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Martinique : interdiction partielle de manifester à Fort-de-France et dans trois autres communes

septembre 21, 2024 10:20, Last Updated: septembre 21, 2024 10:24
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Le préfet de la Martinique a décrété vendredi l’interdiction des « manifestations, attroupements et autres rassemblements revendicatifs » à Fort-de-France et dans trois autres communes de l’île jusqu’à lundi matin, après plusieurs nuits de violences urbaines, dans un contexte de mobilisation contre la vie chère.

« Sauf dérogation expresse accordée par les sous-préfets d’arrondissements, les manifestations, attroupements et autres rassemblements revendicatifs sont interdits sur la voie publique et les voies privées ouvertes à la circulation du public », dispose l’arrêté signé par le préfet Jean-Christophe Bouvier.

Cette interdiction concerne les communes de Fort-de-France, du Lamentin, de Ducos et du Robert. Il court du vendredi 20 septembre à 18h00 heure locale jusqu’au lundi 23 septembre 8h00, est-il encore indiqué dans cet arrêté.

Depuis mercredi soir, certains quartiers de Fort-de-France – chef-lieu de cette île française des Caraïbes d’environ 350.000 habitants – et du Lamentin, commune limitrophe, sont soumis à un couvre-feu, de 21h à 5h, jusqu’à lundi. Malgré le couvre-feu partiel, la nuit de jeudi à vendredi a de nouveau été « agitée », a précisé la préfecture, évoquant trois barrages « érigés et enflammés au Lamentin » et huit dans le sud de l’île.

Quatre interpellations

Quatre personnes ont été interpellées. Les tensions, qui sont vives depuis plusieurs jours, s’inscrivent dans un contexte de mouvement contre la vie chère lancé début septembre en Martinique.

Pour justifier l’interdiction de manifestation, le représentant de l’État en Martinique, a invoqué, dans un communiqué, une mesure destinée à « faire cesser les violences et dégradations commises en réunion, mais aussi les nombreuses entraves à la vie quotidienne et à la liberté de circuler qui pénalisent l’ensemble de la population, notamment pendant le week-end ».

Toutefois, « les manifestations revendicatives régulièrement déclarées auprès des autorités compétentes continueront de pouvoir se dérouler », a ajouté la préfecture. Elle a également annoncé l’organisation, « dans les prochains jours » d’une nouvelle table ronde sur le thème de la vie chère avec l’ensemble des acteurs, « élus, pouvoirs publics, acteurs économiques et associatifs », sans donner de date précise.

En Martinique, d’après une étude de l’Insee en 2022, les prix alimentaires étaient 40% plus élevés que dans l’Hexagone.

Pour les émeutiers, « la vie chère est un prétexte pour asseoir leur violence », déplore le sociologue et essayiste Moïse Udino. « Sainte-Thérèse a toujours été un lieu où, dès lors qu’il y a des manifestations de ce type, ça s’embrase », rappelle ce responsable associatif, qui habite à Dillon. Mettant en cause une pauvreté et un chômage « structurels » en Martinique et « un manque de perspectives », il préconise de « repenser la société martiniquaise » et de créer « un réel espoir » pour la population.

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