L’approche accommodante de l’administration Biden va probablement ouvrir une nouvelle période d’apaisement envers le Parti communiste chinois (PCC) et mettre le monde libre en danger.
Le 26 mai, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a prononcé un discours sur la politique envers la Chine, dans lequel il a réitéré la position bien connue de Joe Biden, président de la première puissance de l’Occident, ne pas rechercher une nouvelle guerre froide avec la Chine, ne pas chercher à « modifier unilatéralement le statu quo », ne pas chercher à renforcer les alliances contre la Chine et ne pas soutenir l’indépendance de Taïwan.
À vrai dire, l’administration américaine est bien consciente de la menace potentielle que le régime chinois représente pour le monde entier. Si M. Blinken a souligné que Washington considère Pékin comme un « défi à long terme » ayant l’intention et la capacité de changer l’ordre mondial, M. Biden a révélé dans son discours du 27 mai que le chef du PCC, Xi Jinping, lui a laissé savoir que le système politique autoritaire finirait par l’emporter sur le système démocratique. Il est bien clair que Xi Jinping croit que la Chine dominera le monde à long terme.
Malheureusement, la prise de conscience par l’administration américaine des intentions du PCC ne se traduit pas par des actions fermes visant à éliminer la menace, mais plutôt par la recherche de moyens de s’en accommoder.
L’approche en trois volets décrite par M. Blinken – « investir-s’aligner-concurrencer » – n’affronte pas directement le PCC. Ce n’est qu’une autre façon d’exprimer la « politique des trois C » de M. Biden – coopération-concurrence-confrontation – qui n’est qu’un vœu pieux. Une telle approche présume que l’État-parti chinois partage les mêmes idées que le monde libre et qu’il est prêt à accepter l’ordre mondial actuel et ses règles. Une telle approche axée sur l’apaisement n’amènera qu’au renforcement de l’influence du PCC dans le monde au détriment du monde démocratique.
Prenons, comme exemple, les relations sino-américaines au cours des 75 dernières années. Ces relations ont connu trois grands cycles d’apaisement de la politique américaine envers le PCC, ce qui a contribué à la formation du monstre totalitaire d’aujourd’hui. Dans les années qui ont immédiatement suivi la Seconde Guerre mondiale, au plus fort de la guerre civile chinoise entre le PCC et le Kuomintang (KMT) au pouvoir, le PCC a réussi à tromper le gouvernement américain en lui faisant croire qu’il instaurerait une Chine démocratique et libre. Mao Zedong, le fondateur et chef du PCC, a donné la réponse suivante sur la démocratie à Doon Campbell, correspondant de Reuters, qui a été publiée dans le Xinhua Ribao le 27 septembre 1945 :
Question : « Quels sont le concept et la définition d’une Chine libre et démocratique selon le Parti communiste chinois ? »
Réponse de Mao : « Une Chine libre et démocratique sera le type suivant de nation : tous les niveaux de gouvernement, y compris le gouvernement central, seront créés par un vote secret général et égal et seront responsables devant le peuple qui les a élus. Ce gouvernement appliquera les trois principes démocratiques du Dr Sun Yat-sen, le principe ‘du peuple, par le peuple et pour le peuple’ d'[Abraham] Lincoln, et les quatre libertés de [Franklin D.] Roosevelt telles qu’elles sont inscrites dans la Charte de l’Atlantique. Il assurera l’indépendance et l’unité de la nation, et coopérera avec toutes les puissances démocratiques. » (Les « quatre libertés » font référence à la liberté d’expression, la liberté de religion, la liberté de vivre à l’abri du besoin et la liberté de vivre à l’abri de la peur.)
Cette proclamation, et de nombreuses autres similaires, a fait pencher la balance. Le gouvernement américain a décidé d’aider le PCC en restreignant le gouvernement central du KMT qui était présenté comme corrompu par la propagande communiste. Le président Harry Truman a envoyé George Marshall pour négocier un cessez-le-feu qui a lié les mains du KMT en favorisant les communistes chinois, ce qui a conduit, entre autres, à leur victoire finale.
Il s’agit de la première étape d’apaisement qui a contribué au renforcement du PCC. Les élites politiques américaines l’ont bientôt regretté, surtout lorsque la Chine et les États-Unis se sont affrontés dans la guerre de Corée.
La deuxième étape d’apaisement a commencé en 1972 avec la « percée » du président américain Richard Nixon. Dans le but de contenir l’Union soviétique, le « pragmatique » secrétaire d’État Henry Kissinger a persuadé le président de laisser tomber Taïwan, dirigée par le KMT, en faveur de la Chine, dirigée par le PCC. (Le récent conseil de Kissinger de céder des territoires ukrainiens à la Russie en échange d’un cessez-le-feu rappelle ses conseils machiavéliques d’il y a 50 ans concernant Taïwan.)
Washington n’a pas bloqué l’entrée de l’État-parti chinois aux Nations unies et lui a permis de reprendre au KMT le siège de membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU. Cela a ouvert la porte au PCC pour élargir son espace d’influence mondiale. Il est clair que les États-Unis aidaient le régime chinois à réaliser ses ambitions globales.
La troisième étape a commencé en 2000, lorsque le président Bill Clinton a décidé de « dissocier » l’octroi de statut de nation la plus favorisée à la Chine et les questions de violation des droits de l’homme, alors que de nombreux Chinois étaient encore sous le choc du massacre de la place Tiananmen en 1989. M. Clinton a également ouvert la voie à l’entrée de la Chine dans l’Organisation mondiale du commerce (OMC) où elle profite toujours de son statut de « pays en développement » – et ce, en croyant à tort qu’une Chine plus ouverte serait moins répressive. Cela reflétait une grave incompréhension de la nature du régime du PCC.
L’adhésion à l’OMC a contribué à propulser l’économie chinoise au rang de deuxième économie mondiale en l’espace de deux décennies. Au cours de cette troisième étape d’apaisement, le PCC a bâti une puissance formidable – une puissance qui a la volonté et la capacité de défier la totalité de l’Occident idéologiquement, politiquement et militairement.
Il est grand temps de tirer les leçons des conséquences de la politique d’apaisement. Le célèbre « discours du mur de Berlin », prononcé par le président Ronald Reagan en 1987, dans lequel il a demandé à l’Union soviétique de « détruire ce mur », a changé le cours de l’histoire. C’est un exemple pour Joe Biden et autres dirigeants occidentaux qui devraient affronter le communisme avec détermination.
Ching Cheong est diplômé de l’université de Hong Kong. Au cours de sa carrière journalistique de plusieurs décennies, il s’est spécialisé dans l’actualité politique, militaire et diplomatique à Hong Kong, Pékin, Taipei et Singapour.
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