L’Union européenne (UE) et la France ont défendu mardi à Turin la liaison ferroviaire entre cette ville du nord de l’Italie et de Lyon (centre-est de la France), remise en cause par les antisystème italiens. « Je ne sais pas comment fait Luigi Di Maio pour dire que la ligne Lyon-Turin aurait été utile il y a 30 ans mais plus maintenant. Nous en avons au contraire encore plus besoin aujourd’hui », a déclaré le coordinateur européen pour le corridor méditerranéen, Laurens Jan Brinkhorst, cité par l’agence italienne Agi.
« Nous irons parler avec les Français pour leur dire que le Lyon-Turin pouvait avoir un sens il y a 30 ans mais plus aujourd’hui », avait déclaré samedi M. Di Maio, chef de file du Mouvement Cinq Etoiles (M5S, antisystème), qualifiant ce projet de tunnel ferroviaire d’oeuvre « inutile ». « Il y a 30 ans, le trafic était nettement inférieur à celui d’aujourd’hui, ce n’est qu’en 1992 que les gros échanges sont intervenus », a encore souligné M. Brinkhorst devant la presse, avant une réunion de la Commission intergouvernementale France-Italie sur la liaison Lyon-Turin.
Cet ancien ministre néerlandais a également rappelé que ce projet de liaison ferroviaire, controversé des deux côtés des Alpes mais confirmé par le gouvernement français et par le gouvernement italien sortant, était financé à hauteur de 40% par l’UE, contre 30% pour la France et 30% pour l’Italie. « Si l’Europe dépense plus que l’Italie et que la France, c’est parce qu’elle considère (ce projet) comme stratégique », a-t-il souligné.
Le M5S, qui s’est allié avec la Ligue (extrême droite) pour tenter de former un gouvernement d’union, s’est montré réticent à l’égard du projet. La députée Cinq Etoiles Laura Castelli, dont le nom circule dans la presse pour le poste de ministre des infrastructures, a d’ailleurs participé ce weekend à une manifestation à Suse, bastion de la contestation à ce projet. « Aujourd’hui est un jour de fête ! L’ère des grands projets inutiles est terminée », avait-elle alors écrit sur sa page Facebook.
« Je respecte le vote des Italiens mais j’espère que le bon sens l’emportera », a déclaré Louis Besson, commissaire français pour ce projet, cité par les médias italiens. Si l’Italie devait renoncer aux travaux, elle serait alors contrainte de payer des dédommagements conséquents, a récemment fait valoir le vice-président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Etienne Blanc. L’Italie devra par exemple rembourser les plus de 800 millions d’euros d’aides européennes qu’elle a déjà touchés pour ce projet, a expliqué Paolo Foietta, commissaire italien pour le Lyon-Turin.
DC avec AFP
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