Ce jeudi 12 novembre, le cycliste niçois Alexandre Blain a poussé un coup de gueule pour interpeller Roxana Maracineanu, la ministre déléguée aux Sports, concernant le confinement du sport. « On ne peut pas marcher, courir ou pédaler… J’en suis malade ! »
C’est sur sa page Facebook, dans un message largement partagé sur les réseaux sociaux, qu’Alexandre Blain a fait part de son mécontentement et de son ressenti concernant le confinement actuel : « Ce matin j’ai vraiment mal à mon sport. Je suis consterné d’entendre un jour de plus les chasseurs se balader dans nos collines et montagnes. Alors ne vous méprenez pas je ne tire pas à boulets rouges sur les chasseurs et leur communauté. Ce n’est vraiment pas contre eux que je suis énervé. C’est contre notre ministre qui ne sait défendre notre sport. Elle est tout simplement en train de le tuer. »
Alexandre Blain poursuit : « Cela devient une hérésie, car oui on peut aller s’entasser dans un supermarché, oui on peut aller faire des dizaines de minutes de queue les uns derrière les autres pour aller acheter ses clopes et oui on peut se balader en forêt avec un fusil sur l’épaule en dehors des contraintes du km à la ronde et 1 h de temps, mais on ne peut pas aller marcher tranquillement avec sa femme et ses enfants, courir en pleine nature seul pendant 2 h, pédaler seul en montagne loin des gens, loin des masques, là où le gel hydroalcoolique ne te servira simplement que si tu dois aller faire un arrêt express derrière un buisson. Bref j’en suis malade. »
Interrogé par Nice-Matin, Alexandre Blain précise : « J’en veux aux instances dirigeantes du sport qui ne défendent pas la communauté sportive. Roxana Maracineanu, tu ne la vois pas, tu ne l’entends pas. Nous, sportifs, sommes les grands oubliés et tout le monde s’en fout. D’ailleurs, elle n’est même plus ministre des Sports, mais seulement ministre déléguée, cela montre bien l’intérêt que l’on porte au sport. »
« Je prends l’exemple du cyclisme, le sport que je connais le mieux. La FFC se félicite d’avoir obtenu des autorisations pour les professionnels et les 1res catégories de pouvoir rouler librement, mais pour pouvoir atteindre ces catégories, il faut que les plus jeunes puissent aussi s’entraîner », explique-t-il.
Concernant les chasseurs autorisés à pratiquer leur activité, Alexandre Blain réitère ses propos : « Encore une fois, je n’ai rien contre leur activité, mais on a le droit de porter un fusil sur l’épaule dans la nature, mais pas d’aller courir ou rouler. Le fumeur qui fait la queue devant le bureau de tabac a plus de libertés que le sportif. Pourtant, les bienfaits du sport pour la santé physique et mentale ne sont plus à démontrer. Je comprends les restrictions liées à la situation sanitaire, je n’ai pas la solution miracle, mais je pointe du doigt des incohérences, qui méritent au moins une réflexion. »
Alexandre Blain évoque également le problème des clubs et des partenaires : « Économiquement, on a beaucoup entendu le désastre que ce confinement allait engendrer pour les restaurateurs, les PME… Et pour les clubs sportifs, les organisateurs, les acteurs du monde sportif ? J’entends que les licenciés veulent se faire rembourser, mais sans les adhésions, les clubs ne vont pas survivre. Et si un maillon de la chaîne saute, c’est tout qui peut se casser la gueule. Alors, à mon petit niveau, j’avais envie d’alerter. »
Dans son message sur Facebook, Alexandre Blain explique se sentir « coupable », car son statut professionnel lui permet de pratiquer son sport, alors que les autres non. Il précise : « Je me sens coupable de pouvoir faire mon sport librement, grâce à ce statut d’éducateur professionnel (EAPS). Je pourrais faire mon sport égoïstement sans me soucier des autres, mais je n’y arrive pas. Je pense surtout aux jeunes, qui ont besoin de faire du sport. Mon fils a 6 ans. À l’école, il a le droit de côtoyer les autres enfants en étant encadré par son instituteur, mais il ne peut pas pratiquer son sport. Pourtant, le président du club ‘Courir à Peillon’ est ce même instituteur ».
Avant de conclure, Alexandre Blain ajoute que faire arrêter le sport « est une aberration ». « Qu’on interdise le sport collectif en salle, ok, mais celui à l’extérieur pourrait être encadré. Au foot, par exemple, on interdit les contacts, on travaille davantage les passes ou la PPG (préparation physique générale) pendant un mois. Et on contrôle les clubs, comme on pourrait, de la même façon, ouvrir les libraires et vérifier qu’elles respectent les règles sanitaires », explique-t-il.
Il cite également une autre incohérence : « Le tennis n’est pas autorisé sous prétexte que les deux joueurs utilisent la même balle, mais combien de personnes vont toucher une même pomme au supermarché ? »
Si cela continue, « derrière cette crise sanitaire, il va y en avoir une sociale », déplore-t-il.
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