Une médecin de la Loire s’est mise en arrêt maladie, après que des gendarmes sont intervenus en pleine consultation pour l’obliger à faire ses gardes, qu’elle refusait de faire pour cause de surmenage.
Alors qu’elle est en pleine consultation dans son cabinet situé à Bully (Loire), un petit village au sud-ouest de la ville de Roanne, une généraliste a eu la surprise de recevoir mardi la visite de gendarmes. Arrêté de réquisition à la main, ils lui demandent d’effectuer une garde le soir même, entre 20 heures et minuit.
« J’ai proposé au préfet de faire un arrêté de réquisition compte tenu du fait que le tableau de garde était incomplet. Je suis là pour assurer le meilleur accès possible aux soins pour les habitants du secteur qui ont le droit d’être malades », explique Maxime Audin, directeur adjoint de la délégation Loire de l’ARS dans les colonnes du journal Le Progrès le 25 janvier.
« La goutte d’eau »
Choquée par cette démarche, la médecin a refusé de signer le document, pour finalement se mettre en arrêt maladie jusqu’au 15 février. Début 2025, la professionnelle avait pris la décision de ne plus assurer de gardes les soirs et le week-end, faute d’énergie suffisante. En effet, la praticienne était toute seule dans le cabinet depuis 6 mois. Elle avait même prévenu l’ARS qu’elle ne pouvait plus tenir ce rythme devenu trop intense.
« Je la soutiens dans sa démarche », réagit auprès du Progrès le docteur Jérémy Lacour, installé à Saint-Just-en-Chevalet, au sein du même secteur de garde. « Je trouve anormal que des gendarmes viennent nous chercher… On n’est quand même pas des criminels. »
« La réquisition a été la goutte d’eau qui a fait que notre médecin s’est mise en arrêt maladie dû à une surcharge de travail. Elle suit aujourd’hui environ 1500 patients », explique Rodolphe Calandry, un collègue, directeur de l’association centre de santé du Marais. « Elle est décidée à arrêter », assure-t-il, précisant qu’elle préfère ne pas s’exprimer publiquement à ce sujet.
Ce lundi, le premier magistrat de la commune, Dominique Mayere, a lancé une pétition intitulée : « Fermeture Cabinet Médical Bully ». Ce mardi après-midi, la pétition compte plus de 800 signatures, soit le double du nombre d’habitants du village.
Le village a trouvé une solution provisoire, avec un autre médecin qui assurera les consultations deux jours par semaine pour les deux prochaines semaines. Mais l’avenir du cabinet est incertain, ce qui attriste les élus et les habitants.
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