Si vous avez des connaissances de l’histoire, vous savez à quel point il était difficile pour la plupart des générations humaines d’obtenir des connaissances.
Pendant des millénaires, l’observation personnelle et les ouï-dire étaient tout ce dont nous disposions. Puis l’écriture a été inventée, mais les livres étaient extrêmement chers jusqu’à l’apparition de l’imprimerie. En plus, seule une toute petite partie de la population alphabétisée pouvait se les offrir. Il y a quelques générations à peine, l’impression de masse a fait son apparition, puis les médias électroniques. Aujourd’hui, nous avons un accès instantané à des sources d’information inimaginables et inépuisables – des sources qui se multiplient chaque jour.
Autrefois, nos ancêtres devaient glaner leurs connaissances à partir d’autant (ou d’aussi peu) de sources que possible. Ils dépendaient entièrement de ce qu’ils pouvaient trouver dans leurs propres livres (s’ils avaient la chance d’en posséder) ou dans ceux qu’ils empruntaient à leurs connaissances ou qu’ils volaient dans une bibliothèque monastique. Ils n’étaient pas bien placés pour faire une analyse critique, les explications alternatives n’étaient pas disponibles, si bien que les gens étaient enclins à accepter les contes et les mythes fantastiques comme s’ils étaient vrais au sens propre.
Nos ancêtres nous paraissent aujourd’hui d’une naïveté absurde, mais ils ont fait de leur mieux avec le peu de choses dont ils disposaient.
Passer le savoir au crible de la vérité
Les merveilles de notre ère de l’information ont-elles changé tout cela ? Oui, certainement, jusqu’à un certain point, même si notre capacité cérébrale reste à peu près la même depuis que l’homme existe.
Toutefois, l’accès et le traitement de la masse de données disponibles actuellement posent des problèmes que nos ancêtres n’auraient jamais imaginés. Tout dépend désormais de l’usage que nous faisons de nos riches bibliothèques et surtout des connaissances virtuelles infinies présentes dans le cyberespace, ainsi que – et c’est là que le bât blesse – de la véracité des informations présentées et de l’honnêteté de ceux qui les fournissent. Aujourd’hui, pour un chercheur scrupuleux, savoir à qui faire confiance est peut-être même plus difficile qu’il y a 500 ou 1000 ans.
Ceux qui se fient aux informations télévisées comme seule ou principale source de leur compréhension de l’actualité se placent dans la même position que gens les plus ordinaires de la société médiévale. Tout ce que vous voyez à la télé a été distillé et sélectionné sur la base de principes qui peuvent être bien obscurs.
Pour les Nord-Coréens, ces principes directeurs sont sans doute cachés, mais ils sont évidents pour nous, car nous comprenons la nature des dictatures. Nous savons que ces régimes censureront, déformeront, fabriqueront ou exagéreront toujours les « faits » pour promouvoir la ligne directrice du Parti. Mentir à ses citoyens n’est pas un péché, mais une nécessité pour un régime totalitaire – et donc une vertu pour ce régime.
Quelle chance nous avons de vivre dans un Occident épris de liberté ! Nous avons en effet de la chance et nous devons le reconnaître avec gratitude. Pourtant, nous faisons face à un grand problème. Les médias de masse en général, et la télévision en particulier, sélectionnent les informations qu’ils souhaitent nous transmettre et s’abstiennent d’en diffuser d’autres. Leur base de sélection varie mais, en général, nous pouvons être certains que le sensationnalisme est en tête de liste.
La frénésie du sensationnalisme
Une calamité survenue en Europe ou aux États-Unis attirera davantage l’attention qu’un événement similaire ou même plus grave survenu en Inde, en Afrique ou en Amérique du Sud. Le meurtre de 10 personnes en groupe est une plus grande nouvelle que le meurtre de 10 (ou 20, ou 100) personnes isolées – les massacres de masse font toujours une meilleure « news » que les meurtres individuels. Les autres décès, en général, ne seront pas rapportés, sauf s’ils sont liés au Covid ou à une autre « cause captivante ».
La recherche de sensations fortes s’accompagne généralement de la recherche d’un coupable. Il est toujours bon de fustiger les responsables présumés, surtout s’ils appartiennent à une minorité impopulaire.
Il existe une autre base de sélection des informations qui est plus grave que le simple sensationnalisme. Alimenter notre soif de sensations peut être un objectif indigne, mais au moins cela fournit un divertissement. Cependant, la suppression délibérée d’opinions « impopulaires » et de vérités « inconfortables » met en danger l’existence même de notre civilisation. Il ne faut pas chercher loin pour en trouver la preuve.
Ceux qui remettent en question les propos habituels des partisans de l’idéologie woke – sur le changement climatique causé par l’homme, la fluidité de genre, le racisme endémique dans les pays occidentaux, le traitement approprié du Covid, etc. – reçoivent très peu d’attention de la part des grands médias, sauf si c’est pour se moquer ou dénigrer leurs opinions.
Derrière cela se cache le pessimisme ambiant d’une humanité qui a presque complètement perdu sa boussole morale. Que la vie elle-même soit un don divin, qu’elle soit pleine de défis mais aussi de bénédictions, est un fait universellement considéré comme absurde ou risible aujourd’hui.
Préférer les arguments solides au sensationnalisme
Un jour, quelqu’un a défini le pessimiste comme « un optimiste qui connaît les faits ». Bien que j’apprécie cette remarque lapidaire, je pense qu’elle révèle un état d’esprit dangereux, une tendance à ne voir et à n’approuver que le pire. Cela me rappelle une autre vieille histoire de deux hommes allongés dans un fossé : l’un ne voit que de la boue, tandis que l’autre regarde les étoiles.
J’arrivais à la fin de cet article lorsqu’un numéro récent d’Epoch Times m’a donné une bonne citation pour le conclure. Il s’agit de Thomas Carlyle, un historien écossais : « Ce monde, malgré toutes nos nombreuses sciences, est toujours un miracle ; merveilleux, impénétrable, magique et plus encore pour celui qui veut y réfléchir. »
Cessez donc de regarder les journaux télévisés. Vous n’apprendrez rien de ce que vous devez savoir sur le monde qui vous entoure, rien pour vous rendre plus sage et très peu pour vous rendre plus tolérant envers les gens qui ne sont pas sur votre longueur d’onde. Lisez plutôt de bons journaux comme Epoch Times et préférez les arguments solides aux sensations !
David Daintree est directeur du Christopher Dawson Centre for Cultural Studies en Tasmanie, en Australie. Il a travaillé comme professeur associé aux universités de Sienne et de Venise, ainsi que comme chercheur associé à l’université du Manitoba. En 2017, il a été fait membre de l’Ordre d’Australie.
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Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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