La France a atteint sa « cote d’alerte » sur les finances publiques, a estimé lundi 28 juin le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, au moment où l’exécutif cherche un compromis avec l’opposition pour son projet de loi sur le pouvoir d’achat.
« Tout n’est pas possible, tout simplement parce que nous avons atteint la cote d’alerte sur les finances publiques », a affirmé M. Le Maire, ajoutant que « les conditions de financement ont changé » et qu’aujourd’hui la France emprunte « à plus de 2% » pour financer les dépenses publiques, quand elle le faisait encore récemment à taux négatif ou très faibles.
Interrogé sur la proposition faite par plusieurs partis de l’opposition, comme Les Républicains ou le Rassemblement national, d’une baisse de taxe sur les carburants, M. Le Maire a assuré que le gouvernement allait « discuter » avec ces formations mais que « l’esprit de compromis doit s’accompagner d’un esprit de décision ».
Une dette publique de 2900 milliards d’euros, soit 114,5% du PIB
« Des dépenses supplémentaires de l’ordre de 20 ou de 25 milliards d’euros sur le carburant comme le proposent certaines formations politiques, elles sont trop coûteuses, ou alors il faudra renoncer à d’autres choses », a-t-il estimé.
Selon l’Insee, la dette publique française a dépassé les 2900 milliards d’euros à la fin du troisième trimestre, soit 114,5% du PIB, du fait aussi d’une croissance économique en berne.
Ce n’est pas ce montant qui « préoccupe » M. Le Maire, mais le fait que « les conditions de financement ont changé » pour la France, avec la hausse des taux d’intérêt qui a commencé et va se poursuivre, la Banque centrale européenne cherchant à réduire l’inflation.
« Une partie de la charge de la dette est indexée sur l’inflation », a notamment rappelé le ministre, ce qui représente « plusieurs milliards d’euros » supplémentaires à dépenser pour rembourser cette charge chaque année.
« Ma charge de ministre des Finances, c’est de revenir à des finances publiques équilibrées d’ici à 2027 ».
« La politique c’est des choix (…) Il est impératif de réduire l’endettement public » mais « il faut dans le même temps protéger nos compatriotes qui sont les plus fragiles, mais les protéger de manière responsable ».
« Il faudra décider dans un cadre qui est contraint, qui est celui de nos finances publiques », a-t-il insisté, confirmant également le plafonnement à 3,5% de l’augmentation des loyers, ainsi qu’une revalorisation de 3,5% des APL.
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