Nonagénaire tuée par un chien dans le Gard : ce que l’on sait

Par Epoch Times
29 mai 2024 17:00 Mis à jour: 30 mai 2024 21:38

Une femme de 93 ans est morte mardi à Canaules-et-Argentières dans le Gard après avoir été attaquée dans un cimetière par un dogue argentin placé sous la garde d’une employée d’un centre canin dont la gérante a d’abord tenté de cacher les faits. L’employée et la gérante ont été mises en examen pour homicide involontaire par le parquet d’Alès.

Ce drame a bouleversé la commune de Canaules-et-Argentières qui compte moins de 500 habitants. La victime, Annette Guibal, y a été maire pendant 13 ans, entre 2001 et 2014.

La nonagénaire s’était rendue en fin d’après-midi, avec deux pots de fleurs, sur la tombe d’un proche dans le cimetière situé entre vignes et champs de tournesols à la sortie du village de Canaules-et-Argentières, à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Nîmes, lorsqu’elle a été mortellement blessée au niveau de la carotide par dogue argentin.

Mardi, une jeune fille de 18 ans employée du centre canin voisin du cimetière de quelques centaines de mètres, a promené trois chiens – un molosse de type dogue argentin, un berger australien et un Staffordshire bull terrier (staffie) – dans l’enceinte du cimetière lorsque la vieille dame s’y est rendue.

« Elle pénètre à l’intérieur et elle se fait sauter à la gorge par un chien, un dogue argentin, qui lui a quasiment tranché la carotide », a relaté le procureur d’Alès, Abdelkrim Grini. La jeune femme a reconnu rapidement avoir menti « à la demande de la gérante de l’élevage », a-t-il ajouté.

Dissimulation des faits

La jeune fille apprentie, qui n’a pas réussi à maîtriser le dogue qui lui a échappé, a averti les secours. Contactant ensuite la gérante, celle-ci lui a demandé d’affirmer aux gendarmes que la vieille dame avait été attaquée par un chien errant.

La gérante a ensuite demandé à ses deux fils de 19 ans d’aller sur place pour récupérer le chien et effacer les traces.

« Une enquête pour homicide involontaire est en cours » et « deux personnes », la jeune femme et la gérante du centre canin, ont été placées en garde à vue dès mardi, avait indiqué dans un premier lieu à l’AFP le procureur d’Alès, Abdelkrim Grini.

Lors de ses auditions, l’apprentie a expliqué avoir été mise « sous pression » pour déclarer qu’il s’agissait d’un chien errant et « avoué qu’il s’agissait d’un stratagème mis en place par la gérante pour évacuer son éventuelle responsabilité dans ces faits », a précisé mercredi soir le magistrat.

Quatre personnes déférées devant le parquet

Ces deux gardes à vue ont été prolongées et deux autres personnes, les fils de la gérante, ont également été placées en garde à vue. Ils sont soupçonnés de « modification d’une scène de crime ou de délit » pour avoir évacué du village le chien ayant mordu la victime, a expliqué M. Grini.

La gérante, « défavorablement connue de la justice », devrait être jugée en septembre par le tribunal correctionnel d’Alès dans une affaire de violences, a aussi indiqué le procureur.

Une autopsie doit être réalisée ce vendredi, mais les premières constatations du médecin légiste confirment que c’est la morsure d’un chien à la gorge de la nonagénaire qui a causé sa mort, précise francebleu.

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