Politico Europe, un hebdomadaire mariné dans la politique verte, a nommé Vladimir Poutine comme l’un de ses « acteurs puissants de l’année » – et cela, selon ce média, pour « faire avancer le programme vert de l’Europe ».
« En envahissant l’Ukraine et en manipulant les approvisionnements énergétiques afin de saper le soutien de l’Europe à Kiev, Poutine a réussi ce que des générations de militants écologistes n’ont pas pu faire : l’énergie propre est désormais une question fondamentale pour la sécurité européenne », affirme Politico Europe.
Et l’hebdomadaire poursuit en notant que Poutine « a envahi l’Ukraine après que l’UE a passé deux ans à jeter les bases de son programme ‘Green Deal’ (accord vert) visant à éliminer les émissions d’ici 2050. Cela signifie que la machinerie politique pour une refonte totale de l’économie énergétique européenne était déjà en marche. Il ne manquait qu’un coup de pouce ».
Il faudrait être gravement atteint du syndrome de dérangement du changement climatique pour voir une lueur d’espoir dans l’invasion meurtrière lancée par Poutine en Ukraine.
En même temps, l’Europe a pris une telle avance sur l’Amérique dans sa quête pour mettre fin à l’utilisation des combustibles fossiles que de nombreux politiciens, environnementalistes et médias américains la regardent avec envie.
Mais où est-ce qu’on est avec le « New Deal vert » de l’Europe maintenant que Poutine lui a donné un « coup de pouce » ?
Jusqu’à présent, les résultats sont, pour le moins, peu encourageants. L’Euroland est plongé dans une crise énergétique sans précédent : rationnement de l’électricité, pannes de courant, prix de l’essence envolés et citoyens encouragés par les gouvernements à utiliser des bougies pour s’éclairer et à brûler du bois pour se chauffer. L’Allemagne rouvre les centrales nucléaires fermées pour éviter les pannes perpétuelles. C’est un retour à l’âge sombre en Europe – le retour au chaos et à la pagaille bien appréciés par le lobby du changement climatique.
C’est peut-être un peu exagéré, mais pas trop. Le gouvernement français a mis en garde contre de graves pénuries d’énergie cet hiver et a pris des mesures drastiques pour l’économiser. Selon une publication, Paris, la ville des lumières, pourrait devoir éteindre les lumières dans les semaines et les mois à venir si l’hiver est froid.
Les autorités de Paris ont décrété que les collectivités locales devaient préparer des plans de coupure de courant « permettant de réduire à 38% » la consommation d’électricité dans les zones concernées. Attendez, ce n’est pas tout : « Les établissements scolaires situés dans des zones concernées par les coupures pourraient fermer le matin. » Il me semble que le changement climatique est le nouveau Covid-19 pour les amateurs de confinements et de couvre-feux.
La pénurie d’énergie en Allemagne est si grave que l’un des secteurs énergétiques qui connaît la plus forte croissance aujourd’hui est celui du charbon. En effet, les Allemands ont déclaré la guerre au gaz naturel et, en raison de la crise énergétique qu’ils se sont eux-mêmes infligé, ils sont contraints d’utiliser une source d’énergie qui émet davantage de gaz à effet de serre. Le bois devient également une source importante de chauffage des habitations. L’âge sombre est de retour.
Ensuite, il y a un désastre qui menace la Suisse. Ce pays ne peut pas être considéré comme un État socialiste autoritaire. Cependant, à cause « d’urgence énergétique » qui est la norme en Europe, le gouvernement suisse a annoncé qu’il envisage d’interdire l’utilisation de voitures électriques pour les trajets qui ne sont pas « absolument nécessaires ». Dans le même temps, il encourage les gens à prendre le train pour faire leurs courses, bien qu’il ait admis que le service ferroviaire pourrait également être perturbé.
Et ce n’est pas tout. Le gouvernement prévoit aussi la possibilité de coupures de courant, de réduction des heures d’ouverture des magasins et de limitation de chauffage des logements privés à 18°C. Les services de streaming en ligne et les consoles de jeux pourraient être interdits. Les illuminations de Noël pourraient être éteintes, et tous les stades et lieux de loisirs pourraient être fermés.
Est-ce que l’Europe est en train de devenir une république bananière du tiers-monde ?
Tout cela nous amène à une dure réalité. L’Europe a tout misé sur l’énergie éolienne et solaire, et cette expérience a échoué lamentablement. Ces sources d’énergie marginales ne sont pas adaptées ni ne suffisent aux besoins des économies industrielles. Plus ces sources d’énergie montrent leur défaillance, plus il faut d’interventions de l’État policier avec un contrôle fasciste sur l’économie et le comportement personnel. En même temps, tous ces assauts contre la liberté et la prospérité se font au nom de la sauvegarde de la planète. On peut se demander si cela est le véritable objectif final. Le dicton que les verts ne sont que les nouveaux rouges (communistes) ne s’avère que trop vrai. C’est un avenir que seuls des tyrans comme « l’homme de l’année » Poutine pourraient aimer.
Pire encore : en Amérique, l’administration Biden et les groupes écologistes considèrent l’Europe comme un modèle. Les acolytes climatiques de Biden veulent suivre la gauche européenne en ce qui concerne les contrôles climatiques sur l’économie américaine. Lors de la conférence sur les changements climatiques (COP 27) tenue en Égypte le mois dernier, Joe Biden s’est vanté de vouloir que les États-Unis devancent les Européens en matière de contrôle sur le climat, comme si c’était une vraie vertu d’imposer des souffrances et d’abaisser le niveau de vie des gens.
En d’autres termes, nous nous dirigeons à toute vitesse vers la falaise de pauvreté énergétique, de coupures de courant et de confinements climatiques. Le désastre qui nous attend est bien visible. Cependant, en Occident, de nombreux dirigeants ne cessent de dire « plus vite, plus vite ».
Stephen Moore est auteur, chercheur et chroniqueur économique. Le dernier des nombreux livres qu’il a écrits est intitulé Govzilla: How the Relentless Growth of Government Is Impoverishing America.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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