La ferme du Pré, dans l’Oise, qui compte déjà 900.000 poules, souhaite s’agrandir afin d’accueillir 1,2 million de volatiles. Cet élevage ultra-intensif inquiète des consommateurs.
Les Français consomment toujours plus d’œufs. Avec une consommation de 224 œufs par habitant l’an dernier, et une croissance de 15% entre janvier et avril 2024, la filière française ne peut actuellement pas assurer l’autosuffisance.
Aussi, à la ferme du Pré, située entre Flavacourt et Éragny-sur-Epte, on a décidé d’agrandir les infrastructures afin d’accueillir davantage de poules. « La France n’est plus autosuffisante dans ce domaine », précise Bertrand Domet, son gérant, sur Le Parisien. « L’augmentation de notre production permettra au pays de retrouver une partie de cette indépendance perdue. »
Il est donc prévu de construire deux bâtiments chacun s’élevant sur trois étages, afin d’accueillir au total quelque 320.000 nouvelles pondeuses. Les poules seront ainsi réparties sur les trois étages des bâtiments, fermés, sans accès à l’extérieur.
« Le bien-être animal est la base de notre métier, affirme Bertrand Domet au Parisien. Il reste encore à transformer environ 30 % de notre élevage. L’œuf plaît. Il y a un œuf pondu chaque jour pour chaque poule. Il faudra toujours des œufs haut de gamme et d’autres bon marché pour correspondre au budget de chacun. Le site est entouré de bois, ce qui protège le voisinage situé à plus de 2 km. »
« La promiscuité génère du stress et du picage », des pour et des contres
Le projet plaît à la mairie qui y voit une opportunité de dynamiser sa commune et d’embaucher davantage. La ferme, qui compte déjà 140 salariés, devrait recruter huit personnes supplémentaires.
Selon l’édile de la commune, « c’est un projet viable. Je ne veux pas qu’on accuse la ferme du Pré de tous les maux. La famille Domet est respectueuse de la qualité de vie animale et de la réglementation. Ce sont des personnes raisonnables avec lesquelles on peut discuter. Ce sont les gens de l’extérieur qui critiquent, mais qu’ils viennent voir. La ferme du Pré n’a rien à cacher. »
Pourtant, certaines voix s’élèvent déjà contre cet agrandissement, à l’image de l’association de protection des animaux L214. « Les poules sont à l’origine des animaux forestiers qui vivent en extérieur en groupe d’une dizaine d’individus, rappelle Johanne, membre de l’association au Parisien. C’est incompatible avec l’élevage intensif, où la promiscuité génère du stress et du picage (des blessures). »
Parallèlement, la Mission régionale de l’autorité environnementale (MRAE) s’inquiète des rejets éventuels et de l’impact de pollution sur l’environnement proche.
Une enquête publique est ouverte depuis le 26 août, et jusqu’au 16 septembre.
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