L’assassinat en juin 2016 d’un couple de policiers à leur domicile de Magnanville (Yvelines), au nom de l’organisation État islamique (EI), avait provoqué un « séisme » au sein des forces de l’ordre, qui avaient obtenu par la suite plusieurs mesures renforçant leur sécurité, notamment dans leur vie privée.
Plus de sept ans après l’assassinat du policier Jean-Baptiste Salvaing et de sa compagne Jessica Schneider à leur domicile de Magnanville, un proche de l’assaillant est jugé pour complicité à partir de lundi.
« Dès qu’on parle de Magnanville, on est directement et rapidement dans l’émotion, les larmes reviennent vite », souligne Thierry Clair, du syndicat Unsa-Police, rappelant « la cruauté incroyable » des faits, commis sous les yeux de l’enfant du couple. « Les collègues issus de leur service sont toujours très émus d’en parler, ça les replonge, c’est difficile de trouver des personnes qui acceptent de témoigner », ajoute-t-il, parlant de « séisme » pour la famille police.
« Une cible prioritaire des terroristes »
Chaque année, une cérémonie d’hommage est organisée au commissariat des Mureaux, où travaillait le commandant Jean-Baptiste Salvaing. Sa compagne, Jessica Schneider, était secrétaire administrative au commissariat de Mantes-la-Jolie. « L’émotion n’est pas retombée et elle ne retombera pas », souligne Eric Henry, délégué national du syndicat Alliance. « Ce jour-là, on a compris qu’on était devenu une cible prioritaire des terroristes, chose qu’on n’avait pas connue avant », résume-t-il.
« Avant, on évitait de s’installer dans les quartiers difficiles ou dans la circonscription où l’on travaillait, mais dans un lieu réputé calme comme Magnanville, on pouvait penser être en sécurité », rapporte Linda Kebbab, déléguée nationale Unité SGP Police-FO, qui sera partie civile lors du procès. « Depuis, on sait que le risque est partout, H24, sept jours sur sept ».
L’utilisation de l’anonymat encore limitée
Quelques semaines après l’attentat, l’autorisation pour les policiers de conserver leur arme hors service, instaurée après les attentats du 13 novembre 2015, a été pérennisée au-delà du régime de l’état d’urgence. Cette autorisation a été étendue en mai 2021 par la loi « Sécurité Globale » aux « établissements recevant du public », comme les stades, les salles de spectacles ou de concerts.
Depuis la loi Cazeneuve de février 2017, un policier peut aussi bénéficier de l’anonymat dans les procédures « lorsque la révélation de son identité est susceptible, compte tenu des conditions d’exercice de sa mission ou de la nature des faits qu’il est habituellement amené à constater, de mettre en danger sa vie ou son intégrité physique ou celles de ses proches ».
Mais cette possibilité, soumise à l’accord du chef de service et du procureur de la République, se limite, sauf exception, aux crimes et délits punis d’au moins trois ans d’emprisonnement. Les syndicats dénoncent une mesure pas toujours facile à mettre en œuvre en pratique et demandent une anonymisation généralisée.
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