Deux femmes médecins ont été condamnées à de la prison avec sursis et l’hôpital de Nancy a écopé d’une lourde amende vendredi pour la mort de Timéo, quatre ans, survenue à la suite d’une surdose médicamenteuse en 2015.
Le tribunal correctionnel de Nancy a en revanche relaxé l’infirmière initialement mise en cause. Un an avec sursis avait été requis contre les trois soignantes poursuivies pour homicide involontaire.
Au printemps 2015, le petit garçon avait été admis au CHRU de Nancy pour des douleurs aux jambes, après avoir chuté d’une moto sur laquelle son père le transportait.
Une surdose administrée pendant deux jours consécutifs
Une erreur de prescription dans un produit, la colchicine, aboutira à l’administration, deux jours consécutifs, de 16 fois la posologie requise pour un si jeune patient, ce qui a entraîné sa mort, d’après les expertises judiciaires.
La cardiologue pédiatrique ayant prescrit la colchicine, la cheffe de clinique adjointe débordée n’ayant pas suffisamment encadré l’interne en médecine en charge du jeune patient, et l’infirmière ayant administré de manière négligente la prescription erronée étaient poursuivies.
« On a été entendus », a réagi la maman de Timéo, Elodie Gaire, après l’énoncé du jugement. « Notre crainte était que la mort de notre fils soit étouffée, que personne ne soit désigné coupable et ce n’est pas le cas, c’est déjà un petit pas », a ajouté le papa, Julien Thuret.
Les médecins ont négligé l’encadrement de leur interne
La cardiologue Reem Atalla Fischer a été déclarée coupable de la mort de Timéo et condamnée à un an de prison avec sursis. Le tribunal a considéré qu’elle était une « médecin d’expérience, compétente », qui a « laissé l’interne se débrouiller toute seule » alors que « c’est elle la spécialiste, elle connaît le médicament et savait qu’il n’existait pas de version pédiatrique de celui-ci », a motivé le tribunal.
Son avocat Me Frédéric Berna a d’ores et déjà prévu d’interjeter appel.
La docteure Amélie Breton, qui était au moment des faits assistante cheffe de clinique, a elle été condamnée à 6 mois d’emprisonnement avec sursis pour son « défaut d’encadrement d’un interne en médecine ».
Enfin, reconnu « coupable des fautes commises par les praticiens agissant pour son compte », le CHRU de Nancy a été condamné à une amende de 225.000 euros, quatre fois supérieure à celle des réquisitions. L’hôpital avait déjà été condamné pour des faits similaires en janvier 2011.
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