir quitté ses fonctions, l’ancien Premier ministre David Cameron a accepté la direction d’un fonds destiné à créer des liens d’investissement entre la Chine et le Royaume-Uni. La participation de la Chine dans la construction de la centrale nucléaire britannique Hinkley Point a suscité des inquiétudes en matière de sécurité.
Les informations sur la persécution des Ouïghours et la répression des habitants pro-démocratie de Hong Kong ont accentué les préoccupations britanniques, surtout que la situation à Hong Kong étant une question particulièrement sensible au Royaume-Uni vu le traité de 1984 sur la passation de ce territoire sous la juridiction chinoise. La situation s’est empirée davantage lorsque le ministère chinois des Affaires étrangères a annoncé que ce traité « n’a plus aucune signification pratique et n’est pas du tout contraignant pour la gestion de Hong Kong par le gouvernement central ».
En même temps, les libertés civiles non seulement en Chine mais aussi au Royaume-Uni ont commencé à être menacées. Par exemple, des étudiants chinois de la London School of Economics (LSE), agissant probablement sur les « suggestions » de leur ambassade, ont exigé la modification du grand globe installé dans la LSE qui montrait Taïwan séparé de la Chine. Par la suite, l’ambassade de Chine a menacé Louise Richardson, vice-chancelière de l’université d’Oxford, de retirer les étudiants chinois si elle n’empêchait pas le chancelier Chris Patten de se rendre à Hong Kong. Les deux démarches ont échoué : le globe de la LSE n’a pas été modifié et Mme Richardson a refusé la demande de l’ambassade. Chris Patten a par la suite déclaré que « la Chine avait trahi le peuple de Hong Kong et que l’Occident devait cesser de faire des courbettes à Pékin pour un sac d’or illusoire ».
Cependant, une étude de février 2021 sur la coopération universitaire avec des entités chinoises a révélé que de nombreuses universités britanniques « effectuent involontairement des recherches qui sont parrainées par les conglomérats militaires de la Chine, y compris celles qui sont impliquées dans la production d’armes de destruction massive, de missiles balistiques intercontinentaux, de missiles hypersoniques et d’autres armements ».
Des déclarations arrogantes provenant de sources officielles chinoises se sont multipliées. En se heurtant à un refus, les responsables chinois ont tendance à susciter des insultes. L’ambassadeur chinois en Suède – réagissant aux plaintes du gouvernement suédois au sujet de l’arrestation d’un de ses ressortissants et de la fabrication par Pékin des preuves d’intimidation de touristes chinois – a déclaré que son pays avait des vins fins pour ses amis, mais des fusils pour ses ennemis. Répondant aux nombreuses critiques de ses propos, l’ambassadeur a répondu que la Suède n’était « pas assez importante pour faire des menaces ».
Après qu’un universitaire français a défendu le droit des parlementaires à se rendre à Taïwan, les tweets de l’ambassade de Chine l’ont traité de « petit voyou », de « troll idéologique » et de « hyène folle ».
Lorsque les services de renseignement lituaniens ont accusé la Chine de mener des campagnes d’espionnage de plus en plus agressives et d’utiliser des sociétés technologiques comme moyens de surveillance, l’ambassadeur chinois a rétorqué que son pays était diabolisé et a accusé la Lituanie de faire de la guerre froide. Dix-huit mois plus tard, en mai 2021, le ministre lituanien des Affaires étrangères a annoncé le retrait de son pays du format 17+ 1 et a appelé les autres États membres de l’UE à faire de même.
La déclaration molle de l’UE sur le rejet par Pékin du jugement de la Cour permanente d’arbitrage sur la mer de Chine méridionale n’a pas atténué les préoccupations des pays européens ayant des intérêts majeurs dans cette région. La Grande-Bretagne et la France ont annoncé leur intention d’envoyer des navires de guerre pour manifester l’importance qu’elles attachent à la liberté de navigation dans cette région.
La France, qui possède des territoires géographiquement étendus dans le Pacifique Sud, a été particulièrement éloquente sur cette question. Après le jugement de la Cour, le ministre de la Défense de l’époque, Jean-Yves Le Drian, a appelé à des patrouilles conjointes de l’UE dans les zones maritimes d’Asie et à l’établissement d’une « présence régulière et visible sur place ». En se référant clairement à la Chine, Le Drian a fait valoir que si l’État de droit et la liberté de navigation n’étaient pas respectés en mer de Chine méridionale, ils seraient ensuite remis en question en Europe et dans ses environs.
Plus surprenante que les démarches britanniques et françaises a été la décision de l’Allemagne, qui n’a aucun territoire dans la région, d’y envoyer une frégate dans le cadre de la stratégie indo-pacifique récemment adoptée.
Qu’est-ce que tout cela signifie pour l’avenir des relations sino-européennes ? Incontestablement, les positions des principaux pays de l’UE ont durci. En Allemagne, la candidate au poste de chancelière du parti des Verts, qui a une chance réelle de devenir le parti au pouvoir lors des élections de septembre, a promis d’être dure envers la Chine. Un parti plus petit, le Parti libéral-démocrate (FDP), qui a la réputation d’être un faiseur de rois, a supprimé le point mentionnant une « seule Chine » de son programme.
La Grande-Bretagne a interdit le géant de télécommunications chinois Huawei d’utiliser ses réseaux 5G, a offert des passeports britanniques aux résidents de Hong Kong, a révoqué la licence du radiodiffuseur d’État chinois CGTN et a expulsé trois Chinois pour espionnage.
En Tchéquie, les tentatives d’influence sur la politique se sont retournées contre l’État-parti chinois et le mécontentement s’est manifesté lorsqu’un certain nombre d’investissements promis ne se sont pas matérialisés. Le président du sénat tchèque s’est rendu à Taïwan au mépris des ordres chinois et a déclaré : « Je suis taïwanais. » Le maire de Prague a refusé publiquement d’accepter la clause de la « seule Chine » et a fait flotter des drapeaux tibétains sur l’hôtel de ville.
Cependant, il ne faut pas surestimer l’importance de ces événements. La Chine a pris une position provocatrice : le journal proche du pouvoir Global Times a souligné dans son éditorial que les conditions imposées pour reprendre le processus de ratification de l’Accord sur les investissements sont « rudes et arrogantes », que les sanctions imposées par la Chine sont en fait des contre-mesures face aux sanctions de l’UE à l’égard des responsables et entités chinoises, et qu’il n’y a aucune chance que Pékin lève ces sanctions sous la pression du Parlement européen. Les organisations de l’UE autres que le Parlement européen et de nombreux pays européens, souligne le journal, souhaitent l’entrée en vigueur de cet accord.
Le Global Times pourrait bien avoir raison. L’Accord sur les investissements était, et reste probablement, une priorité majeure pour la chancelière Merkel vu l’importance du marché chinois pour l’industrie automobile allemande. Si cet accord est ratifié, il permettra aux entreprises européennes de détenir des participations majoritaires dans leurs succursales chinoises plutôt que d’être obligés à opérer par le biais de coentreprises avec des partenaires chinois et à partager leurs secrets commerciaux. La Chine est le premier partenaire commercial de l’Allemagne.
Dans les pays moins riches, l’attrait des finances chinoises est une force puissante pour les dirigeants, même s’il y a une opposition du grand public. Le président tchèque Milos Zeman, qualifié de « ouvertement pro-chinois », a promis de faire de son pays la porte d’entrée de la Chine en Europe et a même accueilli Xi Jinping avec un salut de 21 coups de canon – un honneur qui n’a pas été accordé à un dirigeant étranger depuis plus de cinquante ans. Plus récemment, il a fait l’éloge de la Chine comme « le seul pays qui nous a aidés et a envoyé du matériel médical » lors de la pandémie du Covid-19.
En Serbie, bien que les plaintes concernant les aspects environnementaux et politiques des investissements chinois se soient multipliées, les dirigeants élus, malgré leur aspiration à rejoindre l’UE et leur prétention à partager ses valeurs démocratiques, se penchent davantage vers la Chine qui offre de gros prêts, des vaccins et des investissements sans les contraintes qu’imposerait l’Union européenne.
La situation est bien similaire au Monténégro, dont le gouvernement a demandé à Bruxelles une aide financière pour refinancer un prêt chinois pour une autoroute qui coûte cher et qui est seulement partiellement construite – un projet risqué dès le départ, selon les analystes européens. La Chine détient un quart de la dette du Monténégro ; en cas de défaillance, les termes du contrat donnent à la Chine le droit à la propriété des terres du pays sur lesquelles le prêt est gagé.
Il est également possible que les sanctions de l’UE finissent par nuire aux sociétés occidentales autant ou même plus qu’à la Chine. Pékin a imposé un boycott aux entreprises, entre autres, à la société suédoise H&M pour ses remarques « suicidaires » sur le travail « des esclaves » au Xinjiang, ce qui a affecté un marché important pour ce fabricant de vêtements. Cependant, le directeur d’une usine du Xinjiang dont H&M importait le coton a admis une baisse initiale des achats internationaux, mais a indiqué que l’usine avait compensé la différence en se tournant vers les commandes nationales.
En résumé, la stratégie européenne envers la Chine a évolué par rapport à la période de « l’âge d’or » et il est peu probable que les tensions actuelles s’apaisent dans un avenir prévisible. Ayant surmonté la naïveté du passé, les hommes d’État européens feraient bien de se concentrer sur les aspects économiques et sécuritaires réalistes dans leurs relations avec l’État-parti chinois. Compte tenu des principes démocratiques qui sous-tendent à la fois la gouvernance de l’Europe et des États qui la composent, Pékin profitera toujours de l’avantage d’opposer les uns contre les autres. La durée de cette situation dépend de nombreux facteurs qui n’entrent pas dans le cadre de la présente analyse. En attendant, le rêve de l’UE d’un partenariat entre une Europe unie et une Chine en voie de libéralisation semble être victime du slogan politique du « rêve chinois » lancé par Xi Jinping.
June Teufel Dreyer est professeure de sciences politiques à l’université de Miami, doyenne du Foreign Policy Research Institute, conseillère auprès de la Rumsfeld Foundation et ancienne commissaire de la US-China Economic and Security Review Commission. Elle est l’auteure de plusieurs ouvrages sur les minorités ethniques de Chine, le système politique chinois, les relations entre la Chine et Taïwan et les relations sino-japonaises.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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