La manufacture des Gobelins est célèbre pour ses collections de tapisseries et de tentures. La majorité de ces tapisseries ont été rassemblées par Louis XIV, dit le Roi Soleil, à la fin du XVIIe siècle. Voici un plongeon de quatre siècles dans le passé pour faire comprendre la naissance d’une manufacture de tissus à l’époque des rois et le nouvel âge d’or que cela a entraîné.
On connaît Louis XIV, Versailles, ses châteaux et ses jardins, mais on ne connaissait pas sa politique pour les tapisseries. Lorsqu’il meurt en 1715, le roi a réuni trois mille tapisseries, reparties en trois cents tentures. C’est la plus grande collection au monde de tapisseries du XVIe et XVIIe siècle. Des tapisseries royales, des tapisseries du XVIe siècle, ou bien au contraire des productions des deux manufactures de Gobelins et de Beauvais, créées respectivement par Colbert en 1662 et en 1664.
À cette époque, Louis XIV est un collectionneur et achète de nombreuses tapisseries comme celle de Raphaël. Louis XIV devient également mécène. Accompagné de Colbert, il créé ces deux manufactures et toute la collection des Gobelins qui deviennent alors la collection du roi.
Il a ainsi réuni la plus grande collection de tapisseries formée au monde. Malheureusement il y a eu beaucoup de destructions. En 1797, les tapisseries à fil d’or et d’argent ont été brûlées dans une sorte de crime culturel. Il y a aussi eu l’incendie pendant la Commune en 1871 qui a créé des dommages. On a eu beaucoup de pertes, et sur les trois mille tapisseries du roi, il ne nous en reste que sept cents ou huit cents pièces. Malgré cela, on a pu conserver un superbe panorama.
« Qu’est ce que la tapisserie à l’époque ? » La tapisserie, c’est un objet de luxe, c’est une image de prestige, et le roi se déplace toujours de château en château avec ses tapisseries. Elles réchauffent le mur, car il n’y a pas de chauffage central. La tapisserie joue un rôle énorme dans l’ameublement. Lorsque les rois Henri IV, Louis XIII ou Louis XIV, allaient chasser à Fontainebleau ou à Saint-Germain-en-Laye, ils ne se déplaçaient jamais sans leurs tapisseries.
En France nous avons une tradition de quatre siècles, une tradition d’ameublement des lieux de pouvoirs, nos prédécesseurs envoyaient des tapisseries à Fontainebleau quelques jours avant que le roi n’arrive.
Les grandes tapisseries étaient tissées à Bruxelles au XIVe siècle. Le roi de France a acheté dans les années 1660, avant la création des Gobelins, des tapisseries prestigieuses flamandes et bruxelloises du XVIe. La ville de Bruxelles connaît en fait à cette époque un âge d’or artistique. Le second âge d’or de la tapisserie correspond à la création de la manufacture des Gobelins. En d’autres termes, cette exposition est la réunion de ces deux âges d’or. Quand Louis XIV crée la manufacture des Gobelins, il y fait œuvrer alors les meilleurs artistes qui sont Charles Lebrun et Pierre Mignard.
Louis XIV a hérité des tapisseries de ses ancêtres, François 1er et Henri IV. Grâce à Colbert, il a acheté des tapisseries extraordinaires, notamment italiennes et anglaises. Quand le roi crée la manufacture des Gobelins en 1662, il n’a plus besoin d’acheter de tapisseries sur le marché parisien, londonien ou international. Il fait travailler le plus grand peintre français de la seconde moitié du XVIIe, Charles Lebrun. Peintre, artiste, auteur de la galerie des Glaces, il va diriger la manufacture des Gobelins. Lebrun a eu l’idée de faire tisser ses propres cartons, ses propres œuvres. Louis XIV l’a épaulé par ses efforts financiers et a pu construire une des plus grandes manufactures en Europe.
On peut dire sans exagération, sans chauvinisme et sans abuser de superlatif, que nous avons ici des chefs d’œuvre absolus de la tapisserie occidentale.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.