Trois Roubaisiens ont été mis en examen pour trafic de stupéfiants, dont un chef de réseau présumé, soupçonnés d’avoir vendu et parfois piloté des drones spécialement « transformés » pour livrer de la drogue dans plusieurs prisons, a-t-on appris auprès d’une source proche de l’enquête.
Le trio, dont l’organisateur présumé âgé de 28 ans et deux complices âgés de 22 et 34 ans, a été interpellé le 6 juin, puis mis en examen le 9 juin, a indiqué cette source, confirmant une information du quotidien La Voix du Nord.
Selon l’enquête, « ils détournaient l’usage classique des drones, en les transformant, les bricolant » en vue de livrer du cannabis, sous forme d’herbe ou de résine, a-t-elle expliqué. Les clients, « détenus ou personnes extérieures agissant au profit de détenus », contactaient les trafiquants « via le réseau social Snapchat », a-t-elle précisé. Le principal suspect pouvait « vendre le matériel, ou livrer clé en main la solution logistique », c’est-à-dire « piloter lui-même ou confier le drone à un homme de main », a poursuivi cette source.
30 mois de prison dont 18 ferme pour le pilote de drone
L’enquête, menée par la PJ de Lille, débute il y a environ un an, lorsque la police reçoit un renseignement sur un trafic de stupéfiants au sein de la maison d’arrêt de Sequedin. Un individu est rapidement interpellé près de la prison, en possession d’un drone et de plusieurs paquets renfermant du cannabis. L’administration remet elle trois colis à la police, contenant au total 500g de cannabis, dont deux découverts dans la cour de promenade et un autre dans une cellule. Le pilote de drone, jugé devant le tribunal correctionnel, a été condamné à 30 mois de prison dont 18 ferme, et un détenu à huit mois d’emprisonnement.
L’enquête s’est poursuivie, jusqu’à « remonter jusqu’à l’organisateur du trafic ». L’information judiciaire ouverte devra notamment permettre de déterminer combien de drones, détenus et prisons ont été concernés. L’exploitation de supports informatiques saisis lors des perquisitions a déjà permis « de démontrer qu’ils livraient plusieurs maisons d’arrêt des Hauts-de-France », et que « cela allait parfois au delà », avec notamment des prisons à Rouen ou Perpignan, selon la même source.
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