Près de 500 personnes, dont des policiers, ont participé samedi à Paris à une « marche blanche » en souvenir de Maggy Biskupski, la policière devenue l’une des porte-voix du malaise des policiers fin 2016, qui s’est suicidée le 12 novembre avec son arme de service, a constaté une journaliste de l’Agence France Presse (AFP).
Partis de la place du Trocadéro, les participants se sont dirigés en silence vers les Invalides, devant parfois changer leur itinéraire pour ne pas croiser celui de « gilets jaunes ».
Ils suivaient une grande banderole « Policiers en danger, soutien aux forces de l’ordre, citoyens avec nous », siglée MPC, du nom de l’association Mobilisation des policiers en colère (MPC), fondée par Maggy Biskupski après la violente attaque au cocktail Molotov de deux véhicules de police à Viry-Châtillon (Essonne) le 8 octobre 2016.
Dans la foule, on comptait beaucoup de policiers mais aussi de non policiers, venus par « solidarité ».
La plupart portaient une rose blanche, certains arborant le drapeau tricolore. Une femme portait un t-shirt à l’effigie de Maggy Biskupski, avec les mots « Merci pour nous, merci Maggy ».
Avant de s’ébranler, la petite foule avait observé place du Trocadéro une minute de silence puis entamé la Marseillaise. « Maggy, elle disait tout haut ce que nous, policiers, pensons tout bas », affirme une jeune policière d’un « commissariat du 93 ». « Elle dénonçait la pression de la hiérarchie, notre manque de matériel, nos voitures diesel aux sièges arrachés et rétroviseurs pétés, qui, parfois, ne démarrent même pas ».
« Ce matin, j’étais avec les gilets jaunes sur les Champs-Élysées. Mais là, je l’ai enlevé, pour rendre hommage à la policière », assure Patrice Dabos, ancien fonctionnaire à la retraite.
Policière à la brigade anticriminalité dans les Yvelines, Maggy Biskupski, 36 ans, s’est suicidée le 12 novembre d’une balle dans la tête avec son arme de service, à son domicile de Carrière-sous-Poissy.
Son activisme politique lui avait valu d’être visée avec trois collègues par une procédure de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) pour « manquements » au devoir de réserve.
Selon les chiffres de la police nationale, 51 policiers se sont suicidés en 2017.
D. S avec AFP
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