Le groupe de pneumatiques Michelin a annoncé mercredi à Clermont-Ferrand la mise en place d’un salaire « décent » et d’un « socle de protection sociale universel » pour ses 132 000 salariés dans le monde.
Ce salaire décent garantit une rémunération équivalente au « living wage » tel que défini par le Pacte mondial des Nations unies, a annoncé Michelin.
Ce salaire doit permettre « à chaque salarié de subvenir aux besoins essentiels » d’une famille de quatre personnes (alimentation, transport, éducation, frais de santé) mais également de constituer une épargne de précaution et d’acquérir des biens de consommation.
D’ici fin 2024, les 132 000 salariés de Michelin bénéficieront par ailleurs d’un « socle de protection sociale universel » qui consiste en un congé maternité de 14 semaines minimum et un congé paternité de quatre semaines rémunérés à 100%.
« Engagement logique »
« C’est un engagement logique vis-à-vis de tous les salariés du groupe. Vous consacrez du temps à vous développer et à développer l’entreprise et en contrepartie nous, on vous donne les moyens au minimum pour une famille de quatre individus – deux parents et deux enfants – qu’un seul salaire permette de pouvoir envisager le logement, la nourriture mais aussi le loisir, un peu d’épargne, etc. », a déclaré à l’AFP Florent Menegaux, PDG du groupe Michelin.
En France, cela représente 39 638 euros par an pour un salaire brut à Paris, 25 356 euros à Clermont-Ferrand, où se situe le siège du groupe. Le Smic s’élève à 21 203 euros bruts. Au Brésil, le salaire « décent » de Michelin est de 37 347 réals (pour un salaire minimum à 16 944 réals) et en Chine 69 312 yuans (salaire minimum à 29 040 yuans). « En moyenne, le salaire décent représente entre 1,5 fois et 3 fois le salaire minimum », a précisé Florianne Viala, directrice de la rémunération du groupe.
En France, quelques entreprises, dont le groupe pharmaceutique Sanofi ou Abeille Assurances, offrent des congés paternité plus long, de dix à quatorze semaines. Ce socle vise également à « protéger la famille d’un salarié décédé » avec le versement d’un capital décès d’au moins un an et d’une rente d’éducation pour les enfants, quelle que soit l’ancienneté du salarié. Une couverture santé est également proposée aux salariés et leur famille.
« La France est extrêmement protégée mais on oublie qu’il y a tout un tas de pays dans le monde où cela n’existe pas », a souligné M. Menegaux. « Ce qu’on veut, c’est que les personnes soient pleinement engagées dans ce qu’elles font », a-t-il ajouté.
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