Une culture insulaire raffinée, aux influences diverses et anciennes: c’est ce que montre l’exposition « Madagascar: arts de la Grande Ile« , qui s’ouvre mardi au Musée du Quai Branly – Jacques Chirac à Paris.
Il n’y avait pas eu d’exposition d’importance depuis 70 ans sur l’art à Madagascar. Cette présentation de 360 oeuvres, qui s’ouvre mardi et s’achèvera le 1er janvier, met subtilement en relief le contexte culturel et sociologique de la création artistique malgache sur près de dix siècles, grâce aussi à des projections sur les murs.
L’environnement est illustré notamment par de belles photos de Pierrot Men, un photographe natif de l’île.
Aurélien Gaborit, commissaire de l’exposition et responsable des collections Afrique, souligne que l’art n’était pas purement artisanal et que des ateliers de sculpteurs s’étaient constitués sur la Grande Ile. « La vision à corriger, c’est celle d’un homme qui s’improvise artiste, qui la veille va aux champs et le lendemain à la pêche. Or, il y avait de vrais artistes à qui l’on passait commande, par exemple pour des portes et des volets sculptés« , explique-t-il à l’AFP. « Aux XIXème et XXèmes siècles, ce sont ces mêmes artistes qui fourniront les colons et les riches bourgeois malgaches« , insiste-t-il.
La singularité de ces sculptures, c’est qu’elles sont « très séduisantes, ne s’imposent pas. C’est un art délicat qu’il faut prendre le temps de regarder« , dit-il.
Elles n’ont pas l’aspect « primitif » de l’art d’Afrique centrale, et pas non plus « la délicatesse de l’art de l’Asie lointaine« , alors que les influences arabes, persanes ou d’Indonésie sont visibles ici et là.
Cette exposition présente des poteaux funéraires de plusieurs mètres de haut, souvent très fins et élaborés. « Le rapport avec les mondes invisibles et le monde des morts marque profondément l’art de Madagascar. Et ces hommages majestueux aux ancêtres illustrent une vision de la mort singulière, non perçue comme une fin en soi, mais comme un autre voyage« , souligne M. Gaborit.
Sur l’un de ces poteaux, au-dessus de crânes de bovidés sacrifiés pour assurer la protection des âmes des défunts, une figure féminine tient un petit garçon le visage caché, image de la vie qui renaît, puis tout en haut, deux oiseaux évoquent l’âme des ancêtres.
Autre symbole fort qui revient dans cet art malgache: le zébu. Cet animal est omniprésent, car il évoque la richesse et le pouvoir. Sculpté sur les mortiers, sur les plats rituels, etc… La corne de zébu a servi à confectionner des amulettes et les livres ont été reliés en peau de zébu.
HS avec AFP
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