Où se trouvent les prisons qui accueilleront les 200 narcotrafiquants les plus dangereux

Par Epoch Times avec AFP
7 mars 2025 09:17 Mis à jour: 7 mars 2025 09:29

Les 200 narcotrafiquants les plus dangereux seront emprisonnés dans la prison de haute sécurité de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), à partir du 31 juillet, suivie mi-octobre de celle de Condé-sur-Sarthe (Orne), a annoncé jeudi Gérald Darmanin.

« Nous aurons deux établissements de haute sécurité cette année », « ça fait 200 narcotrafiquants qui, d’ici le 15 octobre, seront totalement à l’isolement du reste de la société », a déclaré sur France 2 le garde des Sceaux.

Capture d’écran (Google Maps)

Ces deux prisons, toutes les deux récentes, sont déjà les deux établissements les plus sécurisés de France. Mais le ministre a souligné qu’il fallait « rendre tout à fait hermétiques les deux établissements, renforcer les moyens, y mettre un certain nombre de personnels supplémentaires ».

Capture d’écran (Google Maps)

« À partir du mois d’avril, pour la prison du Pas-de-Calais, on sortira les détenus qui ne sont pas concernés », a-t-il encore indiqué. « On fera pendant deux mois des formations pour les agents, une sécurité totale et les travaux. Et à partir du mois de mai-juin, les nouveaux détenus rentreront ».

Sont déjà détenus à Vendin-le-Vieil Salah Abdeslam, le seul membre encore en vie des commandos jihadistes des attentats du 13 novembre 2015 à Paris, et le braqueur multirécidiviste Rédoine Faïd, surnommé le « roi de la belle », tous les deux placés à l’isolement. « On va laisser sur place les personnes les plus dangereuses », a dit M. Darmanin.

« Une révolution pour les prisons et l’administration françaises »

« C’est une révolution pour les prisons françaises, pour l’administration française, on n’a jamais fait ça », s’est-il félicité, assurant qu’il ne fallait « plus jamais une affaire Amra ».

Le narcotrafiquant Mohamed Amra, qui était l’homme le plus recherché de France et a été arrêté en Roumanie, a été incarcéré dans le centre pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe après sa remise à la France.

Son cas, après son évasion sanglante qui a coûté la vie à deux agents pénitentiaires en mai 2024, a plusieurs fois été invoqué par M. Darmanin pour justifier la création de nouvelles prisons destinées aux trafiquants de stupéfiants, dont le régime carcéral d’isolement est inspiré de la lutte anti-mafia en Italie.

Ce « régime de détention très strict » a fait l’objet d’un amendement à la proposition de loi sur la lutte contre le narcotrafic, qui a été adopté mercredi par la commission des lois de l’Assemblée nationale.

Des mesures spécifiques pour ces prisonniers

Ce régime comprend des mesures telles que des fouilles intégrales après tout contact avec l’extérieur, des parloirs équipés d’hygiaphone ou encore un accès limité au téléphone.

Ces dispositions ont été dénoncées, notamment par l’Observatoire international des prisons qui les juge « attentatoires aux droits fondamentaux ».

Face aux critiques, M. Darmanin a saisi le Conseil d’État, qui doit se réunir la semaine prochaine.

Dans ces prisons, seront affectées des personnes qui sont soit en détention provisoire, soit condamnées, a encore expliqué le ministre. « Ce sont les services de police et de justice qui vont me désigner les personnes les plus dangereuses », a indiqué M. Darmanin. « Je prendrai un arrêté pour chacune des personnes et ces personnes seront mises dans cette prison ». En principe, pour une durée de quatre ans, renouvelable.

Les critères de dangerosité

Parmi les critères permettant de déterminer le degré de dangerosité des détenus, figurent la « capacité à corrompre », la « capacité à menacer », la « capacité à tenir une communication avec l’extérieur », « toucher de l’argent de l’étranger », « menacer des magistrats, des policiers, des journalistes, des avocats ».

Pour protéger les surveillants pénitentiaires travaillant dans ces prisons, M. Darmanin a annoncé qu’il acceptait de « les anonymiser », dans les procès-verbaux.

Par ailleurs, seront affectés « deux ou trois gardiens pour un détenu afin qu’il y ait un contrôle qui s’applique et qu’on ne puisse pas menacer ou corrompre les gardiens ».

« Deux établissements en 2025 au lieu d’un confirment qu’un changement s’opère dans la prise en charge de la population pénale », a commenté auprès de l’AFP le syndicat pénitentiaire Ufap-Unsa, appelant à créer « des établissements spécialisés  et adaptés pour tous les profils : criminalité organisée, terroristes, détenus violents et cas psy ».

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