Les températures et l’acidité montent dans la mer Méditerranée, et les chercheurs s’inquiètent que cela puisse conduire à l’extinction des espèces indigènes.
Le laboratoire océanographique de Villefranche-sur-Mer dans les Alpes-Maritimes a publié une étude montrant que l’acidité de l’océan avait monté en moyenne de 7 % par an entre 2007 et 2015, et la température de l’eau a augmenté de 0,7 % sur la même période.
Ces niveaux sont plus élevés que dans tout autre océan au monde, indiquent les chercheurs.
Chaque semaine, les chercheurs de Villefranche-sur-Mer prennent le bateau et s’éloignent de quelques centaines de mètres de la côte. Ils prennent des échantillons d’eau à différentes profondeurs et les ramènent au laboratoire pour analyses.
Le directeur de recherche du CNRS Jean-Pierre Gattuso indique que le changement dans les températures et l’acidité ont déjà modifié l’écologie de l’océan.
« Il y a des espèces venant des côtes Sud de la Méditerranée, nous finissons donc par voir une Méditerranée devenant presque subtropicale », explique le directeur de recherche.
Il fait également part de ses inquiétudes sur d’autres espèces indigènes risquant de s’éteindre, comme les posidonies, une espèce de plantes aquatiques indigène à la Méditerranée fournissant de l’oxygène aux poissons.
D’autres espèces risquant l’extinction dans l’océan sont les huîtres, les petits mollusques, les coraux et les moules.
En 2014, des chercheurs du laboratoire ont co-écrit un rapport sur comment les augmentations de la température affectaient les moules de Méditerranée.
L’expérience de 10 mois a augmenté la température dans l’aquarium des moules de 1°C, et augmenté l’acidité de l’eau de 0,3 unités. À la fin de l’expérience, toutes les moules étaient mortes. En contrôlant différents facteurs, les chercheurs ont conclu qu’elles étaient mortes en raison du réchauffement de l’eau.
« Tandis que l’acidification de l’océan contribuera potentiellement à affaiblir la croissance, particulièrement en été où les moules sont exposées à des conditions sous-optimales, le réchauffement de l’océan posera sûrement de grands problèmes aux moules de la Méditerranée dans la région dans les décennies à venir », indique le rapport publié dans la revue Frontiers in Marine Science.
Le directeur de recherche du CNRS Gattuso explique qu’aussi bien l’acidification et le réchauffement sont le résultat d’une augmentation du dioxyde de carbone dans l’atmosphère, en partie absorbé par les océans.
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