L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a eu du mal à obtenir de Pékin des informations cruciales sur le virus du PCC* dans les premiers temps de l’épidémie, contredisant les déclarations publiques de l’organisme qui louait la réponse du régime à la crise, selon des enregistrements de réunions internes obtenus par The Associated Press (AP).
Les enregistrements montrent que les responsables de l’OMS se sont plaints, lors de réunions tenues pendant la semaine du 6 janvier, que Pékin ne partageait pas les données nécessaires pour évaluer la manière dont le virus se propageait entre les personnes et son risque pour le reste du monde. Pékin n’a confirmé que le virus était contagieux que le 20 janvier, et avant cela a déclaré qu’il y avait peu ou pas de risque de transmission interhumaine.
Ce point de vue a été repris par l’OMS.
« Nous ne disposons que de très peu d’informations », a déclaré Maria Van Kerkhove, épidémiologiste et responsable technique de l’OMS pour le Covid-19, lors d’une réunion interne, a rapporté AP. « Il est clair que cela ne vous suffit pas pour faire une bonne planification. »
Lors d’une autre réunion, le Dr Gauden Galea, haut responsable de l’OMS en Chine, a déclaré : « Nous en sommes actuellement au stade où, oui, ils nous les donnent 15 minutes avant que cela n’apparaisse sur [le diffuseur public chinois China Central Television]CCTV ».
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Ces révélations surviennent alors que le régime chinois et l’OMS font l’objet d’une surveillance accrue dans leur gestion de la pandémie, et que les appels à une enquête indépendante sur les origines du virus se multiplient.
Le 29 mai, le président américain Donald Trump a annoncé que les États-Unis se retiraient de l’OMS en raison de leur rôle dans la dissimulation de l’épidémie par le régime chinois. L’agence des Nations unies a été critiquée pour avoir fait l’éloge à plusieurs reprises de la Chine pour sa « transparence » et sa gestion de la crise, malgré les preuves que les autorités ont réprimé ceux qui ont tenté de tirer la sonnette d’alarme sur la maladie au cours des premiers jours de l’épidémie à Wuhan.
Dès la deuxième semaine de janvier, les responsables de l’OMS étaient exaspérés par le manque d’informations de la part du régime, comme le montrent les enregistrements.
« Le fait est que nous sommes à deux ou trois semaines d’un événement, nous n’avons pas de diagnostic de laboratoire, nous n’avons pas d’âge, de sexe ou de répartition géographique, nous n’avons pas de courbe épidémique », a déclaré le Dr Michael Ryan, chef des urgences de l’OMS, en référence à un graphique utilisé pour montrer l’évolution d’une épidémie.
« Nous avons demandé de manière informelle et formelle davantage d’informations épidémiologiques », a déclaré M. Galea. « Mais quand on a demandé des précisions, nous n’avons rien pu obtenir. »
Bien qu’un laboratoire affilié à l’État ait documenté le génome complet du virus dès le 2 janvier, le régime chinois n’a pas partagé la séquence avec l’OMS avant le 12 janvier. C’était un jour après qu’un laboratoire chinois a publié la séquence du génome sur virological.org sans l’autorisation des autorités, a rapporté AP. Le chef de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a par la suite salué les efforts du régime pour partager la séquence du virus comme « très impressionnant, et au-delà des mots ».
Le 3 janvier, la Commission nationale chinoise de la santé a publié un avis demandant aux chercheurs locaux de remettre les échantillons de virus à des agences de détection des agents pathogènes désignées ou de les détruire, comme l’a d’abord rapporté le magazine financier chinois Caixin et comme le corroborent des documents obtenus par Epoch Times.
L’OMS, dans une déclaration à l’AP, a défendu sa gestion de la pandémie : « Nos dirigeants et notre personnel ont travaillé nuit et jour conformément aux règles et règlements de l’organisation pour soutenir et partager les informations avec tous les États membres de manière égale, et engager des conversations franches et directes avec les gouvernements à tous les niveaux. »
Selon l’AP, les enregistrements de la deuxième semaine de janvier ont montré que M. Ryan craignait une répétition du scénario de l’épidémie de SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) qui a pris naissance en Chine en 2002 et que les autorités ont également dissimulée dans un premier temps.
« C’est exactement le même scénario, nous essayons sans cesse d’obtenir des mises à jour de la Chine sur ce qui se passe », a-t-il déclaré, selon l’AP. « L’OMS s’en est à peine sortie sans conséquences fâcheuses, étant donné les problèmes qui se sont posés autour de la transparence dans le sud de la Chine. »
M. Ryan a critiqué le manque de coopération de Pékin, déclarant que « cela n’arriverait pas au Congo et ne s’est pas produit au Congo et dans d’autres endroits », faisant probablement référence à l’épidémie d’Ebola qui a pris naissance là-bas en 2018. « Nous avons besoin de voir les données. […] C’est absolument important à ce stade. »
Il a préconisé d’exercer davantage de pression sur la Chine, notant qu’en septembre dernier, l’OMS avait émis une rare réprimande publique à la Tanzanie pour ne pas avoir partagé suffisamment d’informations sur l’épidémie d’Ebola.
« Nous devons être cohérents », a déclaré M. Ryan, selon l’AP. « Le danger maintenant est que malgré nos bonnes intentions […] surtout si quelque chose arrive, il y aura beaucoup de reproches contre l’OMS. »
* Epoch Times qualifie le nouveau coronavirus, à l’origine de la maladie Covid-19, de « virus du PCC » parce que la dissimulation et la mauvaise gestion du Parti communiste chinois ont permis au virus de se propager dans toute la Chine et de créer une pandémie mondiale.
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