Israël a interdit à la principale agence des Nations unies pour les Palestiniens en raison de ses liens avec des groupes terroristes, dont le Hamas, est entrée en vigueur le 30 janvier, après que la Cour suprême d’Israël a rejeté une requête d’un groupe de défense des droits qui s’opposait à cette mesure.
L’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) n’a plus le droit d’opérer sur le sol israélien. Les interactions entre l’UNRWA et les fonctionnaires israéliens sont aussi proscrites.
L’agence a déclaré le 26 janvier avoir reçu l’ordre de quitter ses locaux et de cesser toutes ses activités à Jérusalem-Est avant le 30 janvier.
Les Nations unies considèrent Jérusalem-Est comme un territoire occupé, mais Israël a réunifié la ville et l’a déclarée capitale après l’avoir prise à la Jordanie lors de la guerre des Six Jours en 1967.
Le parlement israélien, la Knesset, a adopté deux lois à la fin du mois d’octobre. La première interdit à l’UNRWA d’opérer en Israël, tandis que la seconde met fin à tous les liens officiels avec l’agence.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a accusé l’UNRWA de collaborer avec le Hamas.
En janvier 2024, le Times of Israel a rapporté que M. Netanyahou a déclaré aux ambassadeurs de l’ONU à Jérusalem que l’agence était « totalement infiltrée » par l’organisation terroriste.
Le 28 janvier, le chef de l’UNRWA s’est adressé au Conseil de sécurité des Nations unies pour mettre en garde contre les conséquences potentiellement catastrophiques de l’application de l’interdiction.
« Dans deux jours, nos opérations dans le territoire palestinien occupé seront paralysées », a affirmé Philippe Lazzarini, commissaire général de l’UNRWA. « La mise en œuvre intégrale de la législation de la Knesset sera désastreuse. »
L’ONU a décrit l’UNRWA comme l’épine dorsale de l’aide humanitaire à Gaza, lourdement endommagée au cours de près de 16 mois de conflit entre Israël et les groupes terroristes dirigés par le Hamas.
Les États-Unis, sous la présidence de Donald Trump, soutiennent désormais le « droit souverain » d’Israël de fermer les bureaux de l’UNRWA à Jérusalem, a déclaré au Conseil de sécurité l’ambassadrice américaine par intérim auprès de l’ONU, Dorothy Shea.
L’administration Biden avait exhorté Israël à suspendre l’application de la loi.
« Il est irresponsable et dangereux pour l’UNRWA d’exagérer les effets de ces lois et de suggérer qu’elles obligeront toute la réponse humanitaire à cesser », a affirmé Mme Shea.
Elle a demandé une « discussion nuancée » pour assurer la continuité des services en passant par d’autres canaux.
« L’UNRWA n’est pas et n’a jamais été la seule option pour fournir une assistance humanitaire à Gaza. »
D’autres agences sont également actives à Gaza et en Cisjordanie, notamment l’UNICEF, le Programme alimentaire mondial, l’Organisation mondiale de la santé et le Programme des Nations unies pour le développement.
M. Lazzarini a affirmé que l’UNRWA avait fourni les deux tiers de l’aide alimentaire, qu’elle avait logé plus d’un million de personnes déplacées et qu’elle avait vacciné 250.000 enfants contre la polio.
Il a acheminé 60 % de la nourriture destinée à plus d’un demi-million de personnes à Gaza.
Il n’a pas précisé quelle quantité de nourriture avait été détournée par le Hamas, ce qu’Israël prétend qu’il fait régulièrement.
Selon une porte-parole de l’UNRWA, les employés internationaux de l’organisation détiennent des visas pour la Cisjordanie et Jérusalem-Est expirant le 29 janvier. Sans prolongation de ces visas, ils devraient partir.
Plusieurs pays ont suspendu leur financement de l’UNRWA, notamment les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie, l’Allemagne, la Finlande, la Suisse, l’Italie et les Pays-Bas.
Toutefois, la Norvège a annoncé le 30 janvier qu’elle verserait 24 millions de dollars à l’agence, selon le Times of Israel.
Les répercussions de la fermeture de l’UNRWA sont encore floues.
Les responsables israéliens ont fourni des explications contradictoires quant à l’avenir des élèves des écoles gérées par l’UNRWA à Jérusalem-Est.
Un porte-parole du bureau du Premier ministre a déclaré que les élèves seraient redirigés vers d’autres écoles de la région, tandis qu’un autre représentant du gouvernement a déclaré que les écoles resteraient ouvertes, mais qu’elles seraient gérées par d’autres agences que l’UNRWA.
L’ONU a licencié une douzaine de ses 30.000 employés au Moyen-Orient – dont 13.000 à Gaza, ce qui en fait le principal employeur dans cette région – après qu’une enquête a révélé qu’ils avaient participé au massacre du 7 octobre 2023 contre des communautés et des bases frontalières israéliennes qui a déclenché la guerre.
Environ 1200 personnes, pour la plupart des civils israéliens, ont été tuées, plusieurs milliers ont été blessées et 250 autres ont été prises en otage.
Les partisans d’Israël ont qualifié le rapport d’enquête de « blanchiment », en ignorant la profonde complicité de l’UNRWA avec le Hamas depuis des années.
Hillel Neuer, directeur exécutif de U.N. Watch, un groupe de surveillance pro-israélien, a déclaré devant le Congrès le 30 janvier 2024 que 1200 employés de l’UNRWA appartenaient au Hamas, tandis que 3000 d’entre eux faisaient partie d’un groupe de médias sociaux sur Telegram ayant célébré le massacre du 7 octobre.
Le Hamas stocke des armes dans, à proximité et sous les installations de l’UNRWA telles que les écoles, les cliniques et les hôpitaux, les utilisant comme boucliers humains, ce qui constitue un crime de guerre en vertu de la Quatrième convention de Genève.
Selon Israël, le Hamas a bâti son vaste réseau de tunnels terroristes sous ces infrastructures. Ses membres ont détourné les provisions alimentaires de l’UNRWA, qui étaient destinées aux civils.
Israël accuse depuis longtemps les écoles de l’UNRWA d’inculquer aux enfants de Gaza une haine envers les Juifs et Israël.
Dans un balado officiel diffusé le 29 janvier, les Forces de défense israéliennes (FDI) ont affirmé que Noa Marciano, une jeune observatrice de terrain des FDI qui avait servi avec les cinq personnes libérées cette semaine, avait été prise en otage à l’hôpital Shifa, géré par l’UNRWA, puis tuée. Son corps a ensuite été découvert.
Selon une porte-parole des FDI, le directeur de l’hôpital Shifa a déclaré : « L’objectif principal de [l’hopital] Shifa est de servir de couverture au Hamas avant d’être un endroit où les gens peuvent recevoir un traitement, des soins ou des médicaments. »
Elle a décrit l’hôpital comme la principale base opérationnelle du Hamas, un refuge où les terroristes sont retournés après le raid du 7 octobre.
La porte-parole a déclaré que des preuves médico-légales montrent que d’autres otages que Noa Marciano ont été détenus dans cet hôpital au début de la guerre.
Avec l’Associated Press et Reuters.
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