L’idée de recharger son véhicule électrique tout en roulant fait tranquillement son chemin en France. Elle est pour le moment à l’étude à Bouguenais (Loire-Atlantique), une petite ville d’environ 20.000 habitants située à une dizaine de kilomètres de Nantes.
Depuis le 11 juillet dernier, sur un simulateur de trafic au sein du campus de l’université Gustave Eiffel à Bouguenais, des recharges par induction permettant aux poids lourds d’être rechargés sont testées. Cette expérimentation, développée par Vinci Autoroute, a pour but de décarboner le transport routier, rapporte France Bleu.
Des bobines placées à 10 cm sous la chaussée
Ce projet vise particulièrement les camions électriques car ils sont équipés de batteries très volumineuses, onéreuses et surtout très longues à recharger. Pour toutes ces raisons, on voit peu de poids lourds électriques sur les autoroutes. Les recharger tout en roulant va donc permettre de réduire la taille de ces batteries, selon Vinci Autoroutes.
Concrètement, ces batteries sont des bobines de cuivre électrifiées, qui, en étant positionnées à 10 centimètres sous le bitume de ce tronçon de route expérimental, émettent de l’électricité à distance.
Séverine Ollivier, cheffe de projet à Vinci Construction, a expliqué à nos confrères le principe de l’induction. « On a une bobine placée sous la chaussée qui va être raccordée électriquement à un système d’alimentation. Ce système va générer un champ électromagnétique qui va permettre d’alimenter les batteries des véhicules qui passeront dessus », a-t-elle détaillé.
À terme, le but est de généraliser ces portions d’autoroutes
Un dispositif, qui sera installé sous les véhicules, permettra ainsi de capter l’électricité. D’après Vinci Autoroutes, ce dispositif pourra être installé sous un véhicule existant sans avoir besoin d’en racheter un neuf.
Cette expérimentation a été réalisée en laboratoire avant d’être testée sur ce simulateur de trafic à Bouguenais. « On va simuler un trafic autoroutier de 10 ans pour voir comment ces bobines se comportent », a indiqué à France 3 Pierre Hornych, chercheur à l’Université Gustave Eiffel. « Le but, c’est de voir s’il y a des risques de dégradation sur trafic avant de passer à une expérimentation prévue l’année prochaine sur une chaussée autoroutière sur l’A10, près de Paris », a-t-il ajouté. En effet, si les résultats sont probants à l’issue des deux mois d’essais, un tronçon de 2 km sera installé sur l’A10, après le péage de Saint-Arnoult, dans le sens Paris-province, relate France Bleu.
D’ici à 2035, ces tronçons de recharge pourraient être installés sur 9000 km de route, précise encore France 3, et ils ne seraient pas limités aux poids lourds mais étendus à tous les véhicules électriques, y compris les transports en commun.
4 millions d’euros pour un kilomètre de voies de recharge
Le montant d’un kilomètre de voies de recharge, dans les deux sens, est estimé à environ 4 millions d’euros. Il faudra donc compter le double pour les 2 km prévus sur l’A 10.
Il faut espérer que ce projet sera plus concluant que la route solaire inaugurée en grande pompe en 2016 à Tourouvre (Orne). Celle-ci avait coûté 5 millions d’euros d’argent public pour un tronçon de quelques centaines de mètres. Elle a finalement été détruite après un long fiasco qui aura duré huit ans.
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