Le beau-père et la mère d’une fillette de trois ans ont été mis en examen pour meurtre sur mineur et placés en détention provisoire après la mort de l’enfant dans la nuit de samedi à dimanche à Conches-en-Ouche (Eure), a-t-on appris auprès du parquet d’Évreux.
Le week-end dernier, « les services de gendarmerie (…) ont été contactés par les pompiers et le Samu, eux-mêmes appelés par les parents de la fillette à leur domicile parce que l’enfant était en arrêt cardio-respiratoire. La maison était dans un état de saleté et d’hygiène déplorable », a indiqué à l’AFP le procureur de la République d’Évreux Rémi Coutin.
« Victime de violences fréquentes (…) de la part des deux parents »
La petite fille est décédée après son arrivée au CHU de Rouen. Le certificat médical indique que la petite fille présentait de multiples hématomes sur le corps, certains récents et d’autres plus anciens. « Il ressort des auditions du couple que la fillette était manifestement victime de violences fréquentes, répétées au moins depuis plusieurs mois, de la part des deux parents », a précisé le magistrat. Le grand-frère, âgé de six ans, était présent le soir des faits et a également subi des violences. Il a été confié aux services de l’aide sociale à l’enfance.
Les deux mis en cause sont sans-emploi. La mère, âgée de 27 ans, a été condamnée en 2020 à une amende pour consommation de stupéfiants. Le beau-père, âgé de 29 ans, a été condamné à cinq reprises entre 2015 et 2019 pour des infractions routières, ainsi que pour rébellion et dégradation grave.
« Un drame de l’isolement »
« Il semblerait que la petite fille était absente de l’école toute la semaine précédant les faits. Le juge d’instruction va s’interroger sur le fait que la situation de cette petite fille, victime de violences régulières, n’a pas été signalée. Ni le parquet, ni la gendarmerie ni les services de l’aide sociale à l’enfance n’avaient été informés », a précisé M. Coutin, indiquant qu’une information judiciaire a été ouverte lundi.
« On est dans un drame de l’isolement, du mal-logement, de l’addiction. Ils vivaient dans le dénuement le plus total », a déclaré Jérôme Pasco, maire de cette commune normande de 5000 habitants.
Le juge d’instruction a pointé un « autre élément potentiellement problématique ». « Une amie du couple avait vu l’enfant quelques jours auparavant, elle s’en est inquiétée. Elle a voulu appeler le 119 pour signaler la situation. On lui a demandé de rappeler car tous les opérateurs étaient occupés. Elle n’a pas eu le temps de le faire après. »
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