Mirazur, le restaurant français du chef argentin Mauro Colagreco à Menton, sur la Côte d’Azur, a été élu mardi meilleur restaurant du monde, devenant ainsi le premier établissement français à remporter ce titre depuis sa création en 2002.
Le Noma à Copenhague arrive deuxième de ce classement des 50 meilleurs restaurants du monde établi par le magazine britannique spécialisé Restaurant, le plus convoité de la gastronomie mondiale. Asador Etxebarri, au Pays basque espagnol, occupe la troisième place, et Gaggan de Bangkok se classe quatrième.
Mauro Colagreco, arrivé troisième de ce classement lors de la précédente édition, est aussi le seul chef étranger couronné par trois étoiles au guide français Michelin.
Accompagné à Singapour à la cérémonie d’annonce du classement de son épouse brésilienne Julia et de l’équipe du Mirazur, le chef de 42 ans est monté sur scène à l’annonce de sa victoire en brandissant une énorme bannière représentant quatre drapeaux: ceux de l’Argentine, du Brésil, de la France et de l’Italie.
« Cette bannière représente le Mirazur et une nouvelle manière de cuisiner en France », a-t-il expliqué, en rendant hommage à la France, qui lui a permis de « s’exprimer » à travers la cuisine, à l’Argentine pour « les souvenirs d’enfance », au Brésil qui lui a offert « l’amour de sa vie » et à l’Italie dont provient la moitié de son équipe.
« Merci à mon équipe. Vous le méritez. Merci à mes amis pour nous avoir soutenus pendant ces 13 années », a-t-il ajouté.
Natif de La Plata, cet homme au physique de rugbyman, polyglotte et capable de créer 250 à 300 plats par an, est arrivé en France en 2001 et a été formé à l’école des plus grands : auprès de Bernard Loiseau en Bourgogne (est) jusqu’à son suicide en 2003, puis d’Alain Passard à L’Arpège à Paris, et d’Alain Ducasse au prestigieux Plaza Athénée sur l’avenue Montaigne à Paris.
« Les frontières et les traditions sont importantes mais elles ne doivent pas être des barrières », avait expliqué à l’AFP lors d’un reportage il y a quelques semaines Mauro Colagreco, qui a ouvert son restaurant-rotonde en 2006, accroché entre ciel et mer à 30 mètres de l’Italie, et obtenu une première étoile au Michelin dès 2007.
Mauro Colagreco est arrivé à Menton par hasard : « Le propriétaire du lieu était le parfait stéréotype de l’Anglais sur la Côte d’Azur, costume de lin blanc et chapeau panama. Il a vu que je n’avais pas d’argent mais il voulait savoir ce que faisait un Argentin à Menton. Il m’a loué le restaurant pour une somme ridicule », avait-il raconté à l’AFP.
Le Mirazur, dont la brigade compte 25 personnes de huit nationalités, est aujourd’hui auto-suffisant à 25%, avec le but de monter à 60-70% d’approvisionnement maison. Sauf exception, le reste vient de fournisseurs situés à 50 km à la ronde auxquels Colagreco voue une fidélité sans faille.
Partir de zéro sur la Côte d’Azur « m’a donné beaucoup de liberté ». Aujourd’hui encore, il reste soucieux de « garder les pieds sur terre » malgré des incursions à la télévision pour Top Chef en Italie ou en France.
Le « 50 Best » est décerné depuis 2002 par un millier d‘ »experts indépendants » (chefs, journalistes spécialisés, propriétaires de restaurants…) qui notent leurs expériences des 18 derniers mois sous l’égide du magazine « Restaurant » du groupe de presse britannique William Reed.
La légitimité de ce classement, parrainé par plusieurs marques, est régulièrement contestée, notamment par des chefs français qui l’accusent de complaisance et d’opacité. En réaction, ses détracteurs, français, mais aussi japonais et américains, ont lancé en 2015 « La liste », classement de mille tables à travers le monde.
ET avec AFP
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