L’une des statues moaï de l’île de Pâques, mondialement connue, a été détruite dans un accident.
Un habitant de l’île chilienne a été arrêté le 1er mars après que son camion – un véhicule privé, et non commercial – a percuté une figure de pierre et l’a gravement endommagée ainsi que l’ahu, ou plate-forme, sur laquelle elle était perchée.
Les autorités locales pensent que l’accident a été causé par une défaillance des freins du camion qui a fait glisser ce dernier dans la descente.
Sur l’île, appelée Hanga Roa par son peuple Rapa Nui, les énormes têtes de pierre appelées moaï ont longtemps été une source d’intrigue et d’émerveillement.
« Les dégâts sont incalculables », a déclaré Camilo Rapu, président de la communauté indigène Rapa Nui de l’île de Pâques, à CNN dans un communiqué.
Le maire de l’île, Pedro Pablo Petero Edmunds Paoa, demande une réglementation plus stricte qui interdirait aux véhicules de circuler à proximité des quelque 1 000 moaï de l’île inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Edmunds Paoa a tenté de faire adopter une mesure contre la circulation automobile il y a huit ans, a-t-il déclaré au journal chilien El Mercurio de Valparaíso, sans succès. Il pense que l’accident de cette semaine pourrait être un facteur de motivation pour envisager de réintroduire la proposition.
« Les moaï sont des structures sacrées ayant une valeur religieuse pour le peuple Rapa Nui », a déclaré M. Rapu. « De plus, [les dommages causés aux moaï] sont une offense à une culture qui a vécu de nombreuses années en luttant pour récupérer son héritage et son archéologie. »
L’île de Pâques, une île polynésienne qui est un territoire du Chili, a longtemps lutté pour trouver un équilibre entre son statut de destination de voyage incontournable et le désir du peuple Rapa Nui de protéger son patrimoine.
Les moaï représentent des personnages ancestraux et ont peut-être aussi été des moyens de montrer où se trouvaient les sources d’eau douce.
Le tourisme excessif a été une préoccupation importante, car l’île est devenue plus facile d’accès depuis le continent, ce qui a amené davantage de voyageurs.
En 2019, Jo Anne Van Tilburg, directrice du projet des statues de l’île de Pâques, a déclaré à CNN Travel que les mauvais comportements des touristes, tels que les photos de mauvais goût de visiteurs prétendant « curer le nez » des moaï sacrés, provoquaient un clivage entre les voyageurs et les habitants.
« Il y a 1 000 statues et 5 000 personnes », a déclaré M. Van Tilburg. Elle a exhorté les visiteurs de l’île à faire preuve de respect envers la communauté de Rapa Nui et à faire appel aux guides et services locaux pour s’assurer que les revenus du tourisme restent sur l’île.
Certaines mesures visant à freiner l’excès de tourisme ont été mises en œuvre en 2018, notamment une modification de la politique des visas permettant aux étrangers et aux Chiliens non rapa nui d’obtenir des visas pour 30 jours seulement au lieu des 90 jours précédents.
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