Père de trois enfants, Julien Thoraval est en situation de handicap depuis son diagnostic de tumeur au cerveau. Cependant, cela ne l’a pas empêché de se lancer dans un défi de taille : gravir le Kilimandjaro au profit de la lutte contre le cancer de Vendée.
La prouesse sportive a été réalisée en cinq jours seulement. Au sein d’un groupe de huit grimpeurs, Julien Thoraval, 39 ans, a réussi à monter jusqu’au sommet de la célèbre montagne de Tanzanie, le Kilimandjaro, à 5895 mètres d’altitude, rapporte le média local Les Sables. Rien ne l’a arrêté : ni ses handicaps – son bras droit a perdu en mobilité et il est sujet aux crises d’épilepsie – ni les effets dus à l’altitude et à la fatigue.
Le trentenaire a été opéré à deux reprises d’une tumeur cérébrale qui n’a pas pu être enlevée entièrement et lui a laissé des séquelles. Les séances de chimio lui ont aussi laissé des souvenirs d’une femme qui a beaucoup compté pour lui : sa belle-mère Joss. Elle a lutté en même temps que lui contre la maladie qui a fini par l’emporter, raconte-t-il à nos confrères de Ouest-France. À son tour, l’ancien sapeur-pompier a emporté une photo de Joss au sommet du Kilimandaro pour lui faire honneur.
« On a lutté ensemble pendant nos chimiothérapies respectives. Elle était bénévole à la Ligue contre le cancer, c’est pour cela que je me suis engagé dans l’association », raconte Julien Thoraval.
??? SMILE | Malgré son handicap causé par une tumeur au cerveau, Julien Thoraval habitant de la #Vendée, a réussi à gravir le sommet le plus élevé du continent africain : le Kilimandjaro ! ⛰️
Pour l’homme âgé d’une trentaine d’années, l’objectif était de collecter des fonds… pic.twitter.com/qIxNa3Jhrk
— Cerfia (@CerfiaFR) August 27, 2023
« À défaut de pouvoir déplacer des montagnes, il est possible de les gravir »
C’est à la suite d’une blague avec son amie de longue date, Vanessa Moralès, alpiniste qui détient le record d’ascension du Kilimandjaro, qu’est né le projet Objectif Kili en janvier 2023. Peu importe que la prochaine expédition montée par Vanessa ne soit que dans quelques mois et que le trentenaire soit déjà engagé dans une formation de coach sportif, le jeune homme a trouvé le temps de monter un dossier de sponsoring et de s’entrainer.
« À défaut de pouvoir déplacer des montagnes, il est possible de les gravir », assure Julien Thoraval. C’est ce qu’il a prouvé. Parti le 6 août dernier pour un trajet réparti sur six jours, c’est finalement en cinq jours qu’il a réalisé l’ascension et la descente du plus haut sommet africain, accompagné de son petit groupe.
« Tous au sommet ! »
Il les a rencontrés pour la première fois à l’aéroport et ils se sont tout de suite bien entendus. Lorsqu’il se remémore les moments forts de l’ascension sur sa page Facebook, Julien Thoraval écrit : « Je ressens une forte solidarité entre nous. À ce moment je prends conscience que personne ne lâchera : tous au sommet ! »
Désigné par ses compagnons pour marcher devant le jour J, Julien Thoraval accepte cette responsabilité et active le mode automatique. « Je marche et réfléchis à mon parcours de vie, ce que j’ai accompli, ce qui me reste à faire », raconte-t-il.
Les vomissements et les souffrances physiques n’empêchent pas le groupe d’atteindre le sommet dès le quatrième jour. Levés à minuit à 4720 mètres d’altitude, il arrivent à 5895 mètres à 9h50. Après 45 minutes sur le toit de l’Afrique et quelques séances photo, le groupe redescend au plus vite à une altitude plus facile pour l’organisme.
« Et si ce n’était que le début d’une série ? »
L’objectif est atteint, pas seulement au niveau du défi physique, mais également au niveau financier. La cagnotte a permis de collecter l’argent nécessaire pour financer les frais d’expédition de Julien ainsi que 10.000 euros de dons qui seront remis à la Ligue contre le cancer. La réalisation d’un documentaire sur l’aventure est aussi prévu, avec une sortie dans un mois.
Julien Thoraval a donc pu prouver que malgré son passage par la case maladie, il est bel et bien capable de gravir des montagnes. « Et si ce n’était que le début d’une série ? » lance le néo-alpiniste, qui a « encore la tête dans les nuages qu’on a aperçus là-bas » après son retour. Il est surtout revenu avec plein de projets en tête, toujours en lien avec la Ligue contre le cancer.
La cagnotte Objectif Kili est encore en ligne pendant un mois et demi pour ceux qui veulent y contribuer .
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