La conférence de presse du film « Mektoub My Love: Intermezzo » d’Abdellatif Kechiche, qui fait scandale à Cannes par sa manière de filmer les corps féminins, s’est déroulée dans une ambiance électrique, en l’absence d’une des actrices principales, retenue sur un tournage.
Ophélie Bau, nommée aux César pour sa prestation dans le premier volet de « Mektoub My Love », « était actuellement en plein tournage », a indiqué une attachée de presse du film. Dans les deux volets de cette ode au désir sur plusieurs heures, elle incarne Ophélie, une jeune femme callipyge et sensuelle, filmée sous toutes les coutures.
« J’ai essayé de montrer ce qui me fait vibrer moi, des corps, des ventres », s’est justifié Kechiche lors d’une conférence de presse, où les acteurs ont à peine pris la parole. « La chose plus importante pour moi, était de célébrer la vie, l’amour, le désir, le pain, la musique, le corps et de tenter une expérience cinématographique la plus libre possible », a affirmé Kechiche, s’exprimant derrière des lunettes fumées.
« Je filme cette magie du corps, bien sûr que tout le monde ne peut pas ressentir cette impression que j’essaie de transmettre », a-t-il poursuivi, avant de louer le « talent » de ses acteurs. « Ils n’ont pas peur de franchir des barrières, de sortir des sentiers battus. » Le réalisateur a en revanche refusé de revenir sur ses méthodes de travail. « Ça a été un plaisir » de tourner avec Kechiche, s’est contentée de dire l’actrice Hafsia Herzi, découverte dans « La graine et le mulet » du réalisateur d’origine tunisienne.
Six ans après la Palme d’or puis la polémique autour de « La vie d’Adèle » et ses conditions de tournage décrites comme « horribles » par une des actrices, Abdellatif Kechiche a secoué le Festival de Cannes avec « Mektoub My Love: Intermezzo », une expérience de 3h28 radicale jusqu’à l’overdose, dont les trois quarts se déroulent en boîte de nuit.
Plusieurs spectateurs ont quitté la salle pendant la projection officielle. A la fin du film, le réalisateur a quitté précipitamment les lieux après avoir lancé au micro: « Je m’excuse de vous avoir retenus sans vous prévenir et voilà je m’en vais! » Précédé d’une rumeur sulfureuse, ce film en lice pour la Palme d’or montre les corps au plus près et contient une scène de sexe oral crue de 13 minutes.
Interrogé au cours de la conférence de presse sur une plainte déposée à son encontre en octobre 2018 par une femme de 29 ans qui l’accuse d’agression sexuelle, sur laquelle une enquête est en cours, il a jugé « malsaine » la question. « J’ai la conscience tranquille au niveau des lois ». « Dites ce que vous avez vu avec vos yeux, car vous êtes critique de cinéma, ne parlez pas trop de moi », a-t-il lancé à la fin de la conférence de presse.
D.C avec AFP
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