Certains établissements de la capitale n’hésitent pas facturer des suppléments aux consommateurs. Une pratique qui, si elle n’a rien d’illégal, fait toutefois grincer des dents de nombreux clients.
Ce lundi, la journaliste d’Arte Nora Hamadi a partagé la note facturée par Le Bistrot de la Tour, un café parisien du XVe arrondissement de Paris établi au pied du métro Bir-Hakeim, à proximité de la Tour Eiffel, sur son compte Twitter. Un total de 30 euros pour cinq Perrier accompagnés chacun d’une rondelle de citron, le fameux « Perrier-rondelle ».
Si les boissons ont été facturées 5,50 euros pièce, la jeune femme a été outrée de constater que le cafetier avait également fait payer chaque tranche de citron cinquante centimes d’euros à ses clients.
« À Paris, on te fait payer la rondelle de citron dans ton Perrier ! Vol manifeste ! », a écrit Nora Hamadi sur Twitter. Un billet notamment assorti des mots-dièse « foutage de gueule » et « ras-le-bol ».
Le 18 septembre, le billet publié par la jeune femme avait déjà été partagé environ 3000 fois, récoltant près de 1500 commentaires et plus de 7000 mentions « J’aime ».
A Paris, on te fait payer la rondelle de citron dans ton perrier ! Vol manifeste ! #FoutageDeGueuleAbsolu #RasLeBol#JPP pic.twitter.com/aAUVJichEQ
— Nora Hamadi (@NoraHamadi) September 16, 2019
« À ce rythme, on peut aussi facturer les glaçons »
Si la pratique n’est pas illégale à partir du moment où le prix des suppléments est indiqué sur la carte, elle fait toutefois grincer des dents plusieurs consommateurs.
« C’est vraiment du foutage de gueule !», s’exclame un client du Eiffel Café, un établissement situé en face du Bistrot de la Tour qui facture lui aussi les rondelles de citron accompagnant les célèbres boissons pétillantes, dans les colonnes du Parisien.
« Le pire c’est qu’ils en profitent pour arnaquer les touristes qui transitent par millions aux alentours de la tour Eiffel et qui ne connaissent pas les usages de notre pays. Les Chinois, les Allemands ou les Américains ne savent pas qu’en France, on ne paie pas la rondelle de citron ! », s’emporte un employé du quartier ayant ses habitudes dans les établissements du XVe arrondissement.
« Payer 50cts la rondelle, c’est le prix d’un citron bio non-traité ! » @fatimaxx @NoraHamadi #Perrier #GGRMC pic.twitter.com/5NGAPnDDiM
— Les Grandes Gueules (@GG_RMC) September 17, 2019
« D’autant que le consommateur ne se méfie pas, puisqu’en France on ne paie généralement pas sa tranche de citron dans un soda », observe une étudiante du quartier. « À ce rythme, on peut aussi facturer les glaçons ! », ajoute-t-elle.
« Reste qu’il n’est absolument pas illégal pour le commerçant d’inaugurer des suppléments facturés. Il fixe librement le prix des produits qu’il commercialise. Mais il a une obligation d’information vis-à-vis du consommateur », tempère Maître Guyomar, un avocat spécialiste du droit commercial interrogé par les journalistes du quotidien francilien.
« 1 euro le Perrier-rondelle ?! Mais dans quel monde tu vis @GWGoldnadel ?!! » @Olivier_Truchot #Perrier #GGRMC pic.twitter.com/X6Eh0AEDJX
— Les Grandes Gueules (@GG_RMC) September 17, 2019
« Pas sûr que ces établissements soient gagnants »
Une obligation respectée par Le Bistrot de la Tour dont les menus précisent que « le supplément, citron, sirop, ou lait coûte 50 centimes », rapporte Le Parisien. Le quotidien souligne néanmoins que si l’information est bel et bien mentionnée de façon « discrète », elle « apparaît au bas de la carte » et « passe facilement inaperçue ».
« À l’heure de Tripadvisor et du règne des avis de consommateurs sur Internet, il n’est pas sûr que ces établissements soient gagnants en pratiquant ce genre de politique. Mais il est évident qu’ils profitent du fait que la majorité de leur clientèle se compose de touristes, qui sont de passage », conclut l’avocat.
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