L’île française Amsterdam en proie aux flammes, la biodiversité locale menacée

Par Robin Lefebvre
11 février 2025 13:47 Mis à jour: 11 février 2025 13:47

Depuis trois semaines, l’état de ce territoire français de l’hémisphère sud inquiète de nombreux spécialistes. L’île Amsterdam, l’une des plus isolées du monde, est en proie aux flammes depuis mi-janvier.

C’est un coin de France perdu dans l’océan Indien qui brûle en silence. L’île Amsterdam, qui se trouve aux portes de l’Antarctique, entre l’île de La Réunion et les îles Kerguelen, est actuellement ravagée par un énorme incendie, qui s’est déclaré le 15 janvier pour une raison inconnue. C’est l’une des îles les plus isolées du globe. Les 31 personnes (des scientifiques et des militaires) qui y vivaient ont dû être évacuées en urgence devant l’avancée du brasier.

Le feu a été attisé par « un temps sec et des vents forts et tournants, avec beaucoup de changements de direction » selon la préfecture de La Réunion. L’incendie s’est également étendu par le réseau racinaire des tourbières.

Fin janvier, les experts estimaient que près de 20% de l’île étaient partis en fumée. Dix jours plus tard, les flammes ont gagné entre 45 et 50% de la superficie totale. Face à l’impossibilité d’envoyer des secours, la préfecture des TAAF (Terres australes et antarctiques françaises) a pris la décision de laisser le feu suivre son cours.

L’incendie s’est déclaré à proximité immédiate des installations scientifiques de la station de Martin-de-Viviès, qui mesurent depuis plus de quarante ans, la concentration atmosphérique en dioxyde de carbone (CO2), ainsi que les traces de polluants et de particules radioactives dans l’air. Elle est l’un des deux seuls sites au monde dédiés à l’étude de la pollution de fond de l’atmosphère et le seul de l’hémisphère sud, avec celui du volcan Mauna Loa à Hawaï.

Des installations touchées, la biodiversité en danger

« La situation géographique de l’île, son isolement et la faible activité humaine permettent d’effectuer des relevés dans un environnement particulièrement « propre » », détaille auprès de France 24 Marc Delmotte, responsable de cette station d’observation. Pourtant, depuis le 15 janvier, plus aucune mesure n’a été faite – une première depuis 1981. « Nous espérons que cette interruption sera la plus brève possible », insiste le spécialiste.

Une équipe de secours et de techniciens vient d’être dépêchée sur place, pour tenter surtout de sécuriser les équipements et de rechercher les causes de l’incendie. Celui-ci a déjà endommagé certaines infrastructures. Si les bâtiments principaux sont toujours debout, les installations d’alimentation en eau et de télécommunications sont hors service, rapporte RFI.

En 250 ans, ce n’est que le dixième incendie qui se déclenche sur l’île Amsterdam. Mais le deuxième en trois ans. Ce qui a des conséquences sur la biodiversité. L’île Amsterdam est le seul endroit au monde où pousse le Phyllica, un petit arbre qui a fait l’objet d’une campagne de replantation. L’île abrite aussi une population d’otaries à fourrure.

Les albatros, qui trouvent refuge sur ce bout de terre, sont également particulièrement affectés. « Normalement, on était proches des poussins à l’envol », explique à Radio France David Renault, directeur scientifique à l’institut polaire français Paul-Émile Victor.

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