Les Nations unies ont révisé le nombre estimé de victimes à Gaza, abaissant les chiffres précédents concernant le nombre de femmes et d’enfants palestiniens tués dans le conflit entre Israël et le Hamas.
Le 22 avril, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (U.N. Office for Coordination of Humanitarian Affairs, OCHA) a déclaré que la guerre avait fait 34.151 morts, dont 14.500 enfants et 9500 femmes, citant comme source le Bureau des médias du gouvernement (Government Media Office, GMO), dirigé par le Hamas.
Aucun détail sur le nombre d’hommes tués dans le conflit n’a été fourni.
L’OCHA a ensuite révélé, dans une mise à jour du 8 mai, que 34.844 personnes avaient été tuées dans la guerre, dont 24.686 avaient été identifiées au 30 avril. Parmi les personnes identifiées, on compte 7797 enfants et 4959 femmes, représentant environ la moitié du nombre de décès de femmes et d’enfants initialement rapporté.
Plus de 10.000 personnes ont été portées disparues et n’ont pas été incluses dans le nombre total de décès, selon l’agence, citant l’OMG et la défense civile palestinienne comme sources.
Ces changements ont suscité des questionnements quant à la fiabilité des données rapportées par l’ONU.
David Adesnik, directeur de recherche à la Foundation for Defense of Democracies, basée à Washington, a déclaré dans un communiqué publié sur le site web de la fondation que l’ONU pourrait avoir « reconnu le manque de preuves » derrière les affirmations initiales du Hamas relatives au nombre de victimes à Gaza.
« Si c’est le cas, l’ONU devrait dire clairement qu’elle a perdu confiance dans des sources dont elle a affirmé la crédibilité pendant des mois », a-t-il affirmé.
Hillel Neuer, directeur exécutif de UN Watch, a déclaré sur les médias sociaux « qu’il n’y a pas de méthode ou de norme de preuve » pour le décompte des victimes à Gaza.
« L’ONU se contente de reprendre les chiffres du Hamas, dont elle blanchit la source sous le vocable de ‘Ministère de la santé de Gaza’ ou de ‘Bureau des médias du gouvernement’. En réalité, ces deux sources sont gérées par le groupe terroriste Hamas », a écrit M. Neuer.
« Le fait est que, lorsqu’il s’agit d’Israël, il est clair que l’ONU se soucie peu de faire preuve d’exactitude, mais s’empare plutôt de n’importe quel rapport à la va-vite, même non étayé ou manifestement faux, pour dépeindre Israël comme malveillant. »
M. Neuer a exhorté l’ONU à reconnaître que le décompte des victimes à Gaza était « un échec complet », comparant la situation à Gaza à celle de la Syrie en 2014. À l’époque, l’agence a cessé de mettre à jour le nombre de morts de la guerre civile lorsqu’elle n’était plus en mesure de vérifier les sources d’information.
« Si les fonctionnaires de l’ONU continuent à légitimer un système géré par le Hamas qui se révèle maintenant complètement faux, ils deviennent complices de leur propagande terroriste », a-t-il déclaré.
Explication de l’ONU concernant la révision des données
Farhan Haq, porte-parole adjoint du secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a déclaré aux journalistes le 10 mai que l’agence ajustait généralement les chiffres « plusieurs fois au cours d’un conflit ».
« Dans le brouillard de la guerre, il est difficile de trouver des chiffres », a déclaré M. Haq lors d’une conférence de presse.
« Nous obtenons des chiffres de différentes sources sur le terrain, puis nous essayons de les recouper. À mesure que nous recoupons les chiffres, nous les mettons à jour, et nous continuerons à le faire à mesure que la situation évolue. »
Interrogé sur la fiabilité des données, M. Haq a déclaré que le fait que l’agence les « vérifie continuellement » indique que les chiffres peuvent encore être considérés comme fiables.
Un rapport publié en janvier par l’Institut de Washington pour la politique du Proche-Orient (Washington Institute for Near East Policy) indique que les données fournies par le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, depuis le 1er novembre 2023, manquent de crédibilité car ils tirent leurs sources d’articles de presse plutôt que d’hôpitaux et de morgues.
Les sources sur le nombre de victimes rapportées dans les nouvelles ne sont pas vérifiées et pourraient ne pas inclure le nombre de terroristes tués durant la guerre.
« Ce fait, qui n’est pas mentionné dans les publications de l’OCHA ou ailleurs, soulève de nombreuses questions méthodologiques », peut-on lire dans le rapport.
« Les articles de presse sont plus susceptibles de préciser le nombre de femmes et d’enfants tués que le nombre d’hommes ou de combattants en raison de leur nature dramatique et de la pression locale voulant minimiser les actions israéliennes à l’encontre des combattants. »
Selon le rapport, le ministère de la Santé de Gaza et le GMO ont régulièrement minimisé le nombre de décès d’hommes. « Le schéma général des statistiques montre une proportion invraisemblablement faible de décès parmi les hommes », peut-on y lire.
« Le GMO du Hamas, qui fait partie de l’appareil de propagande du groupe, est particulièrement actif pour promouvoir l’idée que la grande majorité des morts sont des femmes et des enfants », indique le rapport.
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