Le dealer, dont l’avocat assure qu’il fournissait bon nombre de vedettes du show-business, a échappé au mandat de dépôt.
Le vendredi 12 juin 2020, neuf prévenus soupçonnés de s’être livrés au trafic de stupéfiants entre octobre 2015 et mars 2016 comparaissaient devant le tribunal correctionnel de Paris.
Parmi eux, Mounir, un dealer de 34 ans récidiviste originaire du Havre qui occupait un appartement parisien fourni par son grossiste Hamid, âgé de 33 ans. Mounir entreposait la drogue dans son logement avant de la revendre à une trentaine de clients en les livrant à domicile en voiture.
Les écoutes téléphoniques mises en place par les enquêteurs de la Police judiciaire (PJ) ont permis de révéler que le trentenaire écoulait son stock auprès de plusieurs vedettes de la télévision française, rapportent les journalistes du Parisien.
Les policiers ont ainsi relevé des pages entières d’échanges par SMS entre Mounir et ses clients du show-business. Les vedettes du petit écran se faisaient suivre le numéro du dealer qui leur rendait si bien service.
« Attends-moi trente secondes, je sors d’une émission », lui écrit par exemple une animatrice de la chaîne C8 lorsque le trafiquant lui annonce qu’il est prêt à la livrer.
« Quand tu veux, avant 20 heures, mon chat. Et promis, je suis là ! C’est au 15 de la rue T… Et appelle quand tu es en bas, je te ferai monter… des bisous », ajoute-t-elle dans un autre message.
C’est grâce au travail d’infiltration mené par les hommes du Service interministériel d’assistance technique (SIAT) de la police judiciaire que le réseau de trafic de drogue a pu être démantelé.
Deux policiers se sont fait passer pour de faux trafiquants désireux d’écouler de la cocaïne provenant d’Amérique du Sud. Faride, un ancien voleur âgé de 63 ans membre du réseau, est tombé dans le piège tendu par les hommes de la PJ.
Policiers infiltrés et malfaiteurs se rencontrent à quinze reprises pendant un an et demi sans que les enquêteurs ne parviennent toutefois à faire tomber le réseau. Si Faride évoque plusieurs fois des envois de drogue en provenance de Saint-Martin, du Bénin ou de Colombie, ils sont à chaque fois reportés pour diverses raisons.
Les policiers infiltrés ne relâchent pas leurs efforts et la livraison intervient finalement le 11 avril 2016. 45 kilos de cocaïne arrivent à l’aéroport de Roissy via un vol Air France en provenance de Rio de Janeiro. Le piège se referme sur les trafiquants et tout le réseau est arrêté.
Un seul prévenu derrière les barreaux parmi les condamnés
Placé en détention provisoire pendant deux mois, Mounir tentera de reprendre contact avec ses clients à sortie de prison. Mais la nouvelle de son arrestation a fait le tour de la capitale et ses anciennes relations de la télé le fuient.
Pendant l’audience du 12 juin 2020, l’avocat de Mounir, qui a fait des aveux complets lors des débats judiciaires, s’est d’ailleurs étonné que les enquêteurs se soient contentés d’auditionner des consommateurs anonymes.
« Mais lorsque ces toxicomanes pouvaient avoir un lien avec le show-business ou la télévision, ils n’ont pas été approchés par les enquêteurs », a ainsi souligné Me Koraitem.
Pour la défense, le trentenaire aurait été « à court d’argent » au moment des faits et n’aurait « pas eu d’autre choix que de dealer pour payer sa propre consommation de cannabis ».
Le tribunal correctionnel a finalement relaxé deux des neuf prévenus, condamnant les sept autres. Mounir a écopé d’une peine d’un an de prison ferme, sans mandat de dépôt. Il a ainsi pu ressortir libre du palais de justice.
Hamid et Faride, les deux têtes pensantes du réseau, ont respectivement été condamnés à six et quatre ans de prison ferme. Parmi les prévenus ayant été condamnés, seul Hamid doit toutefois retourner derrière les barreaux, les autres restant libres.
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