Une communauté religieuse taxée à tort de « dérives sectaires » par la Miviludes obtient gain de cause

Par Epoch Times avec AFP
6 mars 2025 13:15 Mis à jour: 6 mars 2025 13:15

Le tribunal administratif de Paris a enjoint la Miviludes à modifier une partie de son dernier rapport mettant en cause une communauté religieuse de Haute-Loire sur des accusations de « dérives sectaires », selon le jugement consulté mercredi par l’AFP.

La Miviludes taxe à tort une communauté religieuse

Avec cette décision du 21 février, le ministre de l’Intérieur devra procéder « à la suppression des termes “les dérives sectaires constatées” du titre situé à la page 82 du rapport d’activité pour l’année 2021 de la Miviludes ». La Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) avait quinze jours pour procéder à cette suppression.

Un syncrétisme religieux judéo-chrétien

Le tribunal administratif avait été saisi par le « kibboutz » de Malrevers, en Haute-Loire, fondé en 1969 par un dissident de la communauté parisienne « La Famille », réunissant trois familles et 55 membres et pratiquant un syncrétisme religieux à base de christianisme et de judaïsme.

« C’est une victoire car c’est la reconnaissance pleine et entière que le Kibboutz de Malrevers n’est pas une secte », se félicite dans un communiqué l’avocat des plaignants, Julien Bensimhon.

Les plaignants faisaient valoir que la Miviludes s’était basée « seulement sur des articles de presse faisant état d’accusations vieilles de plus de 20 ans portées contre un seul des membres du kibboutz, et contestées », explique Me Bensimhon.

« L’affirmation de la Miviludes est grave. Il n’y a pas de nuances et cela porte directement atteinte à l’honneur de la communauté », avait affirmé l’avocat lors de l’audience.

Influencé par le rapport de la Miviludes

Le kibboutz « subsiste grâce aux revenus de leur société Intersyl », rappelle la Miviludes dans son dernier rapport. Lors de l’audience Me Bensimhon avait fait valoir qu’une des sociétés clientes d’Interstyl, « représentant 16% de son chiffre d’affaires », avait « mis fin à sa collaboration sur la base de ce rapport ».

Le tribunal a cependant rejeté les demandes de réparations financières, estimant que les plaignants « n’établissent pas le préjudice financier dont aurait été victime la société Interstyl du fait de l’illégalité fautive commise par la Miviludes », pas plus que le préjudice moral.

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