Emmanuel Macron va présenter mardi en Ardèche un plan de relocalisation de la production de médicaments en France, afin de faire face à des pénuries structurelles sur des produits importés, des antibiotiques au paracétamol.
Ce déplacement sur le site du laboratoire pharmaceutique Aguettant à Champagne sera le premier d’une série de rendez-vous présidentiels consacrés au renforcement de la souveraineté industrielle et technologique française, qui vont se poursuivre jusqu’à lundi prochain.
Emmanuel Macron entend ainsi prolonger son offensive de communication lancée en mai sur le thème de la réindustrialisation afin de montrer que la page des retraites est tournée et qu’il reprend la main. « Comme nous l’avait déjà enseigné la crise du Covid, déléguer à d’autres la production de nos produits pharmaceutiques essentiels est une impasse pour le pays », a relevé mardi le chef de l’État, selon un texte transmis à l’AFP par l’Élysée et qui doit être publié dans la matinée sur son compte Twitter. Il a également promis des « annonces majeures », sans plus de précisions.
37% des Français confrontés à des pénuries en pharmacie
Dans l’immédiat, il a seulement fait état d’un investissement de 22 millions d’euros du britannique GSK afin de moderniser son site de production d’amoxicilline en Mayenne. Cet antibiotique, le plus prescrit aux enfants pour soigner les infections, est régulièrement en rupture de stock. Le chef de l’État, qui sera accompagné des ministres Olivier Dussopt (Travail), François Braun (Santé) et Roland Lescure (Industrie), est attendu en fin de matinée à Champagne pour une visite du laboratoire. Il prononcera dans la foulée un discours.
Antibiotiques, paracétamol, antiépileptiques, anticancéreux… De plus en plus de médicaments viennent à manquer dans les pharmacies, en France comme ailleurs en Europe, suscitant une inquiétude croissante de divers acteurs. Selon l’étude BVA réalisée pour France Assos Santé en mars 2023, 37% des Français ont été confrontés à des pénuries en pharmacie, souligne ainsi l’Élysée.
281 médicaments « critiques »
Une problématique en partie liée à une trop grande dépendance de l’étranger. La France dépend à hauteur de 60 à 80% des importations, notamment de la Chine, pour la production de médicaments dit matures (antibiotiques, produits d’anesthésie..), un seuil qui grimpe à 95% pour les biomédicaments.
Pour répondre à ces pénuries, une liste de 281 médicaments « critiques », dont la production est susceptible d’être relocalisée, a été remise à François Braun à la mi-mai. Mais elle n’est toujours pas publiée, suscitant de nombreuses attentes dans le secteur. Le président devrait apporter mardi des précisions sur son contenu. Le laboratoire Aguettant, groupe familial plus que centenaire, fabrique des médicaments injectables, notamment pour l’anesthésie-réanimation, qui ont aussi manqué pendant la crise du Covid.
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