MOYEN-ORIENT

L’Iran se dit prêt à discuter avec Donald Trump sur le contrôle des armes nucléaires

Téhéran a déclaré qu'il n'envisageait pas de renoncer entièrement à son programme nucléaire, mais qu'il pourrait discuter des moyens de rester exempt d'armes nucléaires
mars 12, 2025 12:02, Last Updated: mars 12, 2025 19:16
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L’Iran a fait savoir qu’il était ouvert à un certain dialogue avec Washington, à condition que les discussions se limitent à répondre aux préoccupations concernant son programme nucléaire.

« Si l’objectif des négociations est de répondre aux inquiétudes concernant une éventuelle militarisation du programme nucléaire iranien, ces discussions peuvent être envisagées », a annoncé la mission iranienne auprès des Nations unies dans un message publié le 9 mars sur la plateforme de médias sociaux X.

La déclaration de la mission iranienne à l’ONU intervient deux jours après l’annonce par le président Donald Trump de sa volonté de tendre la main à Téhéran, afin de négocier un nouvel accord nucléaire pour remplacer celui dont il s’était retiré lors de son premier mandat.

Interdire l’arme nucléaire à l’Iran

Ces derniers jours, M. Trump a réitéré sa position interdisant à l’Iran de se doter de l’arme nucléaire et a évoqué la possibilité d’une action militaire pour l’en empêcher.

Le 8 mars, un jour après que M. Trump a annoncé son initiative, le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a dénoncé l’idée de discussions avec des « gouvernements étrangers et des personnalités dominatrices ».

Le chef religieux de l’Iran a déclaré que l’ordre du jour de ces négociations serait d’imposer de nouvelles restrictions à son pays.

Une campagne de pression maximale dirigée contre l’Iran

En février, M. Trump a publié un nouveau mémorandum sur la sécurité nationale, ordonnant un retour à la campagne de « pression maximale » de son premier mandat, dirigée contre l’Iran.

La Maison-Blanche a déclaré que l’objectif de cette nouvelle campagne de sanctions économiques serait de saper les efforts de l’Iran pour obtenir des armes nucléaires et de contrer la volonté de Téhéran de développer des missiles et d’autres « capacités d’armement asymétriques et conventionnelles ».

La Maison-Blanche a ajouté qu’elle utiliserait cette campagne de pression dans l’espoir de renverser le réseau de mandataires créé par l’Iran dans l’ensemble du Moyen-Orient.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi (à dr.), et le ministre pakistanais des Affaires étrangères, Ishaq Dar, assistent à une session extraordinaire du Conseil des ministres des Affaires étrangères des États membres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) à Djeddah, le 7 mars 2025. (AMER HILABI/AFP via Getty Images)

Refus de toute forme de pression et d’intimidation par l’Iran

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a affirmé, dans une autre déclaration publiée sur X le 9 mars, que les négociations ne devaient pas impliquer de coercition.

« Nous ne négocierons pas sous toute forme de pression et d’intimidation. Nous ne l’envisagerons même pas, quel que soit le sujet. Négocier se distingue de l’intimidation et de la promulgation de diktats », a écrit M. Araghchi.

M. Araghchi a fait savoir que l’Iran consultait actuellement la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Russie et la Chine – tous signataires de l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien – sur les moyens de « renforcer la confiance et la transparence » de son programme d’énergie nucléaire en échange de la « levée des sanctions illégales ».

La mission iranienne auprès de l’ONU a déclaré que Téhéran était prêt à répondre aux préoccupations internationales concernant l’obtention d’armes nucléaires, mais que l’Iran ne renoncerait pas entièrement à son programme nucléaire et que de tels pourparlers « n’auraient jamais lieu ».

« Le programme d’énergie nucléaire iranien a toujours été et restera toujours entièrement pacifique. Il n’existe donc fondamentalement pas de ‘militarisation potentielle’ de ce programme », a déclaré M. Araghchi dans son communiqué du 9 mars.

Vue du bâtiment abritant le réacteur de la centrale nucléaire russe de Bushehr lors du chargement du premier combustible, le 21 août 2010 à Bushehr, dans le sud de l’Iran. (Photo par IIPA via Getty Images)

L’Iran stocke de l’uranium enrichi

L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) des Nations unies s’est alarmée de la poursuite par l’Iran de la production d’uranium hautement enrichi.

Dans un rapport daté du 26 février, l’AIEA a estimé que l’Iran avait stocké environ 274 kg d’uranium enrichi à 60 %.

L’Iran devrait enrichir l’uranium à 90 % pour obtenir des matières fissiles de qualité militaire.

« L’augmentation significative de la production et de l’accumulation d’uranium hautement enrichi par l’Iran, seul État non doté d’armes nucléaires à produire ce type de matériel nucléaire, est très préoccupante », a écrit l’observatoire nucléaire de l’ONU dans son rapport de février.

Le temps est peut-être compté pour que Téhéran s’asseye à la table des négociations.

« Nous pouvons conclure un accord qui serait tout aussi bon que si vous gagniez militairement », a déclaré M. Trump lors d’une interview accordée à Fox Business le 7 mars, « mais le moment est venu. Le moment approche ».

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