TAIPEI, Taiwan – Les responsables locaux ont continué à se battre pour participer à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) alors que les pays du monde entier cherchent à contenir la propagation du nouveau coronavirus.
Michael Ryan, directeur exécutif du programme des urgences sanitaires de l’OMS, a répondu à la question d’un journaliste qui souhaitait savoir si Taïwan pouvait assister à un prochain forum de l’OMS prévu les 11 et 12 février à Genève.
« Nous aurons des collègues taïwanais en ligne », ainsi que des experts du reste de la Chine, a déclaré M. Ryan lors d’une conférence de presse au siège de l’agence le 10 février.
Les experts taïwanais seront autorisés à participer à distance mais ne représenteront pas Taïwan.
Ryan n’a pas précisé si un ressortissant de Taïwan a été invité à assister au forum en personne. Il a déclaré que l’OMS a continué à faire participer ses collègues taïwanais aux efforts de lutte contre le virus.
Taiwan a toujours cherché à devenir membre de l’OMS. Mais Pékin, qui considère Taïwan comme une province renégate faisant partie de son territoire, a cherché à diminuer la souveraineté de l’île en l’empêchant d’adhérer à des organisations internationales telles que l’OMS.
De 2009 à 2016, les ministres de la santé de Taïwan ont participé à l’Assemblée mondiale de la santé (AMS), l’organe décisionnel de l’OMS, en tant qu’observateurs. Depuis 2017, la Chine interdit à Taïwan de participer à l’assemblée et à ses réunions.
Selon le site web de l’OMS, le prochain forum, organisé avec l’alliance internationale Collaboration mondiale pour la recherche sur la prévention des maladies infectieuses (GloPID-R), réunira des scientifiques, des agences de santé publique, des ministères de la Santé et des organismes de financement pour la recherche, pour intervenir face à l’épidémie de coronavirus (2019-nCoV).
Taïwan compte actuellement 18 cas confirmés de coronavirus et a été exclu des récentes réunions sur l’épidémie organisées par le comité d’urgence de l’OMS.
La présidente taïwanaise Tsai Ing-wen a déjà reproché au régime chinois d’avoir communiqué à l’OMS des informations erronées concernant la propagation du virus dans l’île.
En réponse à l’invitation, Tsai Ing-wen a déclaré lundi que la « participation en ligne » n’était qu’une première étape.
« Nous continuerons à travailler pour parvenir à une participation effective », a déclaré Tsai Ing-wen.
I want to thank our allies & like-minded friends from around the world for courageously speaking up for the necessity of #Taiwan’s participation in the @WHO. Disease knows no borders, & we must be able to freely share information to stop the spread of #2019nCoV. pic.twitter.com/dU3n1cX3nH
— 蔡英文 Tsai Ing-wen (@iingwen) February 8, 2020
Chuang Jen-hsiang, directeur général adjoint des Centres de contrôle des maladies (CDC) de Taïwan, a déclaré lundi que Taïwan avait envoyé à l’OMS une liste d’experts locaux pour participer au forum, en attendant son examen. Ils y participeront sous le nom de « Taipei », selon les médias locaux.
M. Chuang a ajouté que les diplomates taïwanais travaillent pour que ces experts assistent en personne au forum.
Chou Jih-haw, directeur général du CDC de Taïwan, a déclaré qu’il serait préférable que les experts locaux s’y rendent en personne, car ils pourraient ainsi interagir avec d’autres experts du monde entier.
De nombreux pays, dont les États-Unis, l’Union européenne, le Japon, l’Australie, le Paraguay et le Guatemala, ont tous récemment exprimé leur soutien à la participation de Taïwan à l’OMS.
I want to thank the representatives from #Eswatini, #Paraguay, & #Guatemala for taking a stand for global health & safety by supporting #Taiwan’s @WHO participation & highlighting ways that #TaiwanCanHelp combat the spread of #2019nCoV. pic.twitter.com/Q2niR21y7H
— 蔡英文 Tsai Ing-wen (@iingwen) February 5, 2020
Le 6 février, Andrew Bremberg, ambassadeur des États-Unis auprès des Nations unies à Genève, a demandé au Conseil exécutif de l’OMS à Genève d’autoriser la participation de Taïwan aux réunions liées à l’épidémie de coronavirus.
« Pour le coronavirus qui évolue rapidement, il est impératif, d’un point de vue technique, que l’OMS présente des données de santé publique visibles sur Taïwan en tant que zone touchée et qu’elle s’engage directement avec les autorités de santé publique taïwanaises sur les mesures à prendre », a déclaré M. Bremberg.
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