L’Intérieur réplique à la Justice que la France a « élaboré un droit à l’inexécution des peines »

Par Epoch Times avec AFP
24 septembre 2024 10:22 Mis à jour: 26 septembre 2024 16:50

Le nouveau ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a appelé mardi sur CNews et Europe 1 à des « modifications législatives » pour répondre à ce qu’il considère comme « un droit à l’inexécution des peines » en France, répondant à des propos du garde des Sceaux Didier Migaud.

Moins de 24 heures après leur entrée en fonctions, Bruno Retailleau et Didier Migaud, ministres de l’Intérieur et de la Justice, l’un désireux de « rétablir l’ordre », l’autre plaidant l’indépendance de la justice, semblent avoir engagé un début de bras de fer.

La veille, le nouveau garde des Sceaux, Didier Migaud, avait estimé sur France 2 qu’« il (M. Retailleau) doit savoir que la justice est indépendante dans notre pays et que c’est quelque chose qui est essentiel dans une démocratie ».

« Il faut redonner confiance, justement, aux citoyens dans leurs institutions, dans la justice aussi parce qu’il y a le sentiment parfois que la justice est lente ou ne condamne pas suffisamment, (mais) ça n’est pas toujours exact », avait-il affirmé.

Interrogé sur ces propos, Bruno Retailleau a rétorqué mardi matin : « L’indépendance des juges, oui, mais il y a la souveraineté du Parlement et du peuple français à travers les lois que le Parlement peut voter ».

« Ce n’est pas le problème des magistrats en tant que tel, c’est pas le problème du garde des Sceaux en tant que tel, c’est le problème des textes qu’il faut changer », selon le ministre de l’Intérieur, qui a cité la justice des mineurs. « Je pense qu’il doit y avoir des modifications législatives », a-t-il martelé.

« Ce qui doit nous inspirer c’est la feuille de route du Premier ministre. Voulons-nous oui ou non avoir des résultats au-delà des discours ? Nous voulons avoir des résultats en matière de fermeté et de rétablissement de l’ordre républicain », a-t-il poursuivi, affirmant qu’« on a malheureusement élaboré en France une sorte de droit à l’inexécution des peines ».

Atteindre « l’ultime extrémité » avant de les condamner

« Il y a des parcours de jeunes qui ont été enfermés dans des parcours de violence, de délinquance… Qui ont vingt, trente, voire même plus d’antécédents. En réalité, en les enfermant dans ces parcours de violence, on attend l’ultime extrémité pour pouvoir les condamner », a-t-il développé.

« Je pense qu’il faut inverser les choses : dès qu’il y a un délit sérieux, notamment atteinte à l’intégrité physique, il faut vraiment agir parce que sinon on les condamne, ces jeunes », a asséné le successeur de Gérald Darmanin.

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