La colère suscitée par la violence policière a alimenté de nouvelles vagues de protestation dans les rues de Hong Kong au cours du 16e week-end de protestation de la ville depuis le début du mouvement anti-extradition de masse, ce qui a poussé la police à utiliser du gaz poivré et du gaz lacrymogène.
Des milliers de personnes ont commencé à se rassembler sous le soleil accablant dès 14 h pour une marche autorisée prévue de 15 h à 17 h, transformant le terrain de football de Tuen Mun, dans les nouveaux territoires, en une mer de parasols.
Ils ont posé les mains sur leur poitrine et chanté à l’unisson leur hymne de protestation Glory to Hong Kong, une chanson marquant la promesse d’une autonomie de haut niveau du territoire lorsqu’il sera rendu à la Chine. Certains ont aussi scandé des slogans populaires tels que « Cinq revendications, rien de moins » et « Reconquérir Hong Kong, la révolution de notre temps ».
Pendant ce temps, des centaines de manifestants pro-démocratie ont envahi un centre commercial près de la station de métro dans le quartier nord-ouest de Yuen Long, à environ 40 minutes en train de Tuen Mun.
Les opérateurs ferroviaires ont suspendu ou réorienté plusieurs lignes de métro quelques heures avant les manifestations prévues. Des dizaines de policiers armés se sont rendus à la station de métro Tuen Mun et ont arrêté au moins une personne vêtue de noir en tête de la manifestation, pour possession d’« armes offensives », après avoir trouvé dans son sac à dos du matériel typique des manifestants comme de la peinture aérosol, un masque à gaz, un casque, des gants.
La police a tiré des grenades-éponges pour disperser les gens, environ une heure après le début de la manifestation, forçant l’organisateur de l’événement à couper court à la marche. Au moins un journaliste a été blessé par les balles. La police a également procédé à une série d’arrestations dans un commerce de proximité dans lequel les manifestants s’étaient réfugiés.
Au moins trois médecins ainsi qu’un certain nombre de manifestants ont été arrêtés lors des poursuites avec la police qui ont suivi. Des images vidéo de Yuen Long vers le soir ont également montré deux hommes âgés assis par terre, les yeux fermés – la police les avait aspergés de poivre de Cayenne – pour avoir essayé de les empêcher de frapper de jeunes manifestants.
Des dizaines de partisans de Pékin avaient déjà démoli certaines des grandes fresques murales de notes autocollantes colorées soutenant la cause des protestations et dénonçant l’ingérence du régime chinois dans l’ancienne colonie britannique. Les peintures murales, surnommées Murs de Lennon d’après le Mur John Lennon dans Prague sous contrôle communiste dans les années 1980, ont fait leur apparition dans les arrêts de bus, les passerelles, les allées piétonnes et les centres commerciaux de la ville.
Colère
L’opposition à un projet de loi sur l’extradition du mois de juin, maintenant retiré, s’est depuis élargie aux appels en faveur du suffrage universel, d’une plus grande démocratie et d’une enquête indépendante sur la violence policière.
La confiance du public dans la police a commencé à s’éroder il y a environ deux mois en raison de la réaction tardive des policiers à l’attaque de la foule au poste Yuen Long.
Dans la nuit du 21 juillet, à la suite d’une marche de 430 000 personnes, des dizaines de groupes portant des chemises blanches ont attaqué des manifestants, des journalistes et des passants avec des bâtons métalliques et des poteaux en bois, blessant 45 personnes.
La police n’est arrivée sur les lieux qu’une quarantaine de minutes plus tard, malgré la présence d’un poste de police à proximité.
Le législateur pro-pékinois Junius Ho, qui a critiqué énergiquement les manifestations, a été filmé en train de rire et de serrer la main des agresseurs.
Amnesty International et le Conseil des droits de l’homme des Nations unies ont tous deux observé une escalade de la violence policière à l’égard des manifestants, et certains comportements violent les normes internationales.
Au cours de la dernière controverse policière le 31 août dernier, les policiers se sont précipités dans les stations de métro pour attaquer les passagers du train au gaz poivré et au gaz lacrymogène, laissant plusieurs personnes hurlant et saignant de la tête.
Dans un rapport du 19 septembre, fondé sur 38 entretiens avec des avocats, des médecins et des militants arrêtés, Amnesty International a conclu que « les forces de sécurité de Hong Kong se sont livrées à un ensemble inquiétant de tactiques imprudentes et illégales contre la population pendant les manifestations ».
Au cours d’une séance d’information tenue le 20 septembre, la police a déclaré qu’elle avait tiré environ 3 100 cartouches de gaz lacrymogène, 590 balles en caoutchouc, 80 cartouches de sacs de haricots et 290 grenades-éponges. Environ 1 500 manifestants, âgés de 12 à 84 ans, sont en détention.
Reuters a contribué à ce rapport.
Par The Epoch Times
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.