Poursuivi pour violation de domicile, le couple ayant squatté la maison de Marie-Thérèse et Henri Kaloustian pendant près de trois semaines cet été, a dû répondre de ses actes devant le tribunal correctionnel de Grasse ce mardi.
Leur histoire a profondément ému l’opinion publique : à la fin de l’été, Marie-Thérèse et Henri Kaloustian, un couple de retraités lyonnais, avaient vu leur résidence secondaire de Théoule-sur-Mer (Alpes-Maritimes), près de Cannes, être squattée pendant plusieurs semaines par une famille de quatre personnes.
Jihan Zidouli, son compagnon Abdellah Zerhima et leurs deux enfants en bas âge avaient occupé la jolie maison au crépi rose et aux volets verts pendant trois semaines avant de finir par quitter les lieux de manière inopinée dans la soirée du dimanche 6 septembre.
Présent dans la bâtisse depuis plus de 48 heures, le couple ne pouvait légalement plus être expulsé par les forces de l’ordre à l’époque mais M. Zerhima, âgé de 24 ans et d’origine marocaine, avait fini par être appréhendé par les gendarmes à la suite de soupçons de menaces à l’encontre de sa compagne au cours d’une altercation conjugale. Enceinte, Mme Zidouli avait quitté la maison squattée avec ses deux enfants dans la foulée afin d’être placée dans un foyer pour femmes battues à Nice.
Henri Kaloustian et son épouse en avaient profité pour réintégrer leur résidence secondaire quelques jours plus tard, bien que Mme Zidouli ait entre-temps fait part aux journalistes de BFMTV de son souhait de « retourner dans la maison » des retraités le temps que la justice tranche le litige.
Si le vœu de la jeune femme de 25 ans ne s’est pas réalisé, le tribunal correctionnel de Grasse a bel et bien statué ce mardi. Jihan Zidouli et son conjoint étaient en effet poursuivis pour « violation de domicile ».
Un mystérieux inconnu leur aurait proposé les clefs de la maison des retraités contre de l’argent
Les mis en cause se sont présentés devant le tribunal en début d’après-midi accompagnés de leurs deux enfants, respectivement âgés d’un an et demi et de 8 mois.
Interrogée par le président du tribunal correctionnel de Grasse sur la présence des deux bambins, Mme Zidouli expliquera qu’elle n’avait personne pour les garder.
Une avocate finira par se proposer pour les surveiller dans l’antichambre de la salle d’audience pendant la durée des débats.
Encore très choqués par l’occupation de leur résidence secondaire de Théoule-sur-Mer, Henri et Marie-Thérèse Kaloustian n’ont pas assisté à l’audience.
Pendant le procès, Abdellah Zerhima et Jihan Zidouli ont tenté de justifier le squat de la demeure du couple de septuagénaires. Selon M. Zerhima, tout aurait commencé sur l’aire d’une station-service de la région où un mystérieux individu aurait proposé de lui donner les clefs d’une maison en échange d’une somme d’argent, relate 20 minutes.
« Nous étions déjà là depuis deux semaines. Nous avions contacté les services sociaux à Nice, à Cannes et au Cannet sans pouvoir trouver de logement. J’ai même appelé des gens qui louaient des appartements sur Leboncoin mais la réponse était toujours la même : ‘Vous n’avez qu’un RSA, ce n’est pas possible’. Avec les enfants, ça devenait vraiment compliqué », a déclaré la mère de famille.
Mme Zidouli et M. Zerhima affirment avoir quitté précipitamment la Seine-et-Marne où ils résidaient avec leurs enfants pour fuir un homme qui venait à peine de sortir de prison et aurait eu l’intention de s’en prendre à eux.
« Je suis consommateur de cannabis, on m’a demandé d’en vendre, j’ai refusé. J’ai été menacé », a assuré le jeune père de famille cité par nos confrères de Nice-Matin.
Sans emploi – Jihan Zidouli dispose d’un diplôme de technicienne supérieur de laboratoire et son conjoint travaillait comme intérimaire en Seine-et-Marne – et sans logement, le couple aurait fini par donner 1500 euros à l’inconnu qu’il prétend avoir rencontré dans une station-service.
Celui-ci aurait ensuite conduit la famille dans la villa des Kaloustian, située à quelques kilomètres, avant de leur ouvrir les portes.
Squat d’une maison à Théoule-sur-Mer : Le couple, « qui a montré peu de regrets », condamné à du sursis https://t.co/Km5VxqEu1n via @20minutesNice pic.twitter.com/vWh6H5PoXp
— 20minutesnice (@20minutesnice) October 27, 2020
« Depuis le début de l’audience, vous vous posez en victimes »
Ce n’est que plusieurs jours plus tard, à l’occasion d’une visite, que l’agent immobilier chargé de vendre la résidence secondaire du couple Kaloustian découvre que la demeure est squattée. Il prévient aussitôt les propriétaires qui décident de se rendre sur les lieux sans tarder.
« Vous expliquez à l’agent immobilier, aux gendarmes ensuite puis même au propriétaire descendu sur place, que vous êtes chez vous. Vous allez même jusqu’à prendre un abonnement d’électricité à votre nom. Ça peut laisser pensif sur un certain sentiment d’appropriation », a expliqué le juge Legay aux deux prévenus pendant l’audience.
« Je suis quand même étonné de vos revendications à la barre. Depuis le début de l’audience, vous vous posez en victimes. Ce n’est pas le bon timing. Vous allez redescendre d’un cran maintenant », a-t-il ajouté, manifestement agacé par le comportement des accusés.
« Ces histoires ne sont pas responsables. Cette famille qui n’est pas dans la détresse, puisqu’elle bénéficiait d’un logement social de type F4, savait très bien ce qu’elle faisait », abonde l’avocat d’Henri Kaloustian cité par 20 minutes.
« On ne mesure pas l’effet psychologique que peut avoir un squat sur une victime. Une maison, ce sont des souvenirs de familles, des lits qu’on aimerait ne pas voir occupés par des inconnus. C’est un traumatisme total et du stress que mon client, qui souffre d’hypertension, aurait pu s’épargner », poursuit le conseil.
Rappelant que les deux mis en cause avaient déjà fait l’objet de condamnations ces dernières années – Jihan Zidouli pour rébellion, Abdellah Zerhima pour usage de stupéfiants et conduite sans permis – le représentant du ministère public a demandé une peine de 8 mois de prison avec sursis pour chacun des deux accusés, soulignant qu’ils n’avaient manifesté que « peu de regrets à l’égard de Mme et M. Kaloustian ».
Le père de famille condamné pour avoir menacé sa compagne
Le tribunal correctionnel de Grasse a suivi les réquisitions de l’avocat général, condamnant Jihan Zidouli et son compagnon à 8 mois de prison avec sursis. Le couple, qui réside désormais à Hyères (Var) où M. Zerhima travaille en tant qu’agent de tri pour la société Chronopost, devra également verser 14 000 euros à M. et Mme Kaloustian : 5000 euros au titre du préjudice moral et 9000 euros au titre du préjudice matériel.
Ce mardi, Abdellah Zerhima a aussi dû répondre devant la justice des menaces proférées à l’encontre de sa compagne le dimanche 6 septembre à la suite d’une dispute. Un incident à l’origine du départ du couple de squatteurs de la maison des Kaloustian.
« J’ai crié comme tout le monde peut le faire sur sa femme. Je l’ai insultée mais je ne l’ai pas frappée », a expliqué le jeune homme dont les propos ont été rapportés par Nice-Matin.
M. Zerhima a finalement écopé d’une peine de 3 mois de prison avec sursis et injonction de soins pour la « menace de délit contre une personne avec ordre de remplir une condition » qui lui était reprochée.
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